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Gouvernance des Banques: La BHM réunit ses instances pour se conformer à la Directive UEMOA
Publié le lundi 8 juin 2015  |  Le Prétoire




Dans notre publication du lundi dernier, nous en étions à la réflexion de savoir si la question de la modification de la gouvernance n’était qu’un simple subterfuge pour liquider Daffé. A dessein – nous n’y croyons pas - ou par coïncidence – certainement -, la BHM a annoncé jeudi la tenue le 19 juin 2015 de son assemblée générale extraordinaire avec pour seul point à l’ordre du jour la modification du mode de gouvernance.

Rappelons que depuis février 2015, la presse écrite avait fait les choux gras de la question avec comme enjeu la place d’un mastodonte de la finance malienne : Abdoulaye Daffé aux affaires depuis 21 ans avec certes toutes les réussites que l’on sait, mais dont le leadership controversé et l’égo « surdimensionné » lui ont valu des inimitiés dont le plus célèbre est l’actuel ministre des finances Mamadou Igor Diarra.

En effet, pendant quatre bons mois, la presse écrite a été « gavée » par un impressionnant lobbying communicationnel mettant l’emphase sur la priorité qu’a le nouveau ministre des finances d’améliorer la gouvernance des banques par l’application effective de la circulaire n°005-2011/CB/C. Rappelons aussi qu’en vertu de cette circulaire de la commission bancaire de l’Uemoa, il a été recommandé « que les fonctions de Président du Conseil d’Administration et de Directeur Général soient assumées par des personnes physiques différentes … »

Au soutien de ladite circulaire et dans le but d’en assurer une diligente application, une note rédigée sur papier libre, non datée et portant la mention « Source : MEF » avait été mise à la disposition des équipes de rédaction de la presse écrite pour justifier la démarche des autorités. Ladite note indique que La Commission Bancaire de Union a émis la circulaire en 2011 pour permettre aux établissements de crédit d’être conformes aux bonnes pratiques internationales, et qu’en 2012 l’Etat avait demandé à toutes les banques qui avaient des PDG de se conformer à cette recommandation. La même note fait observer que c’est le coup d’Etat de 2012 qui avait interrompu le processus, indiquant que la mesure avait vocation à s’appliquer à toutes les banques dans lesquelles l’Etat détient une participation significative.
Depuis, les évènements se sont enchainés à un rythme démentiel pour le désormais ancien PDG de la BDM-SA, Abdoulaye Daffe.

Un étroit chronogramme lui a été imposé pour passer sous les fourches caudines. D’assemblées générales en conseils d’administration, en passant par des rencontres et conciliabules informels, le rouleau compresseur s’est magistralement mis à l’œuvre. Le clou de la manœuvre aura été le Conseil d’administration du 25 avril 2015 au cours duquel le sort de Daffé allait être définitivement et irrémédiablement scellé. Rien n’y fit pour sauver sa tête ; même pas l’intervention du tout puissant Chérif de Nioro ; encore moins son ultime proposition de lui laisser au moins clore l’exercice en cours. Daffé a été prestement remplacé par le duo Ahmed M. Ag Hamani – Amadou Sidibé respectivement Président du Conseil d’administration et Directeur Général.

D’après nos sources, les plus hautes autorités seraient toujours dans la même dynamique de réforme concernant toutes les banques où l’Etat détient une participation significative. Toutefois, les exigences de formalisme juridique et les rapports de force entre les actionnaires et au sein des conseils d’administration étant différents d’une banque à une autre, il est tout à fait normal que les décisions ne soient pas prises dans le même tempo.

On explique par exemple le cas de la BHM comme étant un préalable institutionnel à sa très prochaine fusion absorption par la BMS. C’est dire que dans les tout prochains jours, la BMS aussi fera de même. Quant à la Bnda, ses actionnaires étrangers ayant été déjà informés du projet, il n’est pas exclu que la réforme soit effective avant fin juillet 2015. Pour la BCS, cela semblerait plus compliqué car les Libyens qui contrôlent principalement la banque auraient la tête à de problèmes existentiels bien plus préoccupants pour eux que la question d’un « modique » investissement étranger dans un pays également en crise.

Birama FALL
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