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Les Echos N° 1237 du 23/11/2012

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Dialogue ou négociation : Confusions au sommet de l`Etat
Publié le jeudi 6 decembre 2012  |  Les Echos


Activités
© Getty Images par DR
Activités gouvernementales: Premier conseil des ministres pour le nouveau gouvernement Malien
Bamako, 09 mai 2012, Au Palais présidentiel de Koulouba, le premier ministre par intérim Cheick Modibo Diarra et le président par intérim Dioncounda Traoré posent avec les ministres après le premier conseil des ministres


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Au moment où le gouvernement malien et les groupes armés Ançar Eddine et MNLA se rencontraient le 4 décembre à Ouagadougou pour jeter les bases d'éventuelles négociations, le Pr. Oumar Kanouté, directeur de cabinet du Premier ministre, déclarait dans la presse que la mission conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale ne vient pas du gouvernement. Pr. Kanouté qui ne mâche pas ses mots a signifié clairement que la mission n'a pas reçu un mandat du gouvernement pour parler en son nom lors de ce dialogue préliminaire à Ouagadougou. Comme pour en rajouter à la polémique, le directeur de cabinet pense qu'à Ouaga, en ce moment, on parle surtout de dialogue et non de négociation. "En ce qui concerne les négociations, les choses sont claires au niveau du gouvernement : pas question de s'asseoir sur la même table que ces groupes armés tant qu'ils ne renoncent pas solennellement à toute idée de partage du territoire et à l'application de la charia", dit-il.

Le hic est que le directeur de cabinet n'a dit que ce que son patron a confirmé à la télévision nation nationale au journal du 4 décembre faisant allusion à la mission conduite par Tiéman Hubert Coulibaly à Ouagadougou. "Il n'y aura pas de négociation tant que les groupes armés ne renoncent pas clairement à leurs revendications d'autodétermination ou d'autonomie et à l'application de la charia".

Sur la question de dialogue avec le MNLA et Ançar Eddine, le Premier ministre, après son entretien avec le président tchadien, Idriss Déby, a martelé les préalables que sont la reconnaissance de l'intégrité territoriale du Mali ainsi que sa laïcité et la protection de tout le territoire par les forces de défense et de sécurité nationales.

"Cette reconnaissance, a conclu le chef du gouvernement, doit se faire publiquement et
non se limiter au huis- clos des salles de réunion". Pour autant les mêmes phrases ont été prononcées par le président de la République Dioncounda Traoré lors du dîner à lui offert par le président du Niger. "La laïcité et l'intégrité du territoire de la République sont non négociables", avant de préciser que s'il est possible de revenir à la paix sans qu'un seul Malien ne perde la vie, il est partant.

Toujours est-il que selon la déclaration finale, lue par le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, les représentants du gouvernement et des deux groupes armés ont reconnu la nécessité de créer "un cadre de dialogue inter malien". Pour le mettre en œuvre, ils vont se retrouver à une date ultérieure mais, d'ici là, ils ont convenu d'observer une cessation des hostilités.

Ce cadre, selon le communiqué, sera basé sur plusieurs principes ; à savoir : le respect de "l'union nationale et de l'intégrité territoriale", le respect "des droits de l'Homme et de la liberté religieuse" et le rejet, également, de "toute forme d'extrémisme et de terrorisme". La mission conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali a indiqué que l'engagement au respect de l'unité nationale, de l'intégrité territoriale, de la forme républicaine et de la laïcité était un préalable à l'ouverture du dialogue.

De leur côté, selon le texte, les deux groupes armés maliens ont réitéré leurs disponibilités et exprimé leurs revendications mais le communiqué ne dit pas quelles ont été ces revendications.

Aujourd'hui, le monde entier regarde le Mali, l'armée qui cherche une cohésion pour jouer son rôle, la classe politique qui tarde à accorder les violons, la société civile entre doute et tergiversations, quiproquos au sommet de l'Etat, alors que la réalité est là : le Nord est toujours sous occupation.

Idrissa Sako

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