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Rébellion au nord du Mali: 3 ans de gâchis
Publié le jeudi 25 juin 2015  |  L’aube
Assassinat
© aOuaga.com par Séni Dabo
Assassinat de deux journalistes de RFI à kidal : les mouvements armés de l`Azawad se prononce
Lundi 4 novembre 2013. Le Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l`Azawad (MAA) et le Haut conseil de l`unité de l`Azawad (HCUA) ont animé une conférence de presse pour réagir à l`assassinat de deux journalistes de RFI et évoquer leur projet d`union.




Trois longues années de rébellion armée avec leur cortège de galère économique et de turbulences meurtrières ont plongé le Mali dans l’abîme. Le tableau des épreuves traversées est si sombre que les Maliens osent à peine évoquer ces moments où ils ont touché le fond du désespoir et de la barbarie. Un seul responsable dans tout ce qui est arrivé : le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA).

Par sa faute, des militaires maliens ont été lâchement et sauvagement assassinés à Aguelhok. Encore par sa faute, les Régions de Kidal, Gao et Tombouctou sont tombées à moins de 72 heures dans les mains des djihadistes qui y ont pendant plus d’une année posé sur la tête des habitants une couronne d’enfer. Les populations ont subi les sévices et les exactions les plus abominables : viols de filles et de femmes, mutilation de prétendus voleurs, flagellations, suppression des libertés les plus élémentaires, humiliations au quotidien.

Toujours par la faute du MNLA, deux tiers du Mali ont été occupés par des terroristes et des trafiquants. Des milliers de femmes, d’enfants et des vieilles personnes ont été obligés de fuir, abandonnant tout pour se réfugier dans des pays voisins où ils ont été contraints de survivre dans des conditions pitoyables.

Par la faute du MNLA, des centaines d’enfants des régions du Nord du Mali ne sont plus allés à l’école depuis trois ans. Le Mouvement et ses alliés sont responsables de l’assassinat sauvage et de sang-froid d’innocents administrateurs à Kidal. Enfin par la faute du MNLA, le Mali a connu une crise institutionnelle tragique et absurde avec le coup d’Etat du 22 mars 2012.

Pendant trois ans, le MNLA et ses alliés ont sillonné les capitales occidentales et partout ils ont mené une campagne de mensonges grotesques pour salir l’image du Mali. Ils ont fait croire à une certaine opinion que les Touaregs étaient menacés de génocide en terre malienne. Que Dieu leur pardonne, eux à qui ce pays a pourtant tout donné. Trois ans durant, le Mali avait perdu presque toute sa crédibilité sur le plan international. Au cours de cette période funeste, le pays a aussi connu une des crises économiques et financières les plus dévastatrices de son histoire. Trois ans durant, tout a été arrêté au niveau des projets et des programmes de développement les plus importants.

Les conséquences de la rébellion touarègue déclenchée par le MNLA sont incommensurables. Pour finalement un résultat quasi nul obtenu par les responsables de la rébellion. Qu’ont-ils apporté ces responsables aux populations qu’ils prétendent défendre ? Rien. Ce qu’ils ont entrepris n’a amené que misères.

Qu’humiliations. Qu’aggravation de la pauvreté. Qu’absence d’école et qu’arrêt de développement. La liste des dégâts causés est interminable.
Les responsables du MNLA avaient commencé par réclamer l’indépendance de l’Azawad. Ils ont ensuite exigé l’autonomie des régions du Nord du Mali, ils se sont finalement rabattus sur l’instauration d’un Etat fédéral. De tout cela, ils n’ont rien eu. Et ils n’auront rien du tout, ni aujourd’hui, ni demain. En vérité, ils ont un projet.

Et ils sont aidés dans ce projet par des Occidentaux tapis dans l’ombre. Ce projet ? C’est la partition du pays aux fins de livrer les ressources minières et pétrolières aux grandes compagnies occidentales. Un projet que fort heureusement ni le Mali, ni l’Afrique, encore moins la communauté internationale n’ont cautionné.
Avec la signature de l’Accord pour la paix et pour la réconciliation au Mali qui théoriquement devrait mettre fin à la rébellion, qu’est ce qui va changer ?

Nous sommes désolés de le dire, mais ce qui va changer, c’est que les leaders des mouvements armés se feront attribuer la part du lion. Il va leur être distribué dans un premier temps quelques postes politiques, administratifs et même diplomatiques. Il y aura bien entendu l’intégration dans la fonction publique de parents, de copains et de partisans des mouvements. Les ex combattants seront, eux, intégrés dans les forces de défense et sécurité. En attendant un jour qu’ils retournent leurs armes contre ses « frères ».

Dans un second temps, les patrons de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) recevront, dans l’ombre, des mallettes remplies d’argent. Enfin, il va leur être confié la direction de projets et autres programmes de développement pour les régions du Nord. Ils dilapideront (comme d’habitude) tranquillement les fonds pour lesquels ils n’auront aucun compte à rendre dans les méchouis et dans d’autres occupations qui rendent la vie agréable. Ils se payeront de grosses cylindrées adaptées au désert.

Ils n’oublieront pas d’acquérir des armes et de recruter des combattants qu’ils mettront en réserve en attendant que l’argent offert soit entièrement dépensé. Et que le donateur rechigne à renouveler la cagnotte. Pendant ce temps, la majorité silencieuse des populations des régions du Septentrion aujourd’hui réfugiée ou déplacée se débattra comme elle peut pour rejoindre le bercail où l’attendent les grands soucis du quotidien, le mal vivre et la pauvreté ambiante.

Quel gâchis a causé au Mali et aux Maliens la rébellion touarègue sous la houlette du fantomatique Mouvement National de Libération de l’Azawad et de ses alliés. On ne pourra jamais évaluer l’ampleur des dommages infligés.

Mais au nom de l’unité du pays, de la paix, les Maliens doivent réapprendre à vivre ensemble. C’est au nom de ce vivre ensemble que chaque Malien et chaque Malienne de l’Est, de l’Ouest, du Nord et du Sud doit cultiver en lui la tolérance, l’acceptation de l’autre. Cet effort sur soi ne nous empêche toutefois pas de dire la vérité suivante aux frères « égarés ». Nous ne saurions condamner quelqu’un parce qu’il a commis des erreurs et qu’il s’est égaré un moment donné. Mais nous lui dirions que cela serait sensé et sage qu’il reconnaisse ses erreurs, qu’il accepte de faire son examen de conscience en toute honnêteté, qu’il manifeste la volonté de réparer ce qu’il a dégradé. Et surtout qu’il ait le courage de dire « Je me suis trompé. Pardon. Tournons la page et avançons»
VIVE LE MALI. VIVE LA FRATERNITE. VIVE LA COHESION SOCIALE.

AL
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