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Editorial : Bérézina pour la CMFPR
Publié le jeudi 18 juin 2015  |  Le Matin




Le sous-accord qui accorde dans l’esprit et dans la lettre une autonomie de fait à Kidal et aux deux futures régions en gestation : Taoudeni et Ménaka, est plus que jamais une atteinte grave à la souveraineté du Mali. Le tout sur fond de complot contre les sédentaires et autres semi-sédentaires qui, à l’analyse sortent les mains vides des négociations. Mais curieusement, la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (Cmfpr) ne réalise toujours pas cette bérézina qui est en passe de l’affaiblir et entacher sa cohésion. Désormais, on ne souffle plus dans la même trompette au sein de cette organisation sur laquelle pourtant tant d’espoirs avaient été fondés.

Les intentions développementistes prônées par l’accord pour la paix et la réconciliation des régions du nord ressemblent pour le moment à un mirage. Comme les autres accords signés dans le passé, il ne connaîtra une évolution certaine de sitôt, à fortiori sortir les populations de l’ornière.

Ce qui va plutôt se traduire en acte concret après le 20 juin (date de la signature prochaine de la Cma), ce sont, sans doute, les desideratas politiques et administratives de la Cma, c’est-à-dire la création de deux régions citées plus haut. Pis, ils auront (les anciens rebelles : Mnla, Hcua, Maa…) la charge de la sécurité de ces régions et de leur développement dans le cadre de la nouvelle politique de régionalisation. Ce qui dans l’avenir, leur donneront à coup sûr, des idées plus expansionnistes et plus indépendantistes.

En revanche, la Cmfpr n’a concrètement rien gagné selon certains connaisseurs du dossier. Et cela ne semble pas l’offusquer outre mesure.

Le sous-accord a souscrit l’échec des négociateurs maliens qui ont apparemment eu fort à faire avec la médiation internationale et la Cma. Et le comble est que le gouvernement peine à redonner espoir aux malheureux bouts de bois de Dieu du nord ô combien éprouvés par cette crise.

Face à l’échec du gouvernement à Alger, la Cmfpr ne propose pas une alternative nouvelle aux populations après le désenchantement issu de la signature du sous-accord à Alger. Au contraire, la Cmfpr, dont nombre de ses membres sont en conflit ouvert avec leur porte-parole, Me HarounaToureh accusé à tort ou à raison de caporaliser leur organisation, joue sans succès à se faire valoir seulement avec des déclarations sans effet, à l’évidence. Elle ressemble aujourd’hui à une organisation vidée de son sens et dont certains de ses principaux acteurs ne sont intéressés que par leur propre promotion sociale et politique. Etait-ce aujourd’hui sur les plates-bandes du Coren ? (Cette organisation des ressortissants du nord qui ne compte plus par la faute de son premier responsable.) Rien n’est moins sûr.

Alhassane H. Maïga
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