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Assemblée nationale : la calamité s’appelle Issiaka Sidibé
Publié le mercredi 8 juillet 2015  |  Le Reporter
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Honorable Issaka SIDIBE




Depuis le début de cette 5ème législature, nous n’avons cessé de critiquer le président du Parlement malien pour sa légèreté dans la gestion des débats. Mais on ne savait pas qu’Issiaka allait un jour commettre cette bourde en qualifiant Oumar Mariko de «simple député». Allant plus loin, il lance aux autres élus de la Nation : «Vous n’êtes que des simples députés». Du coup, l’honorable Zoumana N’Tji Doumbia réplique : «Président, vous avez commis un lapsus en disant que nous ne sommes que de simples députés». Et le président de l’Assemblée nationale de rectifier le tir : «Oui, j’ai commis cette erreur, mais nous ne sommes pas des juges, ni des gendarmes, encore moins des inspecteurs. Nous sommes des députés».

Dans la foulée, la salle était surchauffée. Dans cette confusion, le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, ne pouvait plus se contrôler. En plus des fautes grammaticales avec des phrases mal formulées, il a prouvé qu’il est un homme très limité, qu’il n’est pas l’homme qu’il faut pour gérer cette Assemblée nationale, encore moins conduire les débats. Un président de l’Assemblée muni d’un chrono, c’est une première ! Toujours téléguidé par ses conseillers et le secrétaire général de l’Assemblée nationale, qui est devenu son valet pour la circonstance, Issiaka Sidibé ne peut rien faire sans l’aide et le secours de son entourage. Prions le ciel pour qu’il ne prenne pas la parole sans un discours écrit, ça serait la catastrophe du siècle.

Tout le monde a entendu Sada Samaké qualifier Oumar Mariko d’agitateur, sauf le président de l’Assemblée nationale. Quand Mariko a répliqué, Isaac lui demanda de retirer ce mot. «Je ne retire rien. Vous pouvez me retirer la parole, mais il a été le premier à utiliser le mot agitateur. Vous n’êtes pas juste dans la gestion de la police des débats. Si vous n’avez pas entendu, il dit des mots pires que ça. On lui pose des questions et il vient s’adonner à un meeting politique», lance Oumar Mariko.

Quant au député Bourama Traoré, élu à Kati, il a pris la parole pour dire que le président de l’Assemblée nationale a tort, qu’il n’a pas été juste en retirant la parole à Oumar Mariko, car c’est le ministre Sada Samaké qui a été le premier à utiliser le mot agitateur. Sans faire de commentaire à ce niveau, voici en intégralité ce que le président de l’Assemblée nationale a dit : «Voilà ce que je craignais. On ne peut pas tolérer ça parce que quelque chose va se passer dans quelques minutes. Vous savez, excusez-moi, pardon, calmez-vous ! Diarra, calmez-vous. Ça suffit comme ça ! Ecoutez, voilà ce que je voulais éviter. Pardon, pardon, on va s’écouter ; ce n’est pas une question de colère. Mariko, vous n’êtes qu’un député ; vous n’êtes que des députés.

Un député, ce n’est pas quelqu’un. Non, c’est vrai ! Restez-là chez vous, pardon, vous n’avez pas la parole. Vous n’avez pas la parole, excusez-moi. Ce que je vais vous dire, calmez-vous, je vous en prie, calmez-vous. Ecoutez, c’est bon-là. Vous savez, c’est ça l’atmosphère de fête-là ; c’est cette atmosphère de fête, d’applaudissements en bas et en haut ; voilà ce qui a amené ça. Et vous ne savez pas que ce jeu, cet exercice-là, c’est le plus important que ces applaudissements, c’est plus important que ces écarts de langage malheureux. On devrait vraiment être des gens raisonnables pour ne pas profiter de cette tribune pour des choses franchement qui dérangent.

On lui dit de retirer le mot, il dit l’autre a dit ça, moi je n’ai pas entendu. Mais, vous ne pouvez pas vous imposer à moi et me dire de ne pas vous retirer la parole. Moi, je n’ai pas entendu, peut-être que vous l’inventez pour vous justifier. On ne peut pas continuer comme ça. Les questions orales, ce n’est pas pour ça, hein ! Je vous le dit, hein ! On n’est pas dans un tribunal ici, c’est le Parlement. Ce n’est pas tellement glorieux, hein, ce que nous faisons là. Si jamais on vous fait voir cette cassette, vous aurez honte. Ça, je vous le dit, il faut arrêter ça, ce n’est pas bien ça ! Il faut arrêter ça, nous sommes des responsables, je vous en prie.

Ce n’est pas gentil ça, ce n’est pas gai. Il n’y a que la valeur des hommes ici qui fait l’Assemblée nationale. S’il n’y a pas de valeur d’homme, il n’y aura pas d’Assemblée nationale. C’est pour cette raison que vous n’avez aucune raison d’injurier ici, de tenir des mots déplacés vis-à-vis des cadres que vous devriez respecter. Non, je ne donne pas de motion à Mariko. Vous n’êtes pas des juges ; vous n’êtes pas des inspecteurs de police. Vous êtes des députés, ça se dit aussi». Drôle de président ! La calamité a désormais un nom : Issiaka Sidibé.

Kassim TRAORE
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