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Bakary Togola face au Parena. . « Les cultivateurs ont beaucoup de considération pour toi Tiébilé, mais si tu te laisses induire dans l’erreur, saches que ça sera très grave pour ta carrière politique ».
Publié le lundi 6 juillet 2015  |  Le Pouce
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence débat sur les engrais hors normes
Bamako, le 04 juillet 2015 le parti PARENA a organisé une conférence débat sur les engrais hors normes au CICB.




« Nous ne pouvons pas accepter que des gens mal intentionnés sèment la pagaille dans notre organisation ». Invité spécial à la conférence du PARENA sur la question des engrais frelatés et de la crise au sein de l’Union Nationale des Sociétés Coopératives de Producteurs de Coton (UNSPC), qu’il préside depuis 2006, Bakary Togola a profité de l’occasion pour donner sa version des faits.
Interpellé et accusé par Tiébilé Dramé, le tout puissant président de l’APCAM a mis fin à certaines rumeurs. Sa réplique immédiate à la demande de démission de son hôte a été l’un des moments forts de la rencontre. Nous vous proposons un large extrait de sa réponse à Tiébilé.

« Nous saluons le président Tiébilé Dramé et toute la Direction du PARENA pour avoir eu le courage d’initier cette rencontre. L’appel d’offres a commencé au Mali il y a plus de 50ans ; ce n’est pas aujourd’hui que cette procédure a été instituée dans notre pays. Les difficultés ont toujours existé. Les paysans constituent aussi un parti. Les premiers mots que tu dois retirer de tes propos, c’est la démission de Bakary Togola. Ce n’est pas toi qui m’a nommé. Ce sont les paysans qui m’ont élu. Je ne peux pas non plus te dire de quitter la présidence de ton parti. Il est important de reconnaître que cette affaire d’engrais est une grande préoccupation pour tout le Mali, car elle concerne l’agriculture, le moteur du développement. Il est aussi important de préciser qu’il s’agit de la zone cotonnière qui n’est pas le seul domaine de l’agriculture. Il y a la zone office du Niger, la zone de Sélingué, la zone du blé etc. C’est la direction nationale de l’agriculture qui subventionne les fournisseurs sélectionnés pour importer les engrais. Avant, les paysans cultivaient le coton sans subvention. Quand je commençais la culture du coton, l’engrais utilisé était le 14/22. Mais aujourd’hui, il est à 14/18. Sans subvention, nous vivons. Il faut qu’on se comprenne. Cela aidera aussi le PARENA à mieux faire son travail.

C’est nous, qui avions initié depuis trois ans le contrôle sur les intrants pour nous assurer de la conformité des produits fournis par rapport au cahier de charge. Lors des dépouillements, c’est le sac vide qu’on nous montre. La première année, il a été constaté à des endroits que des commerçants ont vendu des sacs de 37kg au prix de 50kg initialement convenu. Sans analyse dans les laboratoires, le paysan n’est pas à mesure de connaitre les matières qui composent les engrais.

La loi d’orientation agricole précise bien que la DNA doit d’abord faire le prélèvement sur les engrais avant de les remettre aux labos. Je suis paysan, mais je ne peux pas savoir si cet engrais est bon ou pas sans analyse.

Pour cette année, le ministre du Développement Rural nous a accompagné dans cette démarche. Chacun a son travail. Nous avons payé la DNA pour que l’analyse soit faite. Quand les résultats de l’IER ont révélé que 37% des 9000 Tonnes soit 3404 Tonnes sont hors normes, j’ai immédiatement demandé à ce que ces produits soient impérativement remplacés. Malheureusement, au Mali, c’est les rumeurs de SOTRAMA qui font loi.

Tous les présidents de coopératives qui sont dans la salle ou ailleurs ont eu cette lettre. Tout ce qui se dit autour de cette affaire d’engrais est le résultat des querelles de clochers des fournisseurs.

