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Elimination d’un responsable d’Aqmi: "pas d’impunité" (Mali)
Publié le mercredi 8 juillet 2015  |  AFP
Mohamed
© Autre presse par dirpa
Mohamed Ali Ag Wadoussène, l’initiateur de l’évasion




Bamako- L’élimination dans le nord du Mali d’un membre d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), relâché en décembre en échange d’un otage français, malgré son implication dans l’enlèvement, démontre que cette libération ne valait pas "impunité", a indiqué mercredi un proche du président malien.

L’armée française a annoncé mardi la mort dans un raid des forces spéciales le 5 juillet d’Ali Ag Wadossène, élargi par Bamako avec trois autres jihadistes en échange de la libération le 9 décembre de Serge Lazarevic, enlevé par Aqmi le 24 novembre 2011 avec son compatriote Philippe Verdon, exécuté ensuite par ses ravisseurs.

Le sentiment que "justice a été rendue" à la suite de cette opération, exprimé par de nombreux Maliens interrogés par l’AFP, était largement partagé dans les milieux officiels, où très peu de responsables acceptaient cependant de s’en féliciter publiquement.

"Il ne faut pas donner une prime à l’impunité. Il fallait stopper la dérive", a déclaré à l’AFP sous le couvert de l’anonymat un très proche du président Ibrahim Boubacar Keïta, rappelant les propos du chef de l’État qui avait promis qu’Ag Wadossène serait rattrapé.

"Celui-là qui a osé enlever un paisible citoyen français dans notre pays" et tué un gardien de prison lors de sa brève évasion en juin 2014 "ne pourrait jamais, jamais, être absous de ce fait, et à sa place j’eusse préféré mille fois qu’on me gardât en prison", avait déclaré M. Keïta.

Selon une source française proche du dossier, une fois libre, Ag Wadossène, tué dans la région de Kidal, bastion de la rébellion à dominante touareg dans le nord-est du Mali, a continué à former les nouvelles recrues jihadistes aux techniques de maniement des armes et de prise d’otages.

"Dans cette affaire, la France a voulu lancer un message clair", a expliqué cette source à l’AFP: "il a été relâché pour permettre la libération de l’otage français. Il fallait ensuite l’arrêter ou l’éliminer pour ne pas donner une prime à l’impunité, pour ne pas encourager d’autres à faire comme lui".

- ’Sept jihadistes’ contre Lazarevic -

Ce succès de la force française Barkhane, qui traque les jihadistes dans la zone sahélo-saharienne, est intervenu trois jours après la mort de six Casques bleus burkinabè dans une attaque dans le nord du Mali, la plus meurtrière contre la force de l’ONU en neuf mois, revendiquée par Aqmi.

"Depuis que les Français ont pris ici à Bamako Wadossène en avion pour aller le remettre à ses compagnons d’Aqmi, nous savions qu’il était surveillé, et que tout allait mal se terminer pour lui", a déclaré de son côté une source sécuritaire malienne.

A l’époque, les analystes estimaient que Bamako ne pouvait que céder à l’exigence de Paris pour récupérer son otage en libérant les quatre jihadistes, en raison de sa dépendance militaire envers la France.

Dans une vidéo diffusée en juin et montrant deux otages également enlevés dans le nord du Mali en novembre 2011, un Sud-Africain et un Suédois, Aqmi affirme qu’au total "sept moujahidine emprisonnés" ont été libérés en échange de Lazarevic, sans autre précision.

Trois autres jihadistes ont également été relâchés par le Niger lors de cet échange, a affirmé à l’AFP une source de sécurité malienne.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Bien que les jihadistes aient été dispersés et en grande partie chassés de cette région à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, des zones entières échappent encore au contrôle des autorités maliennes comme des forces étrangères.


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