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Tentative d’enlèvement de la DG de l’APEJ, Maïga Sina Damba : La main invisible d’Issa Tiéman Diarra
Publié le mardi 4 decembre 2012  |  Le Progres


Sit-in
© aBamako.com par A S
Sit-in à l`APEJ suite à la tentative d`enlèvement
En guise de protestation à la tentative d`enlèvement à laquelle la directrice de l`APEJ a échappé la veille,le personnel a observé un sit-in le mercredi 28 novembre 2012 dans les locaux de cette structure. Mme Maiga Sina Damba, Directrice APEJ.


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Sommes-nous dans une République bananière ou dans une jungle où la loi du plus fort est toujours la meilleure ? C’est cette question que nos compatriotes se posent actuellement, au regard de l’insécurité grandissante dans notre pays avec à la clé des intimidations, des séquestrations et des enlèvements de certains cadres par des militaires de l’ex-junte. En témoigne la tentative d’enlèvement, mardi dernier, de Mme Maïga Sina Damba, nouvelle Directrice de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ).

Sina Damba

Cette affaire fait grand bruit dans notre capitale et hors de nos frontières. Alors qu’elle a été nommée le 15 octobre 2012 en remplacement d’Issa Tiéman Diarra, l’ex-Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Maïga Sina Damba, a échappé de justesse à un enlèvement de la part de six militaires lourdement armés, comme s’ils étaient au front.

Les faits

Nous sommes mardi, 27 novembre 2012. Alors qu’elle venait de terminer une réunion de prise de contact avec le personnel de l’APEJ (ses nouveaux employés), après la passation de service qui ne s’est déroulée que samedi dernier, Mme Maïga Sina Damba ne se doutait de rien, car la rencontre s’est bien déroulée et a pris fin dans une ambiance conviviale.

Mais, pendant qu’elle rangeait ses dossiers vers 11 heures, le gardien lui annonce que certaines personnes demandent à la rencontrer. «De qui s’agit-il, je n’ai rendez-vous avec personne. Il faut leur demander qui ils sont», lança l’ancienne Ministre au gardien. Au moment où celui-ci voulait franchir le seuil de l’APEJ, les mauvais et étranges visiteurs étaient déjà en face du bureau de la Directrice Générale. Ils cherchaient coûte que coûte à la rencontrer, alors qu’elle était encore dans la salle de réunion.

Brusquement, les militaires habillés en tenue civile et armés de kalachnikovs et de fusils mitraillettes, entrent dans la salle de réunion et ordonnent à Mme Maïga Sina Damba de les suivre, car ils sont des «envoyés de Kati». «Pourquoi vous suivre ?», demanda la Directrice. «Tu la fermes et tu nous suis, si tu ne veux pas que nous t’humilions devant tes employés», rétorqua l’un des assaillants. Et d’ajouter : «Tu as servi sous le régime ATT, ta place n’est plus donc ici».

La terrible information fit le tour de tous les services de l’APEJ et les agents se mobilisèrent pour défendre leur nouvelle patronne. S’en suivirent de violentes altercations durant lesquelles, elle fut violentée (chemise déchirée, bracelets et boucles d’oreilles brisés et blessure au pied).

Appelés à la rescousse, les éléments du 14ème Arrondissement n’ont pas pu déloger les agresseurs, ne voulant pas qu’il y ait des échanges de tirs. C’est finalement, selon nos sources, la police militaire qui débarqua sur les lieux pour embarquer Mme Maïga Sina Damba pour la Cité ministérielle. Elle y trouva donc refuge.

Précisons que suite à cet acte odieux, le personnel de l’APEJ a tenu mercredi dernier un sit-in devant leur structure pour dénoncer cette attitude des militaires agresseurs qui n’honore pas notre pays.

Une malsaine manœuvre d’Issa Tiéman Diarra ?

De source officielle, on ne sait pas qui est derrière cette tentative d’enlèvement. Mais, de sources officieuses, elle serait un règlement de compte ourdi par un des cousins (militaire) de l’ex-DG Issa Tiéman Diarra qui ne digèrerait pas le fait qu’il soit remercié au profit de Mme Maïga Sina Damba.

