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L’opposition face à la déclaration de politique générale du gouvernement : le PM égraine un chapelet de belles intentions sans convaincre
Publié le lundi 15 juin 2015  |  Infosept
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence des cadres du PARENA
Bamako, le 21 décembre 2014 au CICB. Les cadres du Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) ont animé une conférence sous la présidence du parti, M. Tiébilé Dramé.




C’est sans grande surprise que les députés ont voté à une écrasante majorité la Déclaration de politique Générale du Premier Ministre Modibo Keita, soit 116 voix Pour, 21 voix contre et 0 abstention. Pendant plus de six heures nous avons assisté à des débats parfois houleux, mais emprunts de courtoisie et de respect mutuel entre l’Opposition très sceptique quant à la capacité du gouvernement de mettre en œuvre toutes les bonnes intentions égrainées comme un chapelet de belles intentions sans convaincre. Pourquoi l’Opposition est-elle si pessimiste ? Que reproche-t-elle au gouvernement ? A-t-elle fait des propositions pour l’amélioration de la gouvernance au plus bas des sondages ? Aura-t-elle raison du PM à la suite de la mise en œuvre de l’Accord de paix de Bamako ? Une kyrielle de questions auxquelles nous tenterons trouver des éléments de réponse.

Il est de tradition républicaine que le Premier Ministre passe devant les élus de la Nation, après sa nomination, pour parler des grandes lignes de la politique qu’il entend mener pour améliorer les conditions de vie et d’existence de ses concitoyens. Cet exercice hautement démocratique réuni généralement autour de la DPG, majorité et opposition. Deuxième du genre depuis l’arrivée du président IBK au pouvoir, cette déclaration du PM Modibo Keita revêt un caractère tout à fait particulier. Trois faits singularisent la portée de cette DPG. Premièrement, elle est présentée presqu’un mois jour pour jour de la date de signature de l’Accord de paix et de réconciliation de Bamako entre l’Etat Malien et certains groupes armés. Deuxièmement, elle intervient à la veille de la signature probable de l’Accord par la CMA. Et enfin, elle a lieu après la remise des rapports 2013-2014 du VGAL qui attestent pour la énième fois les cas graves de corruption et de détournement des fonds publics, toutes choses contre lesquelles IBK a été élu pour combattre. Ces trois sujets brûlants de l’heure ont été entre autres au cœur des interpellations de l’Opposition Vigilance Républicaine et Démocratique (VRD). Elle n’a pas manqué l’occasion de rappeler au PM son scepticisme après sa belle rhétorique. Pour l’Opposition, les différents gouvernements qui se sont succédés se ressemblent tous et sa déclaration de politique générale n’augure d’aucune révolution. Leur marque de fabrique est la même : incompétence, manque de vision, manque d’initiative. Bref, une mal-gouvernance caractérisée par la corruption, la gabegie, l’impunité et les passes droits. Elle a dénoncé l’incapacité du gouvernement à apporter des solutions aux graves crises et problèmes auxquels les maliens sont confrontés. La crise au nord est loin de connaitre son épilogue surtout avec ses multiples rebondissements, la corruption à ciel ouvert tant dans l’achat de l’avion présidentiel, 17, 20, 21 Milliards que de celui des armements militaires. L’Opposition n’a pas caché son désarroi face à la lenteur du gouvernement à transmettre les dossiers à la justice pour que les responsables de la malversation dans l’achat du Boeing Présidentiel et des équipements militaires soient sanctionnés. Elle a dénoncé avec véhémence l’attitude timorée du gouvernement Modibo face à la lutte contre la corruption. Elle demande que des suites judiciaires soient données aux Rapports du VGAL. L’Opposition s’est dite outrée par la présence sur notre sol d’engrais frelatés impliquant certains responsables de haut niveau de la Majorité présidentielle. Elle demande que des sanctions soient prises, à la hauteur de la faute commise, à l’encontre des cadres véreux au niveau du ministère en charge du développement rural et de l’APCAM, les deux structures en charge de cette gestion. Quant au chômage des jeunes, il est pour l’opposition l’une des causes de l’insécurité résiduelle et même du grand banditisme. Elle a rappelé au gouvernement la promesse de 200 000 emplois du Président de la République d’ici la fin de son quinquennat. Pour l’opposition, près de deux ans d’exercice du pouvoir le constat reste amer : le Chômage est au galop avec son cortège de précarité et de misère. Au regard de tout ce qui précède, L’Opposition reproche au gouvernement son incapacité à satisfaire les aspirations légitimes du peuple Malien, même si elle pense que Modibo Keita est un homme d’Etat pétri d’expérience et doté des qualités intellectuelles et morales solide. C’est pour toutes ces raisons, qu’elle a finalement voté un grand NON.

Vivement la prochaine DPG pour savoir qui de l’Opposition ou du gouvernement Modibo Keita aura finalement eu raison.

Youssouf Sissoko
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