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Au Mali : La corruption est culturelle
Publié le jeudi 6 decembre 2012  |  Le Relais (Bougouni)




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Dans un entretien avec M. DjJibril Traoré, secrétaire aux relations politiques du bureau national de CNAS-Faso Here, le 14 septembre dernier, ce dernier nous a fait savoir que dans notre pays, la corruption est culturelle et non conjoncturelle.

Les propos de notre interlocuteur !

« La corruption est culturelle lorsque suite à une crise économique ou financière les citoyens s’adonnent au détournement du bien public. Mais, au Mali, tel n’est pas le cas. Tous les citoyens ou presque la font volontairement ou involontairement. Cette mauvaise pratique est encrée dans la vie sociale, politique et religieuse. La corruption est culturelle au Mali.

La conscience sociale au Mali fait que les responsables sont sujets à beaucoup de pressions qui les poussent au détournement. Le cas des hommes de castes, qui font l’éloge des hommes en les incitant à se surpasser en matière d’argent. Même la considération par les siens d’un membre de la famille malienne dépend de son magnanimité plus que de son honnêteté, de sa croyance en Dieu, de son amour envers son prochain.

Dans la religion la corruption et le favoritisme sont manifestés publiquement par des islamistes : lorsque quelqu’un décède dans le quartier, au moment de faire des sacrifices en la mémoire de cette personne, ils demanderont aux parents du défunt si la cérémonie rituelle se fera avec le chapelet ou la lecture du coran. Si c’est le premier, les honoraire sont fixés à 1000FCFA par personne et si c’est le second, chaque lecteur de coran a droit à 5000FCFA. C’est une injustice sociale et une corruption nourrie et entretenue au sein de la religion musulmane au vu et au su de tout le monde à Bamako. Dans ces conditions le défunt du pauvre est privé de ses droits spirituels. A quoi ont servi les services rendus du pauvre à la communauté si les moyens du riche lui permettent d’acheter les lecteurs de coran. La corruption est encrée dans la vie du malien, elle est devenue culturelle.

Les maliens disent qu’ils n’aiment pas IBK par ce qu’il est trop légaliste, et qu’ATT n’était pas légaliste. Donc, où se trouve la volonté du peuple malien ? Toute personne qui aura comme cheval de bataille la lutte contre la corruption ne peut pas diriger le Mali, car tu auras la majorité de la classe politique, les grands magouilleurs à différents niveaux et même ta propre famille sur ton dos.

Les cadres et responsables politico-administratifs te combattront parce qu’ils sont très nombreux à avoir des dossiers sales en matière de corruption. Et les siens t’accuseront d’être maudit pour la simple raison que tu ne fais pas ce que les autres ont fait quand ils étaient à ce poste de responsabilité : détourner le bien public et faire un paradis terrestre pour tous les membres de la famille ainsi que les proches. La crise actuelle du Mali n’est ni plus ni moins que la résultante de la corruption à grande échelle qui ronge tous les tissus sociaux. On peut dire que le malien ne défend pas la vérité, ne condamne non plus le mensonge. C’est toujours le « musalaka », l’hypocrisie.

A cause de cette hypocrisie, le pays est plongé dans cette crise et on ne sait plus sur quel pied il faut danser ».

Propos recueillis par Seydou KONE

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