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Recrutement dans l’armée de terre : Quels sont les critères de base ?
Publié le mercredi 12 decembre 2012  |  L'express de Bamako


Intervention
© Autre presse par DR
Intervention armée: les casques blancs de l`Union africaine
Photo: soldats de l`Union africaine


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«C’est l’appel de la nation, nous ne sommes pas motivés par l’argent, c’est l’honneur du pays qui est en jeu…», déclarait l’un des candidats à notre micro. Qui ne se souvient pas du bel exemple des pionniers de l’indépendance du Mali nouveau ? Acquis par le Président Modibo Kéita, père de la Nation, cela avait insufflé dans le cœur de chaque patriote malien le goût et l’envie de la mesure et de la rigueur. Cela s’est passé dans la discipline et la soumission, l’obéissance sous le drapeau, en toute fidélité avec l’esprit de la République.

Dans cette survivance, il nous a paru si étonnant de se voir se faire rappeler ce sentiment de continuité historique pour la patrie, à travers les jeunes qui ont pris d’assaut la porte principale de la gendarmerie de Faladié et cela depuis une dizaine de jour.

Malgré la guerre qui se profile à l’horizon, sachant bien qu’être soldat est synonyme d’aller au front pour ce recrutement, ces jeunes ont pris cause et effet avec leur courage de digne descendants de Soundiata Keita, Babemba Traoré, Soni Ali ber, Dah Monzon Diarra… pour franchir les portails de la gendarmerie de Faladié, lieu de rendez-vous donné par les autorités maliennes pour les volontaires de Bamako.

Selon les informations, les 2.000 jeunes seront triés dans deux centres désignés par les autorités militaires pour ce recrutement spécial de l’armée de terre. Le premier, basé à Bamako (Faladié) et le second à Ségou, et à Bamako comme à Ségou, les jeunes sont sortis très massivement pour prouver qu’ils n’ont peur ni des islamistes ni des bandits armés du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui occupent actuellement les régions Nord de notre pays.

Cet engagement inconditionnel des jeunes à servir la Nation est encourageant, mais un certain nombre de questionnement est aussi important pour comprendre les contours de ce recrutement. Sur quelle base de critère les autorités militaires vont procéder au recrutement de ces jeunes ? Auront-ils le temps nécessaire de faire de test qualificatif à tous les jeunes pour ne retenir que les meilleurs ?

Certes, plusieurs milliers de jeunes ont répondu à l’appel, mais il faut reconnaitre qu’ils n’ont pas les mêmes sources de motivations. Ce qui est normal quand bien même qu’il y’a trois catégories de candidats à ne pas négliger :

- Les éternels chercheurs de boulot : C’est la couche défavorisée depuis une vingtaine d’année. Ils sont diplômés, ils n’ont jamais eu un travail stable et ont toujours postulé pour tout avis de recrutement. Ils ont pour la plupart dépassé l’âge servir dans l’armée, dés qu’il s’agi de travail, ils sont là même dans des situations pareilles.

Force est de reconnaitre qu’ils sont majoritaires. Dans ce lot, il les falsificateurs des actes de naissance et des diplômes, à y voir clair dans leur âge, ils seraient plus âgés que Seydou Badian.

- Les revanchards : Ils sont majoritairement composés des enfants originaires des régions nord du Mali qui ont vu leurs villes et villages attaqués par des bandits armés par des islamistes et autres groupes extrémistes avec des motifs qui n’ont rien à avoir avec leurs vrais motivations. Ils supportent mal l’affront qui a été infligé à notre pays.

Certes, les personnes restées dans le piège de ces barbares sont nos frères à tous, mais ces jeunes ont des membres de leurs familles qui ont subi la barbarie et l’humiliation de ces groupes islamistes.

D’abord, cette couche de jeunes s’était faite enrôlée dans les milices d’auto défense, mais vu qu’il y avait beaucoup d’ambigüité autour de ces groupes, certains se sont retirés et à l’annonce de l’avis de recrutement ils ont été les premiers sur le lieu.

- Les passionnés de l’armée : A chaque bouleversement de situation dans ce monde les têtes d’affiche de l’acte posé, deviennent automatiquement des références pour la jeune génération. En 1968 lorsque le lieutenant Moussa Traore a fait le coup d’Etat, il est tout de suite devenu une célébrité. Aussi ce fut le tour de Amadou Toumani Touré de goûter à la célébrité lorsqu’il renverse le pouvoir de Moussa Traoré par le même acte.

Aujourd’hui c’est le capitaine Sanogo la référence, un point de repère pour les jeunes qui l’ont découvert lors des évènements du 23 mars durant toute la journée avec sa voix rauque, annonçant la fin de le règne du président ATT.

En effet ils ont l’âge pour s’enrôler dans l’armée. Et malgré la réticence de certains parents, les enfants eux-mêmes ont fait leur dossier pour se faire recruter. Ainsi, dans le lot des jeunes qui ont répondu à l’appel, on retrouve une petite minorité de ceux qui ont tout simplement envie d’être militaire sans calcul.

Lors de notre passage, nous avons discuté avec un jeune de cette catégorie qui était venu pour déposer son dossier, il fait la terminale (12è année S.E). C’était sa toute première fois d’avoir une carte d’identité civile qu’il exhibait tres fièrement.

A la question de savoir pourquoi s’engager dans l’armée à la porte du BAC, il nous a dit ceci : «Ce sont les intellectuels qui nous ont mis dans ce trou, je ne veux plus être un intellectuel, il ne s’agit pas d’être un intellectuel pour être utile à son pays» pour finir il ajoute que c’est le capitaine Sanogo même qui l’a dit « tolérance zéro» on va dans l’armée pour montrer aux hommes politiques qu’un autre Mali est possible.

Pour éviter les erreurs du passé, il est important d’exiger d’abord sur l’âge réel des candidats et non de la filiation de parents ou leurs parrains.

Vivement que le bel exemple donné par ces jeunes en montrant aux yeux du monde que nous sommes prêts à mourir pour notre pays soit suivi par l’ensemble des fils et filles du pays, de Kidal à Kayes. Bravo petits gars et courage pour la formation qui ne va plus être une formation de soldat joueurs de jeu de damier.

Issa KABA

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