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Le Combat N° 510 du 29/11/2012

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Editorial / Négociation Ansar Dinne- Mnla : Risque d’une impunité de crime
Publié le mardi 4 decembre 2012  |  Le Combat


Crise
© AFP par DR
Crise Malienne : Le Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré s`entretient avec une délégation de la Dine Ansar
Vendredii 16 Novembre 2012. Ouagadougou.


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Le flou qui entoure la médiation de Blaise Compaoré à Ouagadougou n’est pas sans rappeler l’accord-cadre d’avril dernier qui est loin d’obtenir le résultat escompté. Les militaires font leur diktat et la transition n’est qu’une façade. Pour autant, la comparaison s’arrête là car contrairement au MNLA, Ansar Dinne, notre fameux médiateur, risque de mener notre pays vers une guerre civile.

Les plaies des populations maliennes sont ouvertes et de surcroît accompagnées par des douleurs aiguës. Ce lundi, le Président de Burkina-Faso et Médiateur dans la crise malienne présente à des représentants du gouvernement malien un « agenda de pourparlers » avec les groupes armés Ansar Dine et MNLA, selon AFP.

Quand la nuit de notre pays se prépare à lever le camp pour faire place à l’aurore, Ban Ki-Moon lance aux médias : « L’option militaire peut avoir de graves conséquences humanitaires et une intervention risque de ruiner les efforts de dialogue politique avec les Touaregs ». Par ces propos, il vient de jeter un « froid » dans le dos des Maliens. Nous distinguons nettement ses paroles, mais n’arrivons pas à mettre un sens dessus.

Pouvons-nous comprendre que Ban Ki-Moon se préoccupe plus du bien-être de MNLA et d’Ansar-Dinne plutôt que de la souffrance d’un peuple tout entier ? A mon avis, cette position semble servir les intérêts partisans des rebelles. Les négociations imposées par la communauté internationale semblent se diriger vers une impunité totale pour ces criminelles.

Comment des actes aussi vandales que monstrueux peuvent-ils rester impunis? « Ces indignés du peuple touareg » ont franchi la « ligne rouge », ils ont mis notre pays en décadence, osé tuer, violer, saccager…Lorsque l’horreur frappe, c’est toujours le cœur qu’elle vise en premier. Négocier avec ces meurtriers provoque un réflexe nauséeux chez certains Maliens.

Il va s’en dire que les tractations risquent d’être ardues. La laïcité et le séparatisme du Mali étant non négociables, ces assoiffés de MNLA-Ansar Dinne auront d’autres appétits à aiguiser. « Il y a toujours une affaire de gros profits, du blé pour les malins, un petit coin de paradis pour les naïfs ». A cet égard, on peut imaginer un système avec une forte transmission du pouvoir vers ces rebelles au Nord. Mais est-ce que les Maliens, et précisément les nordistes seront aussi naïfs pour l’entendre cette fois-ci de cette oreille? J’en doute fort. Et cela nous mènera forcément à une guerre civile. Même si le Mali est aujourd’hui dans une position de faiblesse, il va falloir traiter avec les dirigeants maliens, sans contrainte, et sceller la paix sur « l’unité nationale ». Une réconciliation est difficile à imaginer quand les Maliens se trouvent dans une perception de trahison et d’humiliation.

Et pour une réconciliation, les responsables doivent en premier lieu reconnaître leurs crimes, ensuite solliciter l’indulgence des martyres car c’est aux responsables de demander pardon, pas aux victimes d’oublier ! Nos gouvernants doivent œuvrer dans le sens d’une probité, ne serait-ce que pour la dignité des victimes. Leur devoir est de donner au moins un signal à ces bandits pour qu’ils sachent qu’il y a une justice pour tout le monde et que même les « Azawadiens » n’y échappent pas. Autrement, rien ne dit qu’à l’avenir, ces caméléons de rebelles ne vont pas continuer des manœuvres de déstabilisation dans la région.

Neimatou Naillé Coulibaly

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