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Engrais mauvais et empoisonneur : On prépare la famine au Mali pour l’année prochaine
Publié le jeudi 11 juin 2015  |  Le Matin
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie d`ouverture du forum des investisseurs des filières agricoles
Bamako, le 12 mai 2015 à l`hôtel Salam. Le Programme Compétitivité et Diversification de l`Agriculture (PCDA) a procédé sous la présidence du ministre du Développement Rural, Dr Bocary TRETA, à l`ouverture du forum des investisseurs des filières agricoles.




Un produit en deçà des normes qui n’agit pas mais qui empoisonne la terre, l’eau et l’air. Les citoyens ont une boule de feu dans le ventre. A la base de la manœuvre, trois hommes : le ministre en charge de l’agriculture, son conseiller président de l’Apecam et le Dg de la Cmdt. Sans polémique ni politique, voyons les contours du désastre de plus qui attend le pays.

Le Mali est passé maître dans la distribution de l’engrais et dans le pays profond et dans toute la sous-région ouest-africaine. Et pourtant et au moment où l’hivernage pointe du nez les engrais importés et déjà distribués aux acteurs concernés à la base est notoirement de mauvaise qualité. Ceci n’est pas un sujet à polémique et moins encore de politique. C’est une question de survie du Mali dans ce contexte de devenir que tous connaissent et qui saute à l’œil : imaginons que les semences « ne donnent » à la fin de cet hivernage qui a déjà commencé théoriquement et dans les faits dans certains coins ? Et que, pire encore, les sols, l’air et cours et nappes d’eau soient empoisonnés ? C’est que l’on ne mette rien dans les greniers et qu’en plus, l’on récolte l’empoisonnement ?

Tels sont effectivement les données des deux catastrophes qui attendent le pays et ses populations au coin de l’hivernage 2015 ou la nation connaît la pauvreté la plus dure et le danger de déstabilisation la plus cruciale de tous les temps. Catastrophes qui seront immanquablement les mères d’autres détresses. Le pays est pauvre. Son Etat est pauvre. Les citoyens sont pauvres. Les hors-la-loi nous prennent à la gorge. La communauté internationale nous attache les mains derrière le dos pour nous livrer à « la réparation de l’injustice » et aux rebelles au nom de l’amitié et de l’aide.

Et si en plus nous n’arrivons pas à produire de la nourriture et que par contre nous réussissons à empoisonner les sols cultivables, l’air et les eaux de surface et souterrain !

Entre famine ou catastrophe écologique que faire ?

Comment sait-on que l’engrais importé et distribué est de cette qualité mauvaise ? Par les analyses. C’est le député de la République Bafotigui Diallo qui a fait analyser le produit dans deux pays différents – dont la France. L’honorable est un élu Rpm, d’où le caractère ni politique et ni polémique de ce dossier. Les analyses ont montré que le produit était pauvre dans les deux éléments, dont l’azote, qui font pousser les semences. Et que ces deux éléments ne se dissolvaient pas dans le sol. D’où l’empoisonnement du sol justement.

Quelles sont les alternatives face à de telles sombres perspectives ? Théoriquement, il y’en a deux : continuer sur la même lancée et dire aux paysans de ne pas écouter les balivernes (ce que l’Ortm fait la semaine dernière lors du Jt) ou ne pas utiliser l’engrais en question- donc préserver la santé des hommes et des éléments mais à quel prix de manque à gagner céréalier et aussi financier pour un pays aussi pauvre que le Mali.. Les deux options induiront forcément des effets aux conséquences incalculables et il reviendra, de toutes les façons, aux autorités à prendre leur responsabilité ; toutes leurs responsabilités.

En terme de responsabilité, la question est inévitable de se demander comment avons-nous fait pour nous retrouver dans un tel pétrin (Nous qui sommes champion régional en matière d’importation et de distribution d’engrais) ? Qui a fait quoi pour mettre le pays dans un tel dilemme ? Le pays était rodé dans ce domaine mais cette année nous avons « innové » en adoptant d’autres procédures qui visaient à assurer le clientélisme et la recherche de gains autres que l’intérêt du paysan et de la population. Le cerveau de cette « innovation » est logé au Ministère en charge du développement rural, le ministère qui a vu son budget monter en flèche – ce ne sont pas Rome, la Fao et Ptf qui vont démentir IBK non plus qui a eu droit à un bel satisfecit.

Bocari Tréta qui a voulu « innover » s’est appuyé sur son conseiller- et le nouvel adepte Rpmiste – son « homo » Bakary Togola et aussi sur le grand boss de la Cmdt, Kalifa Sanogo. C’est ce trio infernal qui a piloté ce non moins infernale innovation qui expose le pays, déjà en difficulté, au précipice. Le mal est déjà fait et d’habitude l’impunité est assurée aussi au Mali. Si cela était le cas, il faut déconseiller au ministre No 1 du gouvernement à certaines zones rurales avant quelques mois. Le temps que l’oubli fasse son travail ou qu’un autre problème vienne pousser l’autre.

Amadou Tall
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