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Terrorisme : Le sud et l’ouest du Mali délibérément choisis par les terroristes
Publié le mercredi 1 juillet 2015  |  L’Indépendant
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© RFI par DR
Un combattant du Mujao monte la garde près de l`aéroport de Gao




Dix jours après la signature effective de l'Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali à Bamako, la terreur s'est déplacée du Nord au Sud et à l'Ouest du pays. Signe d'un premier résultat de la signature dudit accord par les parties prenantes à la résolution de la crise malienne, ce choix des terroristes n'est pas aléatoire.

mali-terroristesDans leur majorité, les Maliens ont applaudi la signature effective de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali. D’abord parce que cela constitue une étape importante dans le processus de paix entamé depuis près de trois ans par le pays avec le soutien de la communauté internationale. Ensuite, parce qu’on a cru qu’en obtenant l’adhésion de la CMA aux dispositions dudit Accord, les armes se seraient tues, du moins dans le nord du pays. Ce dernier espoir reste, pour le moment, fondés vu que de cette date à ce jour, le septentrion connait un calme relatif. En tout cas, pas de bruit d’armes.

Mais, c’est dans l’autre partie du pays que la violence terroriste s’est déplacée. Misseni, Nara ou encore Fakola, du septentrion le mal a bougé vers le Sud et l’Ouest du pays. Déjà des signes présageaient cette hypothèse avec Amadou Kouffa et ses hommes qui semaient la terreur au centre du pays. Compte tenu des relations que ce dernier partage avec Iyad Ag Ghaly, il fallait s’attendre à ce que, tôt ou tard, le mal terroriste s’étende aux autres parties du pays. En plus des raisons, bien entendu, stratégiques.

En effet, le choix de ces localités est loin d’être aléatoire, mais rusé et stratégique de la part d’Iyag Ag Ghaly dont le groupe Ançardine a revendiqué les récentes attaques. En apposant sa signature à l’Accord de paix, la CMA s’est distinguée des autres groupes armés narco-terroristes qui sévissent à l’intérieur du pays, notamment dans le Nord. Dès lors, tout groupe armé qui n’a pas sa signature sur le document signé à Bamako est considéré comme terroriste. Cela est même considéré comme étant la conséquence immédiate de l’accord trouvé à Alger entre les parties prenantes au conflit. N’ayant plus d’alibi dans le Nord du pays, les terroristes deviennent facilement identifiables à travers l’impressionnant arsenal militaire déployé dans cette partie du pays. Donc, le moindre mouvement jugé suspect dans cette zone peut attirer les foudres de l’Opération anti-terroriste française, Barkhane ou de l’armée malienne qui gagne de plus en plus de combats sur le terrain. La MINUSMA n’ayant pas vocation à lutter contre le terrorisme.

La deuxième raison qui peut expliquer ces violentes attaques dans l’Ouest et le sud du pays est qu’il y a moins de forces armées et de sécurité déployées dans ces zones par rapport au Nord du pays où des milliers de militaires maliens et étrangers se bousculent. L’opération exclusivement anti-terroriste qu’est Barkhane n’intervient que dans la partie septentrionale du pays où elle mène régulièrement des patrouilles et des frappes aériennes contre des positions terroristes. Et, l’armée malienne, qui accomplit son devoir avec les moyens qui sont à sa disposition, ne fait pas tellement peur non plus. Même si elle vient d’infliger une cuisante défaite aux terroristes qui ont attaqué Nara et gagne depuis un certain temps les combats sur le terrain. Pour preuve, au lieu de faire des attentats comme on a pu le constater au Yémen ou en Tunisie, les terroristes cherchent carrément à occuper les localités qu’ils attaquent. L’armée est du reste très faiblement déployée aux frontières que le pays partage avec certains pays dont la Côte d’Ivoire en cours de stabilisation et la Mauritanie. L’attaque de Misseni et de Fakola, deux localités frontalières de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, où il y avait très peu ou pas (pour Fakola) de gendarmes en poste, vient conforter cette thèse. Cette porosité des frontières, accentuée par celle des pays voisins et qui est un problème récurrent, est donc à prendre assez au sérieux par les autorités car confortant aussi le déplacement et la prolifération des armes de toutes sortes.

Aboubacar DICKO
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