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Affaires étrangères : une diplomatie d’échecs, improvisée et mal ficelée
Publié le mercredi 17 juin 2015  |  Le Reporter
SEM
© aBamako.com par Momo
SEM Abdoulaye DIOP rencontre le Corps diplomatique dans le cadre du 4è round des Pourparlers Inclusifs Intermaliens d`Alger
Bamako, le 09 Décembre 2014. Le Ministre des Affaires Étrangères, de l`Intégration Africaine et de la Coopération Internationale, SEM Abdoulaye DIOP, dans le cadre de sa démarche d’échanges et d`information sur le quatrième (4è) round des Pourparlers Inclusifs Intermaliens d`Alger a rencontré ce Mardi dans la Salle de Conférence du Ministère l`ensemble du Corps diplomatique.




Il n’échappe à personne que notre président IBK se vante d’être l’ami des grands de ce monde. Il se croit fin diplomatique parce que le sournois, manipulateur désormais sourd et muet, Alpha Oumar Konaré, avait fait de lui son conseiller des Affaires étrangères, son ambassadeur en Côte d’Ivoire et son ministre des Affaires étrangères.
Une chose est d’occuper des fonctions diplomatiques, une toute autre est d’être un vrai diplomate. La fonction ne fait pas l’homme, c’est l’homme qui s’impose à la fonction. IBK, en dépit de son grand âge, des fonctions qu’il eut occupées, de ses amitiés réelles ou inventées, mène une diplomatie d’échecs.
Une série d’échecs
IBK avait publiquement et avec les moyens de l’État soutenu la candidature de l’ex-président de la transition, Dioncounda Traoré, pour le Secrétariat général de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif). Ce dernier ayant compris qu’il n’avait aucune chance, s’est retiré pour éviter de se retrouver avec une voix, celle du Mali. Sage décision.
Docteur Nafo, cet ex-ministre d’ATT de la Santé voulait prendre la tête de la direction régionale santé Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). IBK a mis tout son poids, certainement un atome. Résultat : échec ! M. Sidibé a eu la bénédiction et le soutien d’IBK pour la présidence de la Banque africaine de développement. Résultat : échec !
Le succès que le Mali a obtenu pour les postes électifs est celui de l’ex-ministre Niang à la tête du basket africain. Il l’a cherché tout seul, il l’a obtenu. S’il a remercié IBK, c’est par courtoisie et par hypocrisie. Félicitation à lui ! S’il avait cherché l’onction d’IBK, il aurait probablement échoué. Car IBK aurait mis de son brin d’orgueil et de sa fierté mal placée.
Alors, pourquoi tant d’échecs ?
Au Mali, n’importe qui peut se retrouver un jour diplomate, ambassadeur. Nos ambassadeurs, pour la plupart, ignorent tout de la diplomatie. Nos ambassades et consulats ressemblent à un condensé d’arrivistes. Naïni Touré, ambassadeur en Algérie, pour quoi faire ? Général Seydou Traoré et colonel-major Mangaré, ambassadeurs, du «grand n’importe quoi» ! Un ex-gérant de chambres de tolérance est aussi ambassadeur. Le Mali est très mal barré.
Comment voulez-vous, dans ces conditions, que la voix du Mali soit attendue ? Arrêtons de rêver. Des esprits bien malins diront que l’Occident aussi nomme souvent des ambassadeurs militaires. Certes, la France et les USA ont des officiers ambassadeurs, mais ces officiers sont, pour beaucoup, des professeurs agrégés d’Université, très souvent de géopolitique. Toute la différence est là. Enfin, pour celui qui souhaite comprendre.
Nos diplomates de carrière sont, pour la plupart, très mal formés. Ils confondent courtoisie et courbette. Compromis et compromission. Cérémonie et dépôt de chrysanthèmes. Souvent, ils n’ont aucun rôle significatif. Certains, les écartés se complimentent même dans les échecs. Ceux qui sont bien formés ont peur de dire ce qu’ils pensent. S’ils le disent, ils risquent de jouer les seconds rôles toute leur carrière durant. Oui, au Mali, dire la vérité peut coûter très cher. Le parler-vrai détruit au Mali.
C’est le vrai changement qui entraînera notre pays dans le concert des nations. Nos diplomates doivent savoir tâter le terrain, avant chaque aventure, chaque candidature. La diplomatie est un art. N’est pas diplomate, qui le veut. Comme n’est pas journaliste, qui le veut. La réussite du Mali se fera dans la justice et le droit où ne se fera jamais ! Princes du jour, ouvrez vos yeux ! Ce n’est pas parce qu’on critique que l’on n’aime pas le Mali, notre Mali. Mais, accuser les gens d’apatrides, juste pour faits et actes de critiques, est le summum de l’inculture. La fermeture à tout débat intellectuel est le signe évident d’une insuffisance de savoir, de culture. Admettons que nous avons été formés à des écoles très différentes. Nous n’avons pas les mêmes valeurs d’intégrité. Mieux, la nature aussi nous a rendus différents.
Nous ne souhaitons nullement l’échec d’IBK, le Mali est à nous tous. Mais, nous jouerons pleinement notre rôle pour un Mali meilleur. S’agiter n’y changera rien. IBK se berne et trompe le peuple malien, s’il croit à la bouche pouvoir refonder le Mali !
Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr
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