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Affaire engrais dits frelatés: Et si le Ministre était victime d’une conspiration ?
Publié le mercredi 24 juin 2015  |  aBamako.com
Exercice
© aBamako.com par Androuicha
Exercice de questions orales à l`Assemblée Nationale
Bamako, le 18 juin 2015. Le ministre du Développement Rural, Dr Bocary TRETA et celui de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim KOUMARE ont été soumis à l`exercice des questions orales des honorables députés de l`hémicycle. (photo Dr Bocary Tréta, Ministre du Développement Rural)




Face au méli-mélo qui règne autour du dossier dit des engrais de mauvaise qualité, un dossier dans lequel des individus et des élus de la nation tentent de responsabiliser le ministre du développement rural dans l’introduction de ces intrants au Mali, notre rédaction est allée aux investigations. Il en ressort que le ministre a été victime d’une pure conspiration de la part des fournisseurs dépités du secteur privé qui manipulent à leur guise certains représentants du peuple pour se faire entendre.


Historique de la matière

Au Mali, le marché des intrants agricoles est essentiellement centré sur les engrais (environ 175 000 tonnes auparavant par an) et les insecticides destinés aux zones de production cotonnière de la CMDT et de production rizicole de l’Office du Niger. Durant de nombreuses années, l’approvisionnement de la filière rizicole est assuré par un réseau de distribution privé de grossistes et de détaillants. En zone cotonnière, la CMDT assurait depuis sa création l’achat des intrants par appel d’offres international, ainsi que leur distribution aux producteurs de coton et la gestion du crédit de campagne correspondant. A partir de la campagne 2001/2002, le transfert de l’approvisionnement en intrants destinés aux cultures céréalières de la CMDT aux groupements de producteurs a démarré. Ce transfert devrait être complet dans les années à venir, mais les premières expériences ont montré de grandes difficultés pour ces groupements à maîtriser les aspects logistiques et financiers de ces opérations. Cela a contribué à une réduction des niveaux de consommation d’intrants dans le pays en 2002 et à une chute des productions céréalières et cotonnières. Cette configuration a favorisé la mainmise sur le marché des intrants au Mali par de grandes multinationales et a fortement limité le développement d’un réseau de distribution de détail. D’où l’attribution au
GIE de l’organisation du processus d’approvisionnement en engrais en zones CMDT et OHVN.

Prépondérance du GIE dans l’ensemble du processus
Le GIE est au centre de l’ensemble du processus de fourniture de l’engrais nécessaire au bon déroulement des campagnes agricoles, notamment des objectifs de production. Le GIE est compétent sur la formulation des besoins en engrais, la préparation du Dossier d’Appel d’Offres, le lancement des appels d’offres, les ouvertures des plis et le dépouillement des offres, adjudications et les notifications aux adjudicataires, la préparation des contrats qui sont signés entre lui et les fournisseurs. Il pilote également sans interférence extérieure la livraison des engrais au GIE (UN-SCPC/CMDT/OHVN) dans les magasins CMDT et OHVN, la remise des attestations provisoires de réception au niveau des filiales par la CMDT ou OHNV et les producteurs, le contrôle contradictoire de la qualité par le GIE à travers la DNA et l’IE, l’établissement des attestations de réception définitive par la Holding CMDT et l’UN-SCPC puis le paiement des fournisseurs par le GIE intervenant après la remise des attestations des réceptions définitives.
A certaines étapes du processus, des techniciens de la direction des finances et du matériel du Département et du Ministère de l’Economie et des Finances, de l’APCAM et des Syndicats de producteurs de coton sont associés techniquement.

Implication de précautions du ministre Treta

Comme indiqué ci-haut dans les mandats du GIE qui fonctionne sous forme de centrale d’achat, le Ministre et son Cabinet ne participent ni à la préparation des dossiers d’appel d’offres (DAO), ni au lancement et encore moins à l’attribution du marché des engrais.
Par mesure d’opportunité et de précaution, le Ministre du développement rural en terrain connu, a pris l’initiative de procéder aux contrôles de qualité des engrais et ce en application du cadre juridique relatif au contrôle de qualité des engrais au Mali.
Ces analyses ont porté en toute transparence sur l’aspect physique et sur l’aspect chimique. La Direction Nationale de l’Agriculture s’est ainsi intéressée aux qualités physiques des engrais (quantités par sac de 50 kg, état physique du produit, couleur) et à la bonne observation des « cautions techniques » délivrées par les agents sur le terrain.
Suite aux analyses des 163 échantillons prélevés lors du premier passage des équipes d’échantillonnage, il ressort qu’une partie des engrais livrés à la CMDT et à l’OHVN est hors norme. Des contres expertises ont été également effectuées au Sénégal et en France.
Aussitôt, une réunion a été convoquée le 02 Avril 2015, pour présenter le rapport et rappeler les dispositions légales et règlementaires. Cette réunion a regroupé tous les acteurs concernés (services techniques, opérateurs économiques au nombre d’une vingtaine et la profession agricole) pour la restitution des résultats. Elle a succédé à celle de décembre 2014. Immédiatement et conformément à l’article 8 du cahier des charges, le GIE a demandé par écrit à tous ses fournisseurs de procéder au retrait des quantités hors normes et de procéder à leur remplacement. Et c’est ce processus qui est en cours actuellement au moment où les détracteurs du ministre ont malhonnêtement sorti leurs griffes.

Au regard de toutes ces données, il est plus qu’évident que l’intervention du ministre Bocary Tréta a été salvatrice en ce sens qu’elle est venue mettre au grand jour des insuffisances constatées dans le processus de fourniture. Conformément à ses engagements et à ses responsabilités, il a donc pris les mesures utiles pour mettre certains acteurs devant leur forfait accompli : celui de la dérogation des règles. De là à sortir du bois des arguments fallacieux de postulants mécontents ou plus ou moins déçus dans le dépouillement des appels d’offres, on entre sur un terrain aventureux qui ne sert pas les ambitions agricoles du Mali nullement menacées contrairement aux tumultes des couloirs. Si la concurrence est certes de mise dans le secteur privé, les mauvais perdants doivent épargner les institutions de la République qui, dans ce dossier ont entièrement joué leur rôle dans un esprit de totale transparence. La conspiration ne passera pas pour un cadre aussi déterminé et intègre à réussir la révolution et la transition de l’agriculture malienne.

André SEGBEDJI/abamako.com
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