La déclaration du Collectif des députés non inscrits SADI lors du grand oral du Prémier Ministre Modibo keita

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Publié le jeudi 25 juin 2015 | Parti Sadi Section France

© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Honorable Oumar MARIKO.

Excellence monsieur le Premier-Ministre, Chef du Gouvernement,
Messieurs les ministres, membres du Gouvernement,
Chers collègues de la majorité et de l’opposition,

Le Collectif des députés non-inscrits SADI a suivi avec beaucoup d’intérêt votre Déclaration de Politique Générale. Nous apprécions vos efforts dans la mise en œuvre du programme du Président de la République.
Cependant, nous estimons que votre Déclaration de Politique Générale ne tient pas compte des enjeux de la situation actuelle. Et pour cause ?
- Notre pays est occupé militairement, mis sous tutelle sur le plan institutionnel et même dans sa gestion administrative ;
- Une réforme institutionnelle et administrative vient de lui être imposée et qui va inéluctablement poser les bases de son démantèlement et de son émiettement en plusieurs régions autonomes si nous n’y prenons garde ;
- Dans ces conditions, c’est la porte ouverte à l’accaparement effréné de toutes les ressources naturelles minières, énergiques, et à la destruction complète des territoires et des patrimoines.
- Pour l’avenir du Mali, votre Déclaration de Politique Générale devrait avoir une orientation claire et précise sur les enjeux socio-économiques.
Excellence, monsieur le Premier-Ministre,
Peut-t-on croire que les accords de paix vont ouvrir un avenir meilleur pour les maliens s’ils occultent l’essentiel ? A savoir la question de l’Etat. Pour nous, la Déclaration de Politique Générale devait donner un début de réponse à cette question ou donner quelques éclairages qui permettent d’orienter nos luttes collectives vers cette finalité de construction d’un Etat de type nouveau, assaini et restructuré qui met fin :
- A l’impunité institutionnalisée, à la corruption, à l’injustice de notre justice, aux passe-droits et autres prébendes qui se multiplient malheureusement dans notre pays ;
- A l’oppression politique et administrative ;
- Au sabotage organisé de l’Etat mené secrètement par des personnes mal intentionnées qui continuent à alimenter le mécontentement général, à souffler sur les braises ;
- A la spéculation foncière, au bradage de l’économie nationale ;
- A la destruction de notre système éducatif ;
- A la cherté de la vie, l’insécurité galopante, aux difficultés d’accès à la santé et à l’éducation pour l’immense majorité des maliens.
En tant que membre de la majorité, nous devons répondre aux aspirations de notre peuple qui réclame le changement qui tarde à venir.
Pour nous, le changement veut dire : construire un Etat de type nouveau, poser les bases d’un développement autonome, mettre en place des procédures démocratiques nouvelles, bâtir un Etat souverain qui préserve l’unité, l’intégrité territoriale.
En sommes, une quatrième république fondée sur les valeurs positives de nos sociétés.
Nous sommes de la majorité. Mais nous devons être exigeants envers nous-mêmes. Nous estimons que dans le contexte politique actuel, le plus décisif est notre capacité de réponse aux enjeux et défis qui se posent à la nation.
Le pays est très fragile. Sa cohésion est menacée. Ce qui exige de nous des sacrifices énormes, le respect des citoyens et des biens publics.Nous rappelons à la majorité à laquelle nous appartenons, au chef du Gouvernement, que notre peuple nous regarde et nous jugera.
Certes, nous avons hérité d’un pays en ruine. Ceci exige de nous de donner des réponses significatives aux enjeux et défis précités qui se posent à la nation.
Je vous remercie...