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Passe d’armes à l’assemblée nationale: Du frelaté Dr Bocary Tréta à l’incompétent Général Sada
Publié le lundi 6 juillet 2015  |  Le Zenith Bale
Question
© aBamako.com par A.S
Question orale à l’assemblée nationale
Bamako, le 02 juillet 2015 l’honorable Oumar Mariko a interpellé le ministre Bocary Treta à l’assemblée nationale.




Le jeudi 02 juillet dernier, les ministres du Développement Rural, Dr Bocary Tréta et celui de la Sécurité de la Protection civile, Général Sada Samaké ont été interpellés en questions orales à l’hémicycle par l’honorable Dr Oumar Mariko. A l’ordre du jour : l’affaire d’engrais frelatés, l’accaparement de terres des paysans d’une part et la problématique de l’insécurité, la pénurie de passeports et de cartes d’identité, l’affaire des élèves commissaires d’autre part.

Ce jeudi, l’interpellation des ministres Bocary Tréta et Sada Samaké par l’honorable Oumar Mariko, député Sadi élu à Kolondiéba a entrainé une mobilisation extraordinaire de nos compatriotes à la maison du peuple.

En effet, c’est dans sa mission de contrôle de l’action gouvernementale que l’élu Mariko a fait comparaitre deux ministres devant le peuple malien. Afin qu’ils se prononcent respectivement sur les questions liées à l’affaire des engrais frelatés, l’accaparement de terres des paysans. Egalement, la problématique de l’insécurité, la pénurie de passeports et de cartes d’identité nationale, l’affaire des élèves commissaires.

Rappelons que le ministre Tréta est à sa deuxième interpellation sur le sujet des engrais frelatés au sein de l’Assemblée après celle de Bakary Koné, élu de Koutiala. Quand au ministre Sada Samaké, il est à sa troisième interpellation sur les mêmes questions auxquelles il est loin de donner des réponses convaincantes.

La présente session plénière fut marquée par la rentrée en fonction de l’honorable Jacqueline Marie Nana proclamée par la cour constitutionnelle, vainqueur des élections partielles de la commune V du District de Bamako. Ensuite de la mise en veilleuse d’une probable poursuite contre le soldat de la paix, ATT.

Pour les faits du jour, c’est le ministre du Développement Rural qui comparaît le premier devant la représentation nationale. Son interpellateur voulait des éclaircissements sur l’affaire dite des engrais frelatés, les conditions de passation du marché de gré à gré de plus 4,2 milliards de F CFA attribué à la société Stone pour 17.000 tonnes de chaux agricole, la problématique de l’accaparement des terres agricoles des populations de Sanamandougou, Saou, Zemesso et de Niono, sur la mise en place des structures de l’UN-SCPC et sur la mise en place de GIE-UN-SCPC/CMDT/OHVN.

En ce qui concerne l’affaire des engrais frelatés, le ministre du Développement Rural a affirmé qu’une quantité importante d’intrants est hors normes. « Sur la totalité des engrais (209.000 tonnes) seulement 10.000 tonnes ont été analysées et il s’est avéré que 4.200 tonnes, soit 37 %, sont hors normes », a-t-il indiqué.

Se prononçant sur les effets des engrais sur la production agricole et sur la vie humaine, le ministre Tréta a affirmé que les analyses consistaient seulement à vérifier les normes des engrais. Pour autant Mariko dénonçait des métaux lourds dans les engrais qui pourront affecter la santé humaine. Cette affaire met à nue les agissements du Dr Tréta donnant du coup raison à AOK que Tréta est un homme « frelaté » qui ne mérite pas confiance. La preuve, après le putsch de AHS et compagnie, les cadres Rpm, Sadi, et quelques micros partis n’ont nullement été inquiétés. A l’époque, lorsqu’IBK préparait son élection, Tréta refusait de se rendre à Sébénicoro avec l’argumentaire : « Sébénicoro n’est pas le siège du parti. » Il rôdait autour de l’Urd et de son candidat jusqu’au moment où il s’est rassuré que tout est planifié pour une éventuelle victoire d’IBK.

