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Nomination des membres de la HAC : La presse malienne placée sous «contrôle judiciaire»
Publié le vendredi 10 juillet 2015  |  Le Prétoire




out se serait joué au quart de tour. La HAC, la très célèbre institution communicationnelle est désormais dirigée par Fodié Touré, un éminent magistrat, au physique de l’emploi et dont l’intégrité est sculptée dans du marbre. Ainsi en a décidé le gouvernement. L’information aurait pu passer inaperçue, n’eussent été les nombreux questionnements qu’elle suscite. Un magistrat à la tête des journalistes ? Le débat est plus que jamais ouvert.

L’architecture institutionnelle, non constitutionnelle de notre pays, s’est enrichie d’un nouvel organe dont la vocation première reste, l’observance par la presse des règles régissant et réglementant la pratique journalistique. En clair, il s’agit d’un observatoire de l’éthique et de la déontologie ou un tribunal des pairs dont la mission, du fait de sa transversalité, couvre bien des domaines qui jurent avec la simple diffusion de l’information. Ce qui requiert une formation qualifiante à même de comprendre toutes les subtilités d’un métier noble et anoblissant. Tout cela, pour dire combien le rôle social du journaliste est d’une indéniable utilité, loin des clichés sortis des prismes déformants présentant la presse comme un instrument de profit commercial, alors qu’elle demeure un inamovible instrument de culture. C’est donc à juste titre, que l’avènement de la HAC a été hautement salué par l’ensemble des acteurs du secteur des medias, du moins jusqu’à la nomination de ses membres. Si le choix d’un magistrat n’est pas intimidant, voire dissuasif, il lève tout de même un pan de voile sur la volonté inaltérable des gouvernants à mettre dans les rangs les potentiels candidats à la dérive. Là encore, l’option de l’homme de loi est-elle la meilleure ? La réponse demeure subjective.

Dans l’imaginaire populaire, la présence d’un juge rime avec répression, alors que dans ce cas de figure, il s’agit simplement d’une régulation des medias. Le délit de presse, le seul chapitre sur lequel le juge transcende de par ses aptitudes professionnelles, se noie dans la quarantaine de chapitres qui consacrent la fin du cycle supérieur du journalisme. D’où l’immensité de la tâche du nouveau président de la Haute Autorité de la Communication, qui devrait compter, tout de même, sur des collaborateurs aussi qualitatifs les uns que les autres dans leurs domaines respectifs. Sauf que, par moment, et par déformation professionnelle, ceux-ci pourraient faire valoir leur grande maitrise des sujets et tenter d’en imposer à leur président de magistrat. Tout pourrait aller alors pour le mieux si l’ego du président ne l’amènerait pas à vouloir faire droit de sa voix prépondérante. D’où la crainte d’un blocage du système. Au delà de ces préoccupations, somme toute, légitimes pour le journaliste lambda qui voit son champ de compétences violé par une autre corporation, il faut saluer, à sa juste valeur, ce pas important vers la professionnalisation du secteur des medias au Mali, sous le magistère du président Ibrahim Boubacar Keita. Ce dernier, la main sur le cœur voudrait croire en une presse crédible, responsable et mature. Gageons qu’avec les ‘’bouddhas’’ de la presse tels, Gaoussou Drabo, Mahamane Hamaye Cissé, Aliou Djim et autres, qui honorent ainsi de leur présence la plus haute institution communicationnelle au Mali et qui méritaient mieux que d’être de simples membres, la presse malienne renouera avec les atours de la qualité et secrétera par delà, l’apparat marquant sa totale bonification tant et tant souhaitée.

Amadou SANGHO
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