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Aussitôt mis en place après la signature de l’accord par la CMA : La première réunion du comité de suivi de l’accord se termine en queue de poisson
Publié le mardi 23 juin 2015  |  L’Indépendant
Cérémonie
© aBamako.com par A.S
Cérémonie de signature de l`accord de paix d`Alger.
Bamako, le 15 mai 2015 au CICB. Le Gouvernement malien et les groupes rebelles du nord ont procédé en présence de nombreux chefs d`Etats africains et de la médiation internationale à la signature du document de paix issu du processus d`Alger.




Comme l’on pouvait s’y attendre, la première réunion du comité de suivi de l’accord, tenue le dimanche 21 juin, a tourné au court. Aucun résultat concret n’en est sorti alors que son ordre du jour visait à discuter d’une part du programme d’activités, de l’autre la validation du règlement intérieur de cette instance qui sera basée à Bamako.

Selon nos informations, c’est une guerre des quotas qui a véritablement été déclenchée, en ce sens que chaque groupe voulait imposer ses propres décisions.

C’est ainsi que de fortes rivalités sont apparues, obligeant une suspension des travaux jusqu’à nouvel ordre. Ainsi, il nous est revenu que la médiation a désigné dix éléments de chaque groupe soit deux représentants par mouvement. C’est d’abord la CMA qui a déclenché les hostilités en décidant l’exclusion de la CPA de Ibrahim Ag Assaleh et la CMFPRII de ses rangs.

Du côté de la plateforme également, la tendance est de limiter les mouvements à trois (la CMFPR de Me Harouna Toureh, le GATIA et le MAA-loyaliste). Ce, en excluant le MPSA de Boubacar Sidigh Ould Taleb et la CPA de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune alors que leur adhésion aux rangs des unionistes a été validée et reconnue par la communauté internationale. Pourtant, à la faveur des différentes phases d’Alger et pour rendre les discussions aussi inclusives que possibles, cinq mouvements ont été autorisés à siéger au sein de la Plateforme. Il s’agit de la CMFPR, du MAA-loyaliste, de la CPA, du GATIA et du MPSA. Alors qu’au départ, le 14 juin 2014, à la constitution de ce regroupement, ils n’étaient que trois mouvements à savoir la CMFPR, le MAA-loyaliste et la CPA.

Donc pourquoi exclure cette dernière et conserver le GATIA et ne pas en faire de même pour le MPSA qui ont adhéré au même moment à la plateforme ? Assurément, cet acte constitue une violation flagrante des dispositions de l’accord de paix issu du cinquième round des pourparlers inter-Maliens d’Alger.

Les parties doivent savoir raison garder et se dire que la paix ne s’obtient pas sur la base d’une simple signature – les accords antérieurs sont là pour le prouver – elle ne se décrète ni ne s’impose pas, mais plutôt elle se construit. C’est un processus long, parfois périlleux, qui demande des sacrifices et un esprit de rassemblement. Ce, alors qu’une nouvelle rébellion est en train de se créer sur les cendres du MNLA.

Le risque est que tous ces frustrés et déçus de la tournure actuelle des évènements ne regagnent ce front pour revenir à la case départ et annihiler les efforts jusqu’ici déployés.

Massiré Diop

Le péché originel de la Médiation internationale

ares sont ceux qui ne voyaient pas venir cette situation. Pour beaucoup, elle était prévisible. Et cela, bien sûr, ne peut qu’être imputable à la médiation internationale. Elle seule doit assumer ses responsabilités. En effet, tout le monde se souvient que lors de la cérémonie de signature du 15 mai dernier, elle a donné l’opportunité à trois mouvements de la Plateforme d’apposer leurs initiales au bas du document. De même que dans son discours, le représentant de la Plateforme avait indiqué que son groupe n’était constitué que de trois mouvements. Cela, devant toute l’équipe de la médiation internationale qui, au lieu de chercher à crever l’abcès, a laissé la situation pourrir. Alors que si elle avait agi dès le départ, on n’en serait pas à cet échec qui apparait dès la première réunion du comité de suivi. Elle aurait pu également dire le droit en s’appuyant sur les dispositions de l’accord notamment en ses articles 55, 57, 58, 59, 60, 61 et 62 sur la représentativité des différentes parties et le fonctionnement du Comité de suivi de l’Accord. Pourquoi ne pas donc s’inspirer de la CMA qui n’a fait signer qu’un seul représentant, en l’occurrence Ould Sidatt du MAA-dissident, au nom de tout le groupe?

En tout cas, l’issue de cette première réunion vient jeter un doute sur l’espoir suscité par la signature de cet accord par la CMA. En principe, cette instance devrait comprendre quatre groupes de travail. En attendant que les choses s’arrangent dans les jours à venir, les Maliens doivent prendre leur mal en patience et se préparer à l’idée que le bout du tunnel n’est sans doute pas dans un futur proche.

Massiré Diop
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