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Les précisions du ministre Bocari Tréta à propos des engrais « Un engrais peut être de mauvaise qualité pour un type de sol, mais bon pour un autre type »
Publié le mardi 23 juin 2015  |  Le Tjikan
Exercice
© aBamako.com par Androuicha
Exercice de questions orales à l`Assemblée Nationale
Bamako, le 18 juin 2015. Le ministre du Développement Rural, Dr Bocary TRETA et celui de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim KOUMARE ont été soumis à l`exercice des questions orales des honorables députés de l`hémicycle. (photo Dr Bocary Tréta, Ministre du Développement Rural)




A travers un document dont nous avons eu copie, le ministre du Développement Rural, Dr Bocari Tréta fait un certain nombre de précisions concernant les engrais de mauvaise qualité sur lesquels il a été récemment interpellé par le député Bakary Koné à travers des questions orales.
En réponse aux questions du député Bakary Koné, le ministre du Développement Rural, Dr Bocari Tréta précise que les objectifs d’emblavure pour la culture de coton au titre de la campagne 2015/2016 (CMDT et OHVN) sont de 585 000 hectares et les besoins globaux en engrais sont de 211 999 tonnes répartis entre le complexe coton : 101 001 tonnes, l’urée perlée : 73499 tonnes et le complexe céréalier : 37 499 tonnes.
A l’en croire, l’analyse de 163 échantillons d’engrais prélevés lors du premier tour d’échantillonnage en zones CMDT/OHVN a révélé que 3404 tonnes, soit 37% des échantillons prélevés sont hors norme.
Selon lui, les prélèvements d’échantillons ont été effectués dans les magasins CMDT et OHVN, lieux de livraison des engrais au GIE (UN-SCPC/CMDT/OHVN) par les fournisseurs.

C’est conformément à l’article 8 du cahier de charges que le GIE a demandé par écrit à tous ces fournisseurs de procéder au retrait des quantités hors normes et procéder à leur remplacement. Un processus déjà en cours, assure le ministre. Qui indique qu’il n’y a pas lieu de créer la panique chez les producteurs ou d’alerter intentionnellement l’opinion publique pour des raisons inavouées.
« Un engrais hors norme est certes un engrais ne répondant pas aux critères de qualité requise. Il n’est pas de bonne qualité pour corriger les carences des sols en vue d’assurer une nutrition équilibrée des cultures. Cependant, toute formule d’engrais chimique est mise au point en fonction de la composition agro-chimique des sols et des besoins des plantes. De ce fait, un engrais peut être de mauvaise qualité pour un type de sol, mais bon pour un autre type. » a précisé Tréta. Qui rappelle que les objectifs d’emblavure pour la culture de coton au titre de la campagne 2015/2016 sont de 585 000 ha et la quantité d’engrais jugée hors normes est de 3 404 tonnes. Toute chose qui représente environ 1,6 % des besoins globaux en engrais qui sont de 211999 tonnes.
« Je précise une fois de plus que la déficience en éléments nutritifs par rapport aux normes fixées par les textes ne veut pas dire que les engrais sont périmés ou frelatés comme dit dans certains médias de la place ou certains relais de groupes d’intérêt ou de pression. Ils ne sont pas non plus toxiques comme certains ont eu à le dire. », assure Treta.
Concernant les effets sur la productivité et la santé du sol et des plantes, le ministre est formel : « Les effets néfastes restent essentiellement la non atteinte des objectifs de production du fait que les plantes ne bénéficieront pas des quantités d’éléments nutritifs qu’il faut pour développer tout leur potentiel. Cependant, il faut noter que l’excès de tout est nuisible. Même les engrais de bonne qualité, dans des mauvaises conditions d’utilisation, peuvent contribuer à détériorer la structure du sol et à altérer les eaux souterraines. ».
En ce qui concerne les marchés de fourniture des engrais, Dr Bocari Tréta explique qu’ils ont été attribués suite à un appel d’offres « pour approvisionner les producteurs des zones CMDT et OHVN en engrais au titre de la campagne 2015-2016 ». Et d’assurer qu’il n’est en rien mêlé à ces marchés qui sont gérés par le GIE qui l’en informe après.
Selon les explications du ministre, c’est au cours de la réunion de restitution des résultats des laboratoires (national et internationaux) tenue le 02 avril 2015 qu’ils ont pu cerner toute la dimension de cette épineuse question de qualité des engrais.
« Je rappelle que par souci de transparence, j’ai insisté à ce que tous les fournisseurs ayant pris part à l’appel d’offre soient présents. Et depuis le mois de décembre 2014, j’ai engagé par écrit le GIE à prendre les dispositions pour faire respecter les délais de livraison et de prendre contact avec la DNA pour amorcer le processus de contrôle de qualité des engrais issus de l’appel d’offres dudit GIE. », a-t-il précisé.
Avant de laisser entendre qu’il a été informé de la présence de ces engrais de mauvaise qualité par la Direction Nationale de l’Agriculture à travers son rapport sur les résultats d’analyse chimique des échantillons réalisés par le Laboratoire–Sol-Eau–Plante de Sotuba en mars 2015 et certains laboratoires internationaux saisis par ses soins.
« J’ai tenu, par souci de transparence à organiser une rencontre avec tous les acteurs concernés pour leur restituer les résultats et les tenir informés de la teneur de la lettre de mon homologue de Côte d’Ivoire qui attirait mon attention sur l’importation et la commercialisation en République de Côte d’Ivoire et dans la sous-région d’engrais non conformes. Cette lettre nous demandait aussi de prendre des dispositions pour protéger les producteurs qui sont les utilisateurs finaux de ces engrais », a-t-il martelé. Et d’indiquer que conformément à l’article 8 du cahier de charges, le GIE a demandé par écrit à tous ses fournisseurs de procéder au retrait des quantités hors normes et procéder à leur remplacement. Un processus en cours, explique le ministre.
Pour lui, les résultats des analyses indiquent les stocks mis en cause. Aussi, les fournisseurs qui ont livré lesdits stocks sont connus et les zones de dépôt sont identifiées.
Afin de prévenir ce genre de situation et dans le souci d’approvisionner les producteurs maliens en engrais de qualité et ainsi améliorer la production et la productivité agricoles et dans l’optique de rentabiliser la subvention des engrais, le ministre promet la mise en œuvre des dispositions suivantes : la sensibilisation des acteurs concernés, la programmation et la réalisation de trois passages pour l’échantillonnage afin que l’ensemble des stocks puisse être contrôlé, la formation des agents chargés du contrôle, le renforcement des capacités du laboratoire sol-eau-plante de Sotuba en moyens humains, matériels et financiers. Mais aussi, rendre systématique le contrôle obligatoire de tous les stocks d’engrais destinés au Mali, la relecture des textes législatifs et règlementaires en vigueur, l’observation de la rigueur par l’Etat dans l’application des textes relatifs au contrôle de qualité des engrais.
D. Diama
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