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La journée des deux Modibo Keita
Publié le vendredi 12 juin 2015  |  Le Républicain




Hier 11 juin le Mali faisait face à deux Modibo Keita, l’un au Cicb. l’autre au Parlement. Tous deux pédagogues, tous deux d’une prestance certaine. Celui du Cicb fut un pionnier de l’indépendance et l’architecte majeur de la nation malienne. Premier président de la République du Mali, il ne gouverna que huit ans. Le 19 novembre 1968 en effet, de jeunes officiers amenés par Moussa Traoré alors lieutenant le renverse. L’intelligentsia s’émeut contre le putsch. En tout cas, l’intelligentsia progressiste – celle qui en général dit préférer « dignité dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage » sans être pauvre elle-même. Dans le même temps, les foules hystériques saluent l’action des militaires. Comme quoi, l’Histoire dépend de qui la raconte. Du président Modibo Keita, il est retenu cependant son patriotisme sourcilleux, son intégrité irréprochable, son panafricanisme éprouvé et sa passion de bâtir : plusieurs dizaines d’unités industrielles, Air-Mali allant fièrement partout, la voix du Mali dans les grandes tribunes du monde. Le Modibo Keita du Parlement, troisième Premier ministre d’un autre président Kéita -Ibrahim Boubacar de son prénom- défendait sa Déclaration de politique générale. Un rituel démocratique qui a pris, cette fois-ci, l’importance et la délicatesse de la situation globale du pays, entre velléités de relance et crise sécuritaire tenace. De ce Modibo Keita aussi, l’intégrité est reconnue. Il est le quinzième Premier ministre de notre ère démocratique qui a vingt quatre ans et qui émane d’une insurrection populaire terminée par un putsch contre le tombeur du Président Modibo Kéita. Depuis il y aura eu deux transitions, cinq élections présidentielles et cinq élections législatives. Le pays en 1991 s’était révolté pour la démocratie et le bien-être. Plus exactement pour la démocratie en tant que raccourci pour un bien être général qui tarde. Vingt-quatre ans plus tard, le Premier ministre admet devant les députés que la corruption gangrène le pays. Il va jusqu’à de craindre que des tracteurs nouvellement acquis et destinés au paysannat ne soient détournés par la bureaucratie. Il y eut pour être impartial des routes, des écoles, des centres de santé à un niveau sans précédent sous le Mali démocratique. Mais grandes sont la corruption et la perception par la population que la politique c’est pour se servir et traire mamelles d’un pays pauvre à la démographie galopante et aux horizons peu dégagés. Un député a salué en le nouveau Premier ministre un oiseau de bon augure (sic) en raison de la pluie qui a arrosé Bamako le jour de la Dpg. Puisse Dieu l’entendre !
Le pays en ce moment a tant besoin de baraka !
Adam Thiam
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Le Républicain N° 4380 du 7/5/2012

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