Même si un des agresseurs affirme qu’«elle n’a pas sa place à l’APEJ parce qu’elle a servi le régime d’ATT», cela ne tient pas la route. Surtout quand on sait qu’Issa Tiéman Diarra a aussi servi sous ce régime déchu, comme tant de politiciens (IBK, Oumar Mariko, Tiébilé Dramé, Me Mountaga Tall, Madani Tall, Ousmane Ben Fana …) et autres personnalités de ce pays. Autant donc les chasser tous ! De toutes les façons, ce Gouvernement de transition ne doit pas être un «Gouvernement de règlement de comptes».

Issa Tiéman Diarra vomi par les agents de l’APEJ

Pour rappel, dans l’une de nos publications, nous écrivions : «Convention APEJ-UJMMA : Les dérives insupportables de Issa Tiéman Diarra». Nous y dénoncions son refus de suivre les instructions du président de la République par rapport à la signature de la Convention qui liait sa structure à l’Union des Jeunes Musulmans du Mali (UJMMA) ; son mépris à l’égard des jeunes musulmans du Mali, du Conseil d’Administration de l’APEJ et de ses collaborateurs. On apprend aussi qu’en tant que préfet, il a prouvé son incompétence notoire dans les Cercles de Kita, Koutiala…Avant d’être casé au Ministère de la Jeunesse et des Sports.

Certaines indiscrétions vont jusqu’à affirmer qu’Issa Tiéman Diarra et certains de ses collaborateurs ne s’adressaient même plus la parole. Incompétence notoire ? En tout cas, des échos qui nous viennent de l’APEJ prouvent que c’est ce fait qui était à l’origine du blocage de beaucoup de dossiers dont celui de la Convention APEJ-UJMMA. Autrement dit, l’APEJ se délabrait sous «son règne». Et c’est cet homme qui veut mordicus rester aux commandes de l’APEJ. Pour ce faire, il utiliserait tous les coups bas pour s’y maintenir. C’est pourquoi certains le soupçonnent d’être derrière cette tentative d’enlèvement de Maïga Sina Damba, par l’entremise d’un de ses cousins basé au Camp Soundiata de Kati. Vrai ou faux ? Nous espérons que les enquêtes, si elles ont lieu, pourront nous édifier.

Le règne de la voyoucratie

Avec ces agressions qui ne cessent de se multiplier, l’on se demande quel sera l’avenir de nos institutions et de nos services étatiques. Si les militaires qui doivent sécuriser les populations et leurs biens, se livrent eux-mêmes à des scènes de «voyoucratie», autant dire que le bateau Mali qui tanguait depuis longtemps et qui tangue encore, risque finalement de chavirer. Si ces militaires ne peuvent pas assumer leurs missions régaliennes, pourquoi ne pas alors faire appel à la force en attente de la CEDEAO qui est prête à nous aider en vue de la sécurisation de nos institutions pour aller à la reconquête du Nord de notre pays ? La question mérite d’être posée, surtout à l’allure où vont les choses.

Il est temps d’arrêter l’hémorragie

Avec le coup d’Etat du 22 mars 2012, les Maliennes et les maliens croyaient que les choses allaient changer, dans le bon sens. Mais, aujourd’hui, le constat est plus qu’amer. Non seulement le Nord est sous occupation des bandits armés et des criminels, mais encore les populations du Sud vivent dans le cauchemar des intimidations, des enlèvements et des séquestrations de la part de certains militaires mal intentionnés. Incapables d’aller déloger les salafistes qui occupent illégalement les 2/3 de notre territoire, ils se contentent de semer la terreur et la zizanie au sein des paisibles populations.

Pour preuve, après la tentative d’assassinat du président de la République par intérim, des journalistes ont été embastillés, molestés, séquestrés. Tout récemment, ce sont les Commissaires qui ont été pris en otage. Hier, c’était Mme Sina Damba. Et demain, à qui sera le tour ?

Non, il est temps qu’on arrête d’enliser notre pays en étant des loups les uns pour les autres. Nous avons des ennemis communs à combattre : les groupes armés qui occupent notre septentrion. Dans un sursaut d’orgueil, donnons-nous donc la main pour sortir notre pays du gouffre.

Bruno LOMA

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