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Mohamed Djeri Maïga, porte-parole de la CMA à IBK : « Vous avez fait ce que vos prédécesseurs n’ont pas fait »
Publié le mardi 23 juin 2015  |  Le Tjikan
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie de signature de l`accord de paix par la CMA
La CMA a signé l`accord de paix et réconciliation le 20 Juin 2015 à Bamako




Comme prévu, le 20 juin dernier, les protagonistes de la crise du nord dont la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) étaient au rendez-vous pour apposer leur signature en bas du document de l’accord de paix et de réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Cette cérémonie était présidée par le président de la République Ibrahim Boubacar Keita, en présence des anciens chefs d’Etat Général Moussa Traoré, Prof. Dioncounda Traoré, les responsables de la Minusma, de la Misahel, le ministre des Affaires Etrangères de l’Algérie et des représentants des mouvements armés qui ont ainsi décidé de fumer le calumet de la paix.
Même si une forte incertitude planait sur le respect de cette date par les groupes armés de la CMA, ceux-ci ont répondu présent à cette cérémonie qui consacre officiellement la fin de la crise du nord du Mali. Même si le plus dur reste la mise en œuvre des termes de cet accord sur le terrain.
Dans son intervention, Abdoulaye Diop, ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération internationale dira : « on peut enfin envisager l’avenir avec beaucoup d’optimisme, car notre pays est désormais engagé sur la route de la réconciliation nationale, les acteurs qui se sont impliqués dans le processus ont vu leur hardiesse payante ». Avant de poursuivre qu’il ya lieu de saluer la clairvoyance du président de la République Ibrahim Boubacar Keita dans la résolution de la crise, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz pour son engagement dans la résolution de la crise. Mais aussi, la communauté internationale qui a soutenu la paix, la seule qui vaille pour la reconstruction du Mali.
A sa suite, le ministre algérien des Affaires étrangères dira que ce 20 juin 2015 n’est que la date jumelle du 15 mai dernier. Cet accord, a-t-il dit, marque un nouveau départ pour le Mali.
Il n’a pas manqué de saluer le président Abdoul Aziz Bouteflika et le peuple algérien pour son appui à une nouvelle émergence de la nation malienne. Il a souhaité que les bienfaits de l’accord soient constructifs dans les plus brefs délais.
Pour le diplomate algérien, c’était un privilège pour lui de conduire cette médiation pour la paix. Selon lui, l’équipe qui la compose est résolument engagée pour la paix.
Ramtane Lamamra expliquera que la phase la plus délicate reste la mise en application de l’accord. « Il s’agit à travers cet accord d’assurer à chaque citoyen un avenir meilleur, un défi que nous devons relever ensemble » a-t-il indiqué.
Enfin, le chef de la diplomatie algérienne dira que le seul combat qui vaille reste la lutte commune contre le sous- développement, la dégradation de l’environnement, le terrorisme, le crime organisé pour aspirer à une vie normale.
Mohamed Djery Maïga au nom de la CMA dira que le processus qui a conduit à la résolution de cette crise qui remonte à 1963 a été long. A l’en croire, depuis Ouagadougou, beaucoup de chemin a été parcouru pour aboutir à ce résultat dont la CMA se réjouit. Raison pour laquelle, elle est venue pour signer la paix, une denrée rare que le monde entier recherche.
Pour Mohamed Djeri Maiga, certes l’accord présente des faiblesses, mais la violence doit être bannie à jamais. Et de prévenir que signer un accord n’est pas un problème mais c’est surtout son application qui pose parfois problème.
Mais pour lui, il s’agit d’aller à une réconciliation qui passe par l’arrêt total des humiliations et de toutes confrontations et l’instauration d’une justice équitable pour tous. Et de rappeler que c’est dans la crainte de continuer à exister sans vivre qu’ils ont pris les armes. Avant de présenter leurs condoléances aux familles des victimes de ce malentendu.
Par ailleurs, il a rendu hommage au Conseil de Sécurité, à la Confédération Helvétique, au Tchad, au Niger, au peuple algérien. Enfin, il a surtout lié la fin du processus au sens de responsabilité du président de la République : « vous avez fait ce que vos prédécesseurs n’ont pas fait » a-t-il-souligné. Prenant la parole, le porte-parole de plateforme Me Harouna Toureh n’a pas manqué de mettre en garde les groupes armés du nord à savoir la CMA et la plateforme : « attention à ne pas réveiller la rancœur de nos frères du sud si nous persistons dans des revendications stériles avec l’arme de la violence ».
Selon lui, « on peut vivre ensemble dans la diversité au nom du brassage qui a toujours existé entre les communautés. Nous devons aller à cette paix sans haine, sans rancune. ». Mongi Hamdi, le patron de la Minusma indiquera que c’est un grand jour pour le Mali.
A sa suite, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita dira que désormais, il est possible d’aller faire les vacances à Tinessako, à Abeibara, à Kidal.
IBK a félicité l’Algérie pour avoir abrité pendant 8 longs mois, ces laborieuses négociations où des discussions fabuleuses ont été engagées. Selon lui, ceux qui sont là pour nous aider ne sont pas nos ennemis.
« Qu’on ne se trompe pas de cible, ceux-là qui sont là et qui viennent nous aider ne sont pas nos ennemis, beaucoup de soldats du continent et en dehors du continent sont tombés dans notre pays qu’ils en soient honorés » a-t-il laissé entendre. Avant de rendre un vibrant hommage aux soldats tchadiens qui ont payé un lourd tribut au nord du Mali. Et de conclure en exprimant toute sa joie pour ce dénouement heureux qui a été trouvé à la crise du nord par la signature de tous les protagonistes de cette crise.
Badou S. Koba
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