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Mali : Scandale de « l’engrais frelaté » : Le Parena recommande la démission de Treta et de Bakary Togola
Publié le mardi 30 juin 2015  |  Le Républicain
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence des cadres du PARENA
Bamako, le 21 décembre 2014 au CICB. Les cadres du Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) ont animé une conférence sous la présidence du parti, M. Tiébilé Dramé.




L’affaire « engrais frelaté » a fait long feu dans la presse pour connaitre un rebondissement à l’Assemblée nationale, avec l’interpellation du ministre du développement rural Bokary Treta, sans connaitre son épilogue. Le ministre n’aura pas joué le jeu, ou du moins a-t-il caché des choses. Le Parti pour la renaissance nationale (Parena), un parti d’opposition présidé par l’ancien ministre des affaires étrangères Tiebilé Dramé, a fouiné dans ce dossier, une enquête rondement menée au Mali, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. Le résultat est probant : un Mémorandum sur le scandale de « l’engrais frelaté» et la crise au sein des organisations de producteurs de coton. Le Mémorandum a été adopté le 27 juin 2015, par le Comité Directeur du Parena.
Ce Mémorandum du parti du bélier blanc est accablant pour le régime IBK dont il appelle le ministre à la démission, ainsi que le président du GIE en charge de l’attribution des marchés d’engrais, et nom moins président de l’Apcam. Le président IBK n’est pas moins indexé dans ce rapport accablant du Parena qui note : « Au Mali, le marché de l’engrais et des pesticides, c’est la poule aux œufs d’or. C’est bon an, mal an, des dizaines de milliards de francs CFA. Pour la campagne agricole 2015-16, c’est plus de 60 milliards de francs CFA pour les engrais et 20 milliards pour les pesticides. Outre les facilités douanières et fiscales accordées aux importateurs, l’Etat subventionne l’engrais à hauteur de 35 milliards de francs CFA pour la campagne en cours. Il est dès lors incompréhensible qu’un fournisseur malien vende la tonne d’engrais plus chère au Mali qu’au Burkina et en Côte d’Ivoire. Seize (16) fournisseurs se partagent le marché de l’engrais cette année. Les principaux bénéficiaires sont : Toguna Agro Industries et Somadeco. Les protagonistes du scandale en cours sont : les deux fournisseurs ci-dessus mentionnés, le président du syndicat des producteurs de coton, le Groupement d’intérêt économique (GIE) qu’il préside, les membres de ce GIE, le Gouvernement du Mali avec en tête le Ministre du Développement Rural et le président de la République. Les victimes sont : le paysan, le contribuable, le consommateur et l’Etat maliens. Entre autres conséquences, ce scandale risque de déstabiliser la filière coton qui est un des piliers de l’économie nationale. La morale publique ne sort pas grandie de ce nouveau scandale de l’ère IBK »…

Averti par le gouvernement ivoirien

Selon le Mémorandum du Parena, le 14 janvier 2014, le Ministre ivoirien de l’Agriculture, M. Mamadou Sangafori Coulibaly, a prévenu son homologue malien : « Il nous revient de manière récurrente, que des engrais non conformes aux normes de qualité, telles que définies dans le Manuel de procédure de Contrôle des engrais de la CEDEAO, sont importés et commercialisés en Côte d’Ivoire et dans la sous-région. Les sociétés importatrices sont, pour la plupart, installées en Côte d’Ivoire et au Mali ». Le Ministre ivoirien termine par des recommandations : « Aussi ai-je l’honneur de porter à votre connaissance cette situation, aux fins de dispositions que vous voudrez bien prendre dans votre pays, pour protéger les producteurs, utilisateurs finaux de ces engrais, contre ces opérateurs économiques véreux ». Curieusement, le gouvernement malien n’avait jusque-là pas ouvert d’enquêtes après avoir été informé par le Gouvernement ivoirien de l’introduction au Mali d’engrais ne correspondant pas aux normes fixées par la CEDEAO. Il a fallu que Toguna saisisse en novembre 2014 le Gouvernement au sujet de « la qualité douteuse des engrais » importés par Somadeco pour que des tests soient effectués à partir de février 2015, soit plus d’une année après l’alerte donnée par le ministre ivoirien. Et pour des résultats non encore définitifs. Entretemps, notre ministre du Développement Rural n’avait même pas daigné répondre au courrier du chef du gouvernement prévenu, le 2 décembre 2014, par le Ministre de l’Industrie d’alors.

Dans sa conclusion, le Parena note que l’interpellation du ministre en charge de l’agriculture n’a pas permis d’éclairer l’opinion sur les enjeux et les dessous de la guerre que se livrent des opérateurs économiques du secteur sur fond d’utilisation opaque de dizaines de milliards de francs CFA au vu et au su des pouvoirs publics. Au contraire, le Ministre a entouré d’un épais brouillard le sujet. Au lieu de respecter le droit légitime à l’information des élus du peuple, il s’est débiné en passionnant le débat et a demandé, pour enterrer la question, la création d’une commission d’enquête parlementaire !

La responsabilité du Président engagée

Il a été démontré que le président IBK n’ignore rien de l’affaire de l’engrais et de la situation au sein des producteurs de coton. La crise de « l’engrais frelaté » est un nouveau scandale de la gouvernance IBK. Elle survient après le scandale du deuxième avion présidentiel, celui des commandes fumeuses de fournitures destinées à l’armée et de nombreuses autres dérives. Les deux premiers scandales de l’ère IBK ont été couverts par le Président. C’est ainsi qu’à ce jour, le peuple malien ignore combien a effectivement coûté le Boeing 737, qui en est le véritable propriétaire, qui sont les actionnaires de Mali BBJ, la société créée à la Vallée, aux Antilles britanniques par le gouvernement du Mali pour exploiter l’avion du Mali. Le peuple saura très vite si le président de la République est capable de punir les auteurs de ce nouveau scandale, s’il va encourager la violation des textes de l’OHADA ou s’il va faire comme lors des scandales de l’avion présidentiel et des commandes de fournitures destinées à l’armée dont les protagonistes continuent de narguer le peuple malien : couvrir de son autorité les auteurs et les pratiques de mauvaise gouvernance.

Enfin le PARENA recommande la démission de M. Bocary Tréta, Ministre du Développement Rural ; celle de M. Bakary Togola, président du GIE et du syndicat des cotonniers ; la dissolution du GIE que dirige M. Togola ; une enquête impartiale sur cette sordide affaire de l’engrais douteux ; l’instauration d’une gouvernance transparente au sein des coopératives des producteurs de coton ; le renouvellement, conformément à l’acte uniforme de l’OHADA, des structures des coopératives de producteurs ; l’audit de l’impact sur la qualité de la production agricole de la subvention que l’Etat accorde annuellement à l’achat de l’engrais ; le renouvellement des instances et du bureau de l’APCAM dont le mandat arrive à échéance le 20 juillet prochain.

Daou
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