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Le Républicain N° 4499 du 6/11/2012

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La dégradation de ses rapports avec les militaires
Publié le mercredi 12 decembre 2012  |  Le Républicain




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Cheick Modibo Diarra n’est plus Premier ministre du Mali. Dans la nuit du 10 au 11 décembre 2012, il a lu, sur les antennes de la télévision nationale, sa lettre de démission, sans donner d’explication. Mais, son arrestation peu de temps avant cette déclaration par des militaires venus de Kati, est la preuve palpable que rien n’allait plus entre Cheick Modibo Diarra et ses amis militaires. On se souvient que le 17 avril 2012, Cheick Modibo Diarra devenait le Premier ministre avec « pleins de pouvoirs », comme le voulait l’Accord cadre, intervenu entre la CEDEAO et le CNRDRE.

A l’époque, même si le décret de nomination de Cheick Modibo Diarra avait été signé par le Professeur Dioncounda Traoré, en sa qualité de Président par intérim, son choix par la junte ne faisait l’ombre d’aucun doute. Aujourd’hui, les Maliens sont en droit de se poser deux questions : Pourquoi, le CNRDRE, installé a Kati, avait porté son choix sur Cheick Modibo Diarra, nonobstant qu’il était le Président du Parti du Rassemblement pour le développement du Mali (RPDM) créé, il y avait à peine un an ? Et, aujourd’hui que s’est-il passé pour qu’il se fasse virer manu-militari du fauteuil de Premier ministre, nuitamment ? Il n’y a aucun doute. Ce n’était plus le parfait amour entre Cheick Modibo Diarra et les militaires.

Contrairement à la thèse qui veut aujourd’hui nous faire croire que le choc tire son origine du fait que les tenants de l’ex-junte sont opposés au fait que Cheick Modibo Diarra est partisan d’une intervention militaire internationale pour libérer le nord du Mali, la cause pourrait être ailleurs. Il faut le reconnaitre, a la tête d’un parti politique, pratiquement insignifiant dans le paysage politique malien, qui du reste n’a jamais participé a une élection au Mali, tout porte a croire que Cheick Modibo Diarra est devenu Premier ministre du Mali, parce qu’il avait l’onction de Kati. Et probablement le soutien du Médiateur Burkinabé avec qui il avait des atomes crochus. Et, depuis qu’il est devenu Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, en plus de sa volonté affichée de procéder à la restauration intégrale des vestiges du régime déchu de son beau père, a donné l’impression de quelqu’un qui a utilisé l’ex-junte pour atteindre son but.

En dehors de ses grandes déclarations qui variaient de jour en jour, force est de reconnaitre qu’en 9 mois, le Premier ministre n’a pratiquement rien fait pour montrer qu’il avait la volonté d’accomplir les deux missions principales pour lesquelles il était à la tête d’un gouvernement d’union nationale. Vous vous souvenez de la sortie des responsables de l’ex-junte militaire qui se plaignaient du fait que l’armée n’a rien reçu en termes de moyens pour initier une quelconque action au nord, tout le temps que Cheick Modibo Diarra a passé à la Primature. Aussi, ceux qui ont fait de lui le Premier ministre du Mali ne pouvaient pas pendant longtemps cautionner le blocage qu’il créait au sommet de l’Etat.

Selon le Capitaine Amadou Haya Sanogo, au moment où le Premier ministre ne ratait aucune occasion pour sauter dans un avion, il était dans l’impossibilité d’assurer le minimum pour les forces de défense et de sécurité qui doivent libérer les régions nord du Mali. Si encore, il informait le Président de la République par intérim de ses nombreux voyages. Pire, sa maladresse de vouloir être candidat lors des prochaines élections présidentielles, alors que des dispositions interdisent cette possibilité à tous ceux qui auront participé a la transition.

Mais, Cheick Modibo Diarra n’avait cure d’une telle disposition. S’étant entouré à la Primature de certaines amitiés politiques qui symbolisent l’UDPM de son beau père, il s’était même permis de rêver d’une future fusion entre son RPDM et le MPR, vestige de l’UDPM. Le navigateur interplanétaire nourrissait le dessein secret d’utiliser ce machin qu’il allait mettre sur pied pour l’atteinte de ses ambitions personnelles, souvent un peu trop démesurées. Et, c’est dommage pour celui qui disait à qui veut l’entendre ; « La politique ne doit pas seulement être une affaire de professionnels ». Il vient de l’apprendre à ses dépends.

Assane Koné

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