En réponse aux questions liées à l’accaparement des terres, le ministre Tréta a reconnu que des terres ont été spoliées dans des zones indiquées. Mais selon lui, le cas de Sanamandougou est clair pour dire qu’il n’y a pas d’accaparement de terre au Mali. Pour lui, il y a un conflit d’intérêt entre le choix de l’agro business et les petits exploitants qui se posent à Saou et à Sanamandougou à la suite de la mise en œuvre des instruments juridiques de la gestion des terres agricoles. A ses dires, c’est ce qui explique la dépossession de ces populations de leurs terres cultivables. A l’entendre, le ministre a indiqué que le dossier est instruit à la justice afin de trancher entre les protagonistes.

Selon le ministre du développement rural, à la date du 31 août 2014, la compensation a porté sur une superficie aménagée de 100 ha au profit du village de Sanamadougou, de 32 ha au profit du village de Diado et de 8 ha de parcelles de maraîchage au profit des femmes, soit au total 140 ha.

Par ailleurs, il a déclaré qu’une école de six classes a été construite dans le village de Diado, qui est déjà opérationnelle. Aussi, il a expliqué qu’une compensation en espèce a été faite aux populations affectées à concurrence de 60 516 000 FCFA.

En répliquant, le député Oumar Mariko a tout démenti en montrant les preuves à travers le rapport d’une mission de la primature sur le terrain avant de déplorer que 34 villages dans ces zones de l’Office du Niger soient dépossédés de leurs superficies agricoles sans leur montrer où ils vont pratiquer leurs activités de survie. Le député qui attendait du ministre, la proposition d’une solution pour soulager les sinistrés est resté sur sa faim.

Quant au ministre Tréta, il a rassuré les populations de Sanamadoubou, Saou, et Niono que la politique poursuivie par son département est celle de l’équité dans l’attribution des terres agricoles dans le respect des textes en vigueur. « Mon département, ne saurait entreprendre aucune action qui puisse entraver l’épanouissement de notre secteur rural qui est l’épine dorsale de l’économie nationale et duquel environ 80% de la population tirent l’essentiel de leurs revenus« , a déclaré Tréta.

Notons qu’après une heure de discussions, l’honorable Mariko s’est dit insatisfait des réponses du ministre qui, selon lui, n’a proposé aucune solution pour éradiquer les problèmes qui l’incriminent personnellement.

Après le ministre Tréta, Sada Samaké et son interpellateur ne se sont faits aucun cadeau au cours des débats. Le président de l’Assemblée Issiaka Sidibé doit être impartial en ce qui concerne la gestion du débat national qui est un jeu démocratique très important, a retiré la parole à Oumar Mariko pour avoir qualifié le ministre Sada d' »agitateur professionnel ». Pourtant ce même mot fut employé le premier par le ministre de la Sécurité qui d’ailleurs n’avait répondu à aucune question de l’élu nationale sans que le président de l’Assemblée ne bronche. Pour Sada Samaké, l’honorable ne veut pas le voir dans le gouvernement, toute chose qui n’a rien à avoir avec son interpellation à l’Assemblée Nationale sur des questions liées à la vie de la nation. Très contesté depuis belles lurettes par toutes les populations du Mali, le Général Sada Samaké estimé et déclaré incompétent doit démissionner. A défaut, si le président IBK veut relever les défis de la sécurité, de la gestion idoine des problèmes de passeport et de carte nationale d’identité doit se débarrasser de cet homme au passé sulfureux.

A la demande de Issiaka Sidibé de retirer son mot, Mariko donne la réponse suivante : « Je ne retire absolument rien tant que le ministre n’a pas retiré son mot ». Ainsi, la parole lui fut retirée par le président de l’Assemblée. Cela a suscité beaucoup de réactions de la part des assistants qui ne cessaient de dénoncer l’injustice du président Issiaka Sidibé. Finalement, c’est en queue de poisson que prennent fin ces importantes interpellations pour la vie de la Nation.

En effet, il est important pour la bonne marche de la démocratie et de l’Etat de droit que le président Sidibé puisse se mettre au diapason. Qu’il ne foule pas les règles démocrates au pied pour seulement l’intérêt de la majorité au détriment de celui de la Nation.



Mamadou BALLO

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