Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Pr Mohamedoun Dicko, président d’honneur de l’Adema-Pasj. « Le Devenir Du Mali passe nécessairement par le développement des régions du Nord»
Publié le lundi 13 juillet 2015  |  Le Pouce




Historien de son état, le professeur Mohamédoun Dicko, aujourd’hui président d’honneur de l’ADEMA- PASJ pense que tous les maliens ont intérêt à s’écouter pour la bonne mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale.

Mohamedoun Dicko
Mohamedoun Dicko
Lui qui a été le premier secrétaire général du parti de l’abeille solitaire estime aussi que seul le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita a la latitude de savoir s’il doit faire le remaniement ministériel ou pas après la signature de l’Accord. Faites bonne lecture de l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder.

Le Pouce :Le Mali a signé l’accord pour la paix et la réconciliation. Que retenez-vous en tant qu’ancien de ce pays ?

Pr Mohamédoun Dicko :« Très sincèrement, je crois qu’il fallait signer cet accord. Ça permettait de calmer les choses, de rassurer les gens pourqu’on puisse aller de l’avant. La rébellion au Mali est un problème complexe. Ce n’est pas donné à tout le monde de comprendre. A mon avis, le gouvernement a bien fait de travailler dans ce sens. Je pense qu’il faut même féliciter le président de la République et tous ceux qui l’entourent. Pour moi, ça été une réussite. Bien sûr, l’Accord ne règle aucun problème. Mais le fait de parvenir à faire signer surtout ceux de la CMA, est un petit chapeau pour l’équipe gouvernementale. Aujourd’hui, on a besoin d’être patient au Mali. Les gens ont aussi besoin de s’écouter. Il est indispensable de garder toute notre sagesse. Nous avons à faire à un problème national. Les rebelles se sont aussi nos frères, mêmes s’il ya des gens qui ne veulent pas entendre cela. Nous sommes tous des maliens. Effectivement, il ya eu des problèmes dans le nord notamment dans l’Adrar des Iforas. Des problèmes que les autres ne connaissent pas. En tant qu’historien, je suis mieux placé pour savoir ce qui se passe là bas. Beaucoup de gens dans le nord sont frustrés. Cette terminologie du nord ou du sud, les gens qui vivent dans le nord ne le connaissent pas.

L’Accord aura cas même permis de poser un certain nombre de questionnements. A cet effet, je crois qu’on a fait un grand pas en avant, mais ce n’est pas tout. C’est lion d’être fini. Je soutiens cet accord. Pour le reste, il faudra plus de sagesse, plus d’écoute et plus d’intelligence. Je pense que tout le monde doit aider le président Ibrahim Boubacar Keita dans cette démarche. Il ne faut pas déjà oublier que c’est le président élu avec plus de 77% des voix exprimées. Ce n’était pas donné à tout le monde. Il ne peut pas à lui seul tout régler. Tout le monde doit s’impliquer pour que la suite des accords soit menée à bien ».

Le Pouce : Comment percevez-vous la mise en œuvre de cet accord ?

Pr Mohamédoun Dicko : « Je pense qu’il faut une grande ouverture d’esprit. Il faut chercher à impliquer beaucoup de gens. C’est-à-dire tous ceux qui pourraient apporter une contribution. C’est une question nationale et non une question du Nord. Il ya beaucoup de compétences qui sont « out » aujourd’hui au Mali. Depuis de longues années, il ya des professeurs qui travaillent sur ce problème. Ce n’est pas seulement les gens du cabinet qui peuvent à eux seuls résoudre ce problème. En plus des officiels, on peut mettre à contribution des sociologues, des anthropologues et mêmes des gens qui ont eu à servir dans ces zones. Ce n’est pas une question théorique, mais plutôt pratique. C’est pourquoi, je souhaiterais que le gouvernement s’adresse à beaucoup de gens. Il faut qu’on fasse appel à ces compétences. Je pense qu’on peut créer des antennes. C’est possible et c’est important. Déjà, ils connaissent le milieu. Je me rappelle d’une partie du discours de Sidi Ibrahim Sidathi qui dit qu’il faut éviter les humiliations. Beaucoup de gens ne font pas attention à ce point. Même si la rébellion la plus radicale a parlé d’indépendance, je pense qu’ils se sentent maliens.

Il faut une synergie de beaucoup de compétences pour réussir ce processus. Ça ne va pas être facile. Des rumeurs disent déjà qu’ils demandent tant de place dans le gouvernement. Même si c’est le cas, il faut l’étudier avec beaucoup de sérieux. Toutes les revendications doivent être prises en considération. On ne peut pas réaliser toutes les revendications. Ils le savent eux-mêmes. Mais il ne faut pas les rejeter comme ça. Je pense qu’il faut les écouter. Les maliens doivent s’écouter et chercher à aller réellement vers la solution des problèmes. »

Le Pouce : Est-il obligatoire aujourd’hui qu’on aille vers un remaniement après la signature de ce accord ?

Pr Mohamédoun Dicko :« Je laisse çà au soin du président de la République. Généralement après ces genres de chose, on pense qu’il faut un remaniement. L’important n’est pas le remaniement ni le changement du gouvernement. Il faut d’abord une grande ouverture d’esprit. Il faut que les rebelles aient conscience qu’on ne les mène pas en bateau, mais qu’on les considère comme des frères. Tous les maliens d’où qu’ils viennent, de quelques régions que ce soit, ont intérêt à régler ce problème si nous voulons aider nos populations à vivre mieux.

En 1993, dans la salle de cinéma Askia de Gao, j’avais déjà dit que le devenir du Mali passe nécessairement par le développement des régions du Nord. Ça n’a pas été compris par beaucoup de gens. Il faut croire qu’on est un et indivisible. Il ne s’agit pas de le dire, mais il faut le croire. Pour le remaniement il faut que le chef de l’Etat soit à l’écoute des gens. Il est mieux placé que n’importe qui pour voir s’il doit avoir un nouveau gouvernement ou pas. Il faut lui laisser cette latitude. Il peut s’informer. C’est à lui de décider cela ».

Entretien réalisé par Tiémoko Traoré
Commentaires