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La démocratie malienne malade de son hémicycle ?: Quand le président de l’Assemblée nationale confond l’autorité à l’autoritarisme
Publié le lundi 6 juillet 2015  |  Infosept
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Honorable Issaka SIDIBE




Considérée comme un lieu par excellence des débats constructifs sur les questions intéressant la vie de la nation dans une République respectueuse des valeurs démocratiques, l’AN du Mali est malade de la tête aux pieds, d’où la nécessité de réfléchir maintenant sur les stratégies à mettre en place pour que n’importe qui ne soit pas élu député et n’occupe pas n’importe quelle place. Qui sont les élus ?

Sont-ils à hauteur de missions à eux confiées par le peuple ? Que leur reproche-t-on réellement ? Ces interrogations sont consécutives à la tragi- comédie dont ils se sont livrés ce jeudi, lors des questions orales posées à certains ministres de la République.

L’excellent premier ministre que fut IBK dans les années 94-2000, est-il entrain de devenir un mauvais Président ? L’EXCELLENCE qu’il prônait a-t-il été troqué contre la MEDIOCRITE ? S’interrogent des milliers de partisans qui ont battu le pavé pour aller mettre le bulletin de celui qui incarnait l’espoir d’un peuple martyrisé. La réponse risque d’être oui. Oui d’abord par le choix des hommes et des femmes qui l’entourent, oui ensuite par sa lecture des événements et enfin par son manque d’anticipation. L’exemple du Président de l’Assemblée en est une parfaite illustration

En effet, Prévues pour être un exercice démocratique et de clarification, les questions orales aux ministres Bocari Tréta et Sada Samaké ont pris une autre dimension, celle d’un règlement de compte et d’une tragi-comédie qu’on ne voit qu’à l’Opéra de Paris. L’honorable Oumar Mariko, député élu de la circonscription de Kolondiéba, qui en est l’initiateur, en tout cas pour ce qui concerne M. Bocari Tréta et M. Sada Samaké, respectivement ministre du développement Rural et celui de la sécurité et de la protection civile, s’est vu retirer la parole par le président de l’Hémicycle pour avoir traité le ministre de la sécurité d’agitateur. Et cela en réplique à ce dernier. Par ce geste le président de l’AN a tout simplement privé le peuple de savoir la vérité sur la récurrente question de carte d’identité et de passeports, deux précieux sésames indispensables aux citoyens surtout ceux qui se déplacent beaucoup.

L’honorable Issiaka Sidibé vient encore une fois de plus montrer toutes ses limites tant intellectuelles que politiques. Et du coup il jette un discrédit cinglant sur notre 3e institution. Le style est mauvais et le niveau de langue utilisé est trop familier pour une institution : « ça c’est quoi ça ! Ah bon c’est à moi que vous dites ça, j’ai pas entendu le ministre dire ça… ». Une institution est à l’image de son premier responsable, sa notoriété et sa respectabilité dépendent en grande partie de la qualité des membres qui y composent.

L’honorable Sidibé n’est pas à sa place et il confond l’autorité à l’autoritarisme. Le peuple, avide de vérité, a été frustré par l’interruption du débat entre l’honorable Mariko dont il faut saluer le courage et le Général Sada Samaké qui, au lieu de donner des éléments probants et convaincants à la récurrente question de passeports et de cartes d’identité, s’est embourbé dans une attaque acerbe et stérile contre Mariko. M. Sada Samaké a implicitement avoué son incompétence face à la résolution des problèmes auxquels son département est confronté. Son intervention, ce jeudi 02 juillet, devant les députés avaient l’allure d’une attaque personnelle à l’endroit de son interpellateur Oumar Mariko.

Quand à M. Bocari Tréta, ministre du développement Rural, Il faut reconnaitre qu’il a nettement fait mieux que la fois dernière car il a reconnu qu’une bonne partie de l’engrais était hors norme et s’est engagé à faire en sorte que cet engrais de mauvaise qualité soit retiré et remplacé. Qu’à cela ne tienne la lourde faute a été commise et des sanctions juridico-administratives doivent être prises pour dissuader les éventuels laxistes.

Quant à la dernière interpellation avant la suspension, elle a été faite par l’honorable Sissoko, député élu dans la circonscription de Kéniéba. L’honorable Sissoko a interpellé le ministre des transports et des travaux publics M. Mamadou Hachim Koumaré sur le projet de construction de la route Kayes Kéniéba. Dans son intervention le ministre a donné des assurances à son interpellateur que cette route sera réalisée et qu’elle fait partie des priorités de son département.

En définitive, notre 3e institution est malade, car selon un sondage non officiel 70% des députés seraient des opérateurs économiques et 60% auraient un niveau inférieur au BT2. Alors ces honorables sont plus préoccupés par leur bisness que le bon fonctionnement de l’hémicycle. Vivement la révision de nos textes pour exiger un certain niveau aux candidats à l’AN.

Youssouf Sissoko
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