Les analyses n’ont jamais dit que les engrais hors normes tuent. Il ne faut pas confondre la faible quantité de substance recommandée par rapport à la qualité sur la santé. Pour faire face à ce problème nous avons dit de remplacer ces engrais hors normes ou de rajouter à la quantité déjà donnée. Personne ne peut nier que cette insuffisance de quantité de substance joue sur le rendement de la production agricole. Moi-même, j’utilise ce même engrais. J’ai quel intérêt à tuer mes propres parents et camarades paysans qui ont confiance en moi. Si tu bois des pesticides pour tuer des vers dans ton ventre, il faut s’attendre aussi à ta propre mort. Personne ne peut encore détourner les paysans dans cette affaire. Tous ceux qui parviennent à occuper des postes de responsabilité notamment dans l’Assemblée nationale, dans les Mairies, au sein des partis, passent par nous les paysans. Cette année, les paysans ont compris beaucoup de chose. Après ce mandat, on se retrouvera au tournant. Je n’ai rien à me reprocher. J’ai fait mon travail.

Notre mission est de nous assurer que les engrais fournis aux paysans respectent le cahier de charge. Et, nous nous basons sur les résultats de nos services spécialisés. Ces résultats ne devraient être une question de personnes. Nous avons le même objectif que vous Tiébilé. Nous devons nous unir pour savoir ce qui est à la base du mauvais rendement de nos récoltes. Ce ci est notre droit. Personne ne déviera de cette logique. Qu’il y ait subvention ou pas, la culture des terres ne s’arrêtera pas au Mali. Nous n’arrêterons pas notre contrôle sous aucun prétexte. En ce qui concerne, notre organisation, l’UNSCPC, il faut que chacun sache que nous sommes dans la légalité. Tiébilé, des dissidents peuvent être dans ton parti, mais la question de notre structure est une affaire interne. Et tout comme au sein des partis, le linge sale se lave en famille. Notre gestion n’est pas une affaire d’Etat. Nous payons des consultants pour nous aider à éviter des erreurs.

A l’adoption des nouvelles dispositions de l’OHADA, j’ai pris un consultant pour aller prendre l’avis des différents présidents de Coopération de Coton. Ils ont décidé à ce que je reste leur président. Même s’ils décident autrement, demain j’irais dans mon champ. Je suis paysan et je ne cherche que des postes de responsabilité dans le secteur agricole. Pour le renouvellement des instances de l’Union, il faut savoir qu’il a été décidé depuis au départ d’écarter les représentants des communes. Ceux qui sont entrain de crier aujourd’hui faisaient parti de ce groupe. J’ai été élu depuis la base jusqu’au niveau Central. Nous ne pouvons pas accepter que des gens mal intentionnés sèment la pagaille dans notre organisation.

De 1992 à 2005, nous étions derrière ceux qui veulent déstabiliser aujourd’hui l’Union. Je n’ai rien contre ceux qui n’ont pas pu avoir la confiance de leur base. Les cultivateurs ont beaucoup de considération pour toi Tiébilé, mais si tu te laisses induire dans l’erreur, saches que ça sera très grave pour ta carrière politique. Tout ce qu’on vous rapporte est faux. Déjà des cultivateurs sont entrain d’utiliser cet engrais et il ne rencontre aune difficulté. Aujourd’hui, on parle d’engrais, mais sachez qu’il n’y a rien de bon qui rentre au Mali .Personne n’est parfaite. Faites le contrôle sur la quantité du sucre dans les marchés et la qualité du lait, de l’huile et même des simples batteries des automobiles. Rien n’est en bon état. Nous devons nous faire confiance.

Dans tous cas, les paysans sont sereins, ils n’attendent que la pluie pour aller travailler. Nous remercions le président de la République pour non seulement avoir subventionné les 1000 Tracteurs destinés aux cultivateurs, mas aussi pour la réduction à hauteur de 1500f CFA le prix des sacs d’engrais. Tout va bien dans note Union. Cette Union appartient à ceux qui cultivent le coton. Pour l’APCAM nous procéderons sans problème au renouvellement du bureau dont le mandat prend fin le 20 juillet 2015 »

JEAN GOÏTA
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