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L'Indicateur Renouveau N° 1395 du 29/11/2012

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Transition malienne en danger : Le divorce presque consommé entre le président et le PM
Publié le jeudi 6 decembre 2012  |  L'Indicateur Renouveau




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En désavouant publiquement les premiers contacts à Ouagadougou entre les groupes armés et une délégation officielle malienne dirigée par le ministre des Affaires étrangères, le directeur de cabinet du Premier ministre confirme la détérioration des relations entre le président de la République et le chef du gouvernement. Selon différentes sources, les deux personnalités n’échangent presque plus sur la gestion du pays, d’où la cacophonie au sommet de l’Etat concernant la gestion du dossier du nord et l’organisation des concertations nationales.

On va tout droit vers une autre crise institutionnelle au Mali après la sortie virulente de la primature contre les premiers contacts à Ouagadougou entre les groupes armés et une délégation officielle malienne dirigée par le ministre des Affaires étrangères. Avec l’accord du Premier ministre, son directeur de cabinet a ouvertement critiqué cette initiative du président de la République par intérim. Dans une déclaration empreinte d’ironie, Oumar Kanouté a indiqué que la délégation ne répondait pas du gouvernement, mais de « Bamako » comme tordre le coup au dialogue dont les bases ont été jetées hier après-midi avec les contacts directs avec le MNLA et Ansar Dine. Il exprimait ainsi la frustration de son patron totalement mis à l’écart dans la gestion de la crise du nord pour la simple que les différentes visites du ministre des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, un très proche du président par intérim, ont été organisées sans implication de la primature.

« Nous avons appris ces voyages par voie de presse. Ce qui est inacceptable » fulmine un collaborateur de Cheick Modibo Diarra qui a de son côté décidé d’évoluer de son côté.

Lui aussi prend des initiatives sans en informer le chef de l’Etat, accuse-t-on du côté de Koulouba où on soutient que ses nombreux voyages sont décidés seul et pire certains agissements du PM sont vus comme des coups plantés dans le dos du président à l’instar de sa dernière adresse à la Nation. « Il a attendu que le président s’envole pour Abuja pour qu’il s’adresse à la nation. Il a même quitté directement l’aéroport pour l’enregistrement de son discours sans qu’aucun membre de son gouvernement ne soit informé. Il se comporte en co-président », dénonçait hier un conseiller à la présidence à la lecture de notre article d’hier sur « la cacophonie à la tête de l’état ». Cette cacophonie, a-t-il insisté, a été beaucoup trop bruyante à travers les réactions totalement opposées sur le rapport du secrétaire général de l’ONU sur le dossier malien. Alors que la primature partageait le contenu de ce dossier, le président de la République par intérim dénonçait « un grave recul ».

Le fossé entre le président de la République et le Chef du gouvernement s’est profondément élargi en faveur du report décidé par le premier des concertations nationales. Cette décision a été vécue comme une humiliation par les collaborateurs de Cheick Modibo Diarra dont certains ont virulemment fustigé un parti pris pour ses « amis » du FDR qui exigent une revue de la composition de la commission d’organisation et des termes de références de cette instance décisives pour la suite de la transition. A quelques jours de l’échéance, les points de discordes n’ont pas encore été levés entre les deux camps désormais très proches d’une rupture totale.

Et pourtant, Cheick Modibo Diarra paraissait filer, il y a quelques temps, une parfaite entente avec Dioncounda. A en croire des habitués de la base aérienne (résidence du président par intérim), Cheick Modibo venait très régulièrement déjeuner là et souvent, il pouvait y passer deux à trois fois par jour. Seulement voilà, le rapprochement de Dioncounda avec les putschistes et la détérioration des relations entre ces derniers et le PM ont fini par convaincre le Chef de gouvernement à faire cavalier seul, au risque de s’isoler. Un choix qui risque de lui couter cher quand on sait que son départ est de plus en plus réclamé alors que la communauté internationale, notamment la Cédéao ne semble plus lui accorder ses faveurs.

Markatié Daou

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