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Billet : Fuite aux examens : Il urge de sévir
Publié le vendredi 26 juin 2015  |  L’Indépendant
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© aBamako.com par A.S
Ministre de l’éducation nationale : Kénékouo dit Barthélémy Togo




Même si l’ampleur de la fuite est moindre cette année, de nombreux candidats au baccalauréat, toutes filières confondues, se sont encore procurés des sujets à la veille des épreuves. La plupart de ces…fraudeurs et autres adeptes de la triche avouent que ce sont des camarades à eux ou des parents qui leur ont envoyé lesdits sujets par SMS sur leurs téléphones.

Ainsi, la session 2015 du baccalauréat, qui s’est déroulée du 17 au 20 juin dernier a, une nouvelle fois, été entaché par la fuite de sujets, malgré les mesures prises pour garantir son bon déroulement. Ces fraudes ont été signalées surtout dans certains centres d’examens de Bamako, occasionnant le démarrage tardif des épreuves.

Pourtant, le ministre de l’Education nationale, Kénékouo dit Barthelemy Togo, par voie de presse, avait assuré les Maliens du bon déroulement des épreuves de cet examen qui ouvre la voie au cursus universitaire. Comme son prédécesseur, Mme Togola Jacqueline Nana, sous qui le bac et le DEF 2014 avaient été tout sauf des examens respectables, le ministre Togo vient de montrer à la face du monde que l’école malienne est encore loin d’être assainie. Avec des élèves et apprenants habitués à la facilité, à la complaisance de certains enseignants et responsables académiques prêts à vendre leur âme au diable pour quelques espèces sonnantes et trébuchantes.

Il revient au département de l’Education nationale de traduire l’engagement du ministre en acte concret. En effet, mercredi 17 juin, celui-ci, en donnant le coup d’envoi de l’examen à Koulikoro, avait prodigué des conseils sur le travail bien fait, l’effort personnel. Loin d’être destinés aux seuls candidats de Koulikoro, ces encouragements étaient formulés en ces termes. « La réussite étant au bout de l’effort, je vous exhorte à plus de persévérance et d’abnégation et à ne compter que sur vos propres efforts « . Son exhortation ne semble pas avoir eu l’effet escompté, car les réseaux mafieux continuent d’entraver le bon déroulement du processus.

Comment expliquer, en effet, cette propension de certains parents et enseignants à favoriser des élèves qui, des mois durant, ont passé le plus clair du temps des études à animer les « balani show » dans les quartiers ? Comment comprendre cette cupidité maladive de ces promoteurs d’écoles prêts à tout pour que le taux de réussite de leur « entreprise » soit toujours élevé même s’il leur faut graisser les pattes des cadres du ministère ? Et comment expliquer que le département n’arrive pas à mettre hors d’état de nuire ces fonctionnaires véreux prêts à divulguer les contenus des évaluations qui leur sont confiées ?

Il est simplement temps que les plus hautes autorités de la République prennent le taureau par les cornes pour sévir contre la culture de la fraude et de l’impunité au niveau du système éducatif pour inverser la tendance.

IBK, qui est un adepte de la bonne école, est interpellé car il est simplement dommage que nos bacheliers soient constamment à la traîne dans des cours et autres évaluations à l’échelle sous-régionale ou continentale. Pour un Mali émergeant dans le concert des nations, le système éducatif national doit être rapidement assaini pour que nos meilleurs étudiants ne rasent pas les murs dans des universités à l’extérieur du pays.

Certaines voix s’élèvent déjà au niveau de l’Assemblée nationale pour interpeller le ministre de l’Education afin qu’il vienne s’expliquer devant les élus de la nation. D’autres députés demandent la création d’une commission parlementaire pour mener des investigations sur le mal dont souffre l’école malienne avec une baisse chronique du niveau des élèves depuis plusieurs décennies.

Comme on le voit, les nombreux dysfonctionnements que connaît l’organisation du Bac ces dernières années sèment la révolte dans nos consciences et il urge d’agir.

Bruno Djito SEGBEDJI
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