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Tombouctou: Le calvaire malgré la signature de l’accord de paix
Publié le lundi 13 juillet 2015  |  Le Républicain
Assemblée
© aBamako.com par A.S
Assemblée général des ressortissant de la région de Tombouctou
Bamako, le 11 juillet 2015 les ressortissants de la région de Tombouctou ont organisé une assemblée général au CICB




Le cercle de Goundam a souffert le martyr dès l’annonce de la signature de l’accord de paix. D’abord le 13 mars, 6 personnes ont été assassinées,
puis le 24 avril il y a eu des enlèvements de véhicules. Le 30 avril, la localité de Bintangougou a essuyé des attaques violentes lors desquelles des commerces et des bâtiments publics ont été pillés. Egalement préoccupés par la mise en œuvre de l’accord de paix, les repré-
sentants des différents cercles de la région de Tombouctou se sont relayés tour à tour à la tribune, le samedi 11 juillet, au CICB, lors d’une réunion consacrée à l’examen de la situation de leur région. Tous ont abondé dans le même sens, pour décrire les souffrances qu’endurent
toujours les populations locales malgré la signature de l’accord de paix et de réconciliation au Mali.

C’est un tableau sombre que décrivent les ressortissants de la région de Tombouctou, s’agissant de la situation socio- économique et sécuritaire de leur région. braquages, vols de voitures, meurtres gratuits sont, entre autres, des crimes qu’ils ont rappelés samedi dernier lors d’une réunion consacrée à l’examen de la situation de leur région. Toutefois, la paix demeure la préoccupation majeure de ces populations qui ont du mal à accepter la faim et l’insécurité ambiante. Du fait de son étendue et de son ouverture sur le grand Sahara, la ré- gion de Tombouctou, vaste de plus de 497 000 km2 et partageant plus de 2000 km de frontière avec la Mauritanie et

l’Algérie, était devenue déjà 20 ans le sanctuaire des terroristes et narcotrafiquants. « La situation socio-économique et sécuritaire de la région s’est considé- rablement dégradée par la suite des agissements des bandits armés qui ont occasionné encore récemment de massifs déplacements des populations », a déclaré Mohmed Fall, membre de la Coordination des associations des ressortissants de la région de Tombouctou (CART). Les responsables de ces associations disent avoir fait le 30 avril dernier une déclaration par laquelle ils ont demandé au gouvernement, à travers les forces de dé- fense et de sécurité, de jouer son rôle régalien pour assurer la sécurité des populations sur l’ensemble du territoire national. Malheureusement, à en croire les ressortissants de

la région, les populations ont dû souffrir d’un épisode d’une extrême violence avec des assassinats souvent ciblés. Ainsi, on apprend que le cercle de Goundam a souffert le martyr dès l’annonce de la signature de l’accord de paix. D’abord le 13 mars, 6 personnes ont été assassinées, puis le 24 avril il y a eu des enlèvements de véhicules. Le 30 avril, la localité de bintangougou a essuyé des attaques violentes lors desquelles des commerces et des bâtiments publics ont été pillés. Dans le même cercle de Goundam, un convoi de l’armée malienne a été attaqué le 11 juin. Au total, 30 vé- hicules ont été braqués ou enlevés sur l’axe Goundam-Tombouctou. Egalement préoccupés par la mise en œuvre de l’accord de paix, les représentants des diffé- rents cercles de la région se sont relayés tour à tour à la tribune. Tous ont abondé dans le même sens, pour dé- crire les souffrances qu’endurent toujours les populations locales malgré la signature de l’accord de paix et de réconciliation au Mali.

La conséquence du cycle de violence accompagnant l’accord de paix est la naissance de nouveaux déplacements de populations et le renforcement de la mé- fiance interethnique. Plus grave, les populations blanches se sont le plus souvent déplacées vers le nord, tandis que les Noirs ont pris la destination du sud et de l’est, indique un ressortissant de la région. Aujourd’hui, il y a un début de retour des dé- placés dans quelques localités de la région, mais la situation reste critique dans des endroits comme le Gourma Rarouss qui est tombé dans un certain oubli. Selon Moussa Haïdara, membre de l’Association des ressortissants de Rarouss, dans cette localité les populations souffrent actuellement autant qu’en 2012. La faim s’est installée partout, surtout que les foires sont fermées et que les villages ne peuvent plus être ravitaillés par la route.

Soumaila T. Diarra

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