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Enseignement supérieur : Le chancre de l’AEEM !
Publié le mercredi 5 decembre 2012  |  Le Flambeau




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Aujourd’hui tous ou presque savent l’enseignement supérieur malien malade. Il est dressé dans le tréfonds d’une incertitude qui va grandissante et renforce de plus la conviction qui est que, finalement, son redressement passera par une réflexion globale sur les maux qui le rongent. On sait qu’il est corrompu par les tricheries, le clientélisme, que l’imbécilité y est programmée…, mais le plus grand mal de cet univers demeure l’aeem (association des élèves et étudiants du Mali) qui, si on préfère, n’a pas encore fini de pourrir l’atmosphère universitaire avec la confusion qui règne en soin, la rare violence avec laquelle ses acteurs s’entredéchirent pour des conflits de personne.

Et il est vraiment trop tôt pour parier sur l’avènement d’une Aeem innovée que crie à tout bout de champ Ibrahim Traoré dit Papin, qui serait l’incarnation de la démocratie au sens noble du terme. Observé avec inquiétude, le mouvement est toujours en état d’alerte car les vieux démons de la violence n’ont vraiment pas envie de lâcher prise. Pour s’en convaincre, il suffit juste de porter une appréciation sur l’agression d’Abdrahamane Keïta, le secrétaire général adjoint du comité aeem de la Faculté des sciences et des techniques, survenue le mardi 27 novembre dernier. Comme chacun le sait, cette agression a, encore une fois, étalé au grand jour la dérive à laquelle part cette association depuis un certain temps, et ce n’est pas la colère qu’éprouve Ibrahim Traoré dit papin à entendre le mot « clan » qui va pousser à dire le contraire. L’esprit de coterie existe bel et bien dans l’aeem, même s’il est soutenu par les loyalistes de l’ère « Hamadounienne » que l’actuel secrétaire général du bureau de coordination affirme ne pas reconnaitre comme ses militants, car les ayant radiés. Il n’empêche. Mais aujourd’hui, ces loyalistes qui, à croire Ibrahim Traoré dit Papin, ne sont autres que ceux qu’on appelait « les FBI », gardent le cap dans la violence contre les militants du bureau actuel.

Voilà où résident les raisons, qui sait, d’une éventuelle dégradation de la situation au sein du mouvement dans les jours à venir. Et ce n’est aussi pas verser dans le catastrophisme que de dire que cela parait désormais fatal, aussi sûr que deux et deux font quatre, tant que les deux parties préserveront à dénigrer l’une l’autre, à refuser de dépasser des considérations ridicules qui ont conduit à la situation que nous connaissons actuellement. C’est pourquoi, la démarche de l’association des anciens membres et sympathisants de l’union nationale des élèves et étudiants du Mali (AMS-UNEEM) qui est d’amener les deux camps à s’asseoir autour d’une même table pour parler le langage de l’entente, est noble à bien des égards quand même bien qu’il reste évident que ce mouvement, lui aussi, n’est pas exempt de reproches car ayant assisté sans broncher aux agissements des gouapes qui empestaient l’aeem…

Bien entendu, il ne s’agit pas d’abonder dans le même sens que l’association des parents d’élèves qui, pénétrée mieux que quiconque et cela depuis des lustres de la réalité triste comme la pluie que l’aeem n’a cessé de nous faire vivre, s’est bornée à demander la suspension du renouvellement des bureaux du comité aeem dans les différents lycées. Une manière certainement de se cacher derrière le poids de sa flexibilité dans l’accomplissement de son devoir. Autant le dire tout de suite, l’aeem aujourd’hui est, peut-on vraiment l’affirmer, le symbole du comportement d’une société dans laquelle les valeurs morales les plus fondamentales sont les moins observées (1) du fait de la démission de ceux à qui il revient le rôle de dire « halte ! » lorsque cela commence à sortir des rails.

En tous les cas, il serait intéressant de relever que toutes ces agitations au sein de l’aeem se font à la perspective du congrès qui, aux dire d’Ibrahim Traoré dit Papin, devra se tenir dans le mois courant pour conduire à la tête du mouvement un nouveau secrétaire général. Et, il y a de quoi s’interroger sur l’origine du financement de ce congrès au constat que les ministères en charge de l’éducation qui contribuaient, entendent désormais demeurer neutre. Une attitude qui, de l’avis de tous ou presque, n’est autre que la vérification de sa volonté de réduire à néant l’aeem. Alors on demandera : Celui des deux camps qui parviendra à tenir un congrès ne se positionnera t-il pas comme le mieux indiqué pour prendre les commandes du mouvement ? Où réside la force des loyalistes d’Hamadoun quand on sait qu’ils apparaissent comme un serpent dépourvu de sa tête ? Une chose est sûre, laisser l’aeem patauger pendant longtemps encore, c’est le serpent qui se mord la queue…

(1) Devoir de conscience, Fousseyni Maiga, à paraitre aux éditions presses universitaires du Mali

Boubacar Sangaré

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