Le Chérif du Nioro a tenu le samedi 8 décembre 2012, une cérémonie d’information et de sensibilisation à sa résidence de Médina-Coura. Deux points étaient à l’ordre du jour : la situation sociopolitique au Mali et l’implication de la Cédéao dans la crise malienne.
S’agissant de la crise au sommet de l’Etat, le Chérif s’est dit déçu de la gestion de la crise par le président intérimaire, Dioncounda Traoré, et de son Premier ministre Cheick Modibo Diarra qui, selon lui, n’avaient aucune légitimité mais ont été acceptés par les Maliens grâce à son intervention.
Sa plus grande déception, dira-t-il, est aujourd’hui l’élan de ces deux hommes vers la communauté internationale pour la libération du Nord. « Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra doivent savoir qu’ils ne représentent pas le peuple malien et que par conséquent ne doivent pas engager les Maliens dans de telles décisions. Ils doivent écouter le peuple malien », a-t-il asséné.
Il a éclairé la lanterne que sa visite aux premières heures du coup d’Etat était pour répondre à une invitation personnelle du capitaine Amadou Haya Sanogo. « Le capitaine et ses hommes savent ce que je leur ai dit ce jour-là. Je ne cherche pas le monde ici bas, mais au contraire l’Au-delà. Et pour cela, je n’ai peur de qui que ce soit pour lui dire la vérité. Mon souci, c’est que le Mali sorte de cette situation », a souligné le leader religieux.
Pour une sortie de crise et de la libération du Nord, il a prône le dialogue entre les Maliens, mais aussi entre l’Etat malien et les insurgés pour mettre fin à l’impasse. Pour lui ceux qui ont pris les armes contre la patrie ont des raisons qui leur sont propres. Avant d’assurer que seul le dialogue constitue la meilleure solution pour une sortie de crise.
S’agissant de la libération du Nord, il s’est opposé à une intervention militaire des forces internationales. Mais sollicite au contraire de la communauté internationale un appui matériel et logistique, mais pas d’hommes sur le sol malien. « Une intervention militaire étrangère sera dévastatrice pour le peuple malien ».
A l’endroit de l’armée, le leader religieux a appelé l’armée à la mobilisation afin de saisir son destin en main. « L’armée malienne doit s’assumer en toute responsabilité », a-t-il martelé.
