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Dégringolade de la puissance française : Le nord du Mali, le dernier baroud d’honneur ?
Publié le vendredi 12 juin 2015  |  Le Tjikan
Hommage
© aBamako.com par A S
Hommage aux militaires français morts au Mali
Bamakko, le 11 novembre 2013. A l`occasion de l`anniversaire de l`armistice qui a marqué la fin de la Première Guerre (1914-1918), l`ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson et le ministre malien de la défense et des anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maiga ont rendu hommage aux militaires français morts au Mali dans le cadre de l`opération Serval




La puissance française se rétrécit chaque année comme une peau de chagrin. Quatrième puissance économique il y a 10 ans, elle dispute la 5eme place à la fédération de Russie. Son hégémonie est sérieusement menacée par les BRICS, à savoir la Russie, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud. Sa seule chasse gardée reste ses anciennes colonies d’Afrique.

On n’a pas besoin d’écouter ‘’Archives d’Afrique’’ sur RFI pour déduire que la France joue un grand rôle dans la déstabilisation du continent noir. On a coutume de dire que la démocratie est un vent de l’est. Que c’est ce vent qui a soufflé sur l’Afrique. Il n’en n’est rien. Lassés des promesses jamais tenues de la France, certains régimes francophones ont voulu tourner dos à la patrie colonisatrice pour regarder vers l’Asie où des pays se sont développés de façon spectaculaire. Face à cette tentative Paris a décidé pour maintenir sa domination sur ses anciennes colonies au sommet de la Baule. IL s’agissait tout simplement de conditionner son aide financière à l’instauration du multipartisme intégral. Très rapidement des chefs d’Etat, à l’instar du président malien le général Moussa Traoré trouve cette décision comme une atteinte à la souveraineté des Etats africains. Et, pour manifester son désaccord le président Moussa Traoré lâchera cette phrase à l’endroit de François Mitterrand : « la démocratie n’est pas une camisole de force que l’on porte à qui l’on veut, quand on veut ». Pour le chef de l’Etat malien la démocratie risque de remettre en cause le système social traditionnel. Pour lui, l’on doit donner du temps aux pays africains à s’adapter aux normes de la démocratie à la française.

Pourtant à l’époque des hommes politiques français comme Chirac ont partagé cette opinion en disant que : « la démocratie est un luxe pour les Africains ». Ce qui va irriter le pouvoir socialiste en France c’est les propos belliqueux de « Sebetou- Bala », qui va annoncer dans la foulée que le Mali va désormais à l’école japonaise. La suite est connue de tous.

Dans d’autres régions du continent, l’avènement de cette démocratie à l’occidentale va montrer ses limites et entraîner des tensions dans les pays bi ethnique comme le Rwanda et le Burundi. Où la minorité sachant bien qu’elle n’aura jamais le pouvoir par les urnes va déclencher des guerres sanglantes, le cas du Rwanda donnera lieu à un véritable génocide. Même avec la démocratie naissante certains hommes d’Etats démocratiquement élus ne seront pas épargnés par la fureur de Paris. Le premier président du Congo Brazzaville démocratiquement élu, Pascal Lissouba apprendra tôt à ses dépens. Tout simplement, par ce que face au pourcentage trop élevé de l’entreprise française TOTAL dans les gisements d’hydrocarbures du Congo, il décide à défaut de pouvoir convaincre l’entreprise hexagonale de négocier avec la Chine l’exploitation de certains blocs. Le gouvernement français ne peut accepter cela. L’Elysée dresse une première fois le maire de Brazzaville Bernard Kolela contre le président. Et durant l’année 1994, il y aura des combats entre les deux leaders politiques la crise passe vite car ce n’était qu’un avertissement. Voyant que Pascal ne change pas, la France crée une nouvelle fois une atmosphère de guerre civile, profitant de la fin du mandat de Pascal Lissouba. Durant plusieurs jours des combats opposent dans les rues de Brazzaville plusieurs milices proches du pouvoir et les milices cobras de l’actuelle président du Congo, Sassou Nguesso ce dernier prend le dessus grâce au soutien de l’Angola qui sur insistance de TOTAL envoie ses MIGS bombardés les positions des milices de Pasacal Lissouba.

Le cas le plus flagrant fut l’agression contre le frère Muhamar Kadhafi guide de la grande Jamahiriya Arabe Libyenne socialiste et populaire. Ce dernier longtemps considéré comme le parrain du terrorisme international, car accusé d’être derrière les attentats de la compagnie UTA au dessus du Ténéré au Niger et de celle de la PANAM au dessus de Lockerbie en Ecosse décide de se repentir et désormais de s’occuper du continent africain. Initiateur du sommet de Syrte I et II, pour la création de l’UA, ses actions gênent de plus en plus l’occident, particulièrement la France. En effet, les occidentaux ne lui pardonneront jamais pour avoir emprisonné des infirmières bulgares accusées de transmettre le virus du sida à des enfants libyens. L’ire des occidentaux a atteint son comble quand le colonel Kadhafi a décidé de s’impliquer pour le lancement d’un satellite purement africain dans l’espace pour un coût de plus de 500 millions de dollars. Mais la goutte d’eau qui va déborder le vase intervient selon Jean Paul Pougalas un chercheur camerounais, quand Kadhafi décide de créer le fonds monétaire africain (FMA) et d’y injecter environ 50 millions de dollars. Pour la France qui dirige le FMI le comble est atteint .Prétextant que le guide veut exterminer les populations de Benghazi la France pousse les USA et la Grande Bretagne à soutenir un projet de résolution et trompe la Chine et la Russie en leurs faisant croire qu’il s’agit de créer une zone d’exclusion autour de Benghazi. Après 6 mois de combat le guide tombe. En déclenchant l’opération Harmattan contre la Libye le message de Sarkozy était clair, dissuader les Etats africains à tenter une quelconque volonté d’indépendance. La France a profité de la guerre en Libye pour renverser le président Amadou Toumani Touré qui n’a pas caché sa sympathie pour le guide. Débuta la crise malienne et ses corollaires jihado-islamiste. Pour tester ses avions Rafales (pour séduire les qatarites), les français feront des frappes aériennes afin d’arrêter la progression des terroristes, au nom d’une force dénommée ‘’Serval’’ (un animal inconnu). La réussite de l’opération sera saluée par tout un peuple et par ricochet le monde entier. Mais les français resteront, signeront un accord de défense avec le Mali, installeront des bases dans toutes les zones stratégiques du nord du Mali (cinq à Tessalit), changeront le nom de leur opération en Barkahane (une dune), lieront allégeance avec les groupes rebelles touareg (MNLA) et s’attèlent de nos jours à piller toutes les ressources minières et autres.

En somme, tout laisse croire que le nord du Mali constitue un nouveau trésor pour l’Hexagone de donner un nouveau souffle à sa puissance économique, en dégringolade depuis belle lurette. Le sait-on ?

Badou S. Koba
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