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Attaque de la terrasse de Bamako: l’auteur arrêté à Baraouéli
Publié le mercredi 15 juillet 2015  |  Info Matin
Bamako
© aBamako.com par mouhamar et Momo
Bamako le 07 MARS 2015. Le restaurant, la Terrasse fut cible d`une attaque terroriste faisant 5 morts dont un français et un Belge.




Fin de course pour le tueur de la Terrasse de Bamako : l’homme cagoulé, qui est entré peu après minuit dans le restaurant La Terrasse, situé dans le quartier de l’hippodrome, et qui a ouvert le feu, faisant cinq morts, a été arrêté par la police et conduit, dans la nuit du dimanche à lundi, à Bamako, où il est gardé en lieu sûr. Les policiers, lancés sur ses traces, ont fait une prouesse professionnelle sans bavure pour le dénicher à partir de son lieu de cachette avant de le cueillir à froid.
C’est un énorme soulagement : l’arrestation par la police de l’auteur présumé de la fusillade sur la Terrasse de Bamako qui a fait plusieurs morts et autant de blessés dans la nuit du samedi au dimanche 8 mars dernier et qui a fait plonger, pour la première fois, la capitale malienne au cœur des attaques terroristes. Un affront qui ne pouvait alors rester impuni, étant donné que la fusillade a fait cinq victimes, dont trois Maliens et deux occidentaux ; un Français et un Belge.
Eh bien ! Ça y est : les éléments du 3ème arrondissement, lancés sur les traces du terroriste criminel, ont pu enfin le neutraliser, à partir de sa cachette, loin du lieu de son forfait, quelques quatre mois après son forfait. L’homme, comme les éléments d’enquêtes de l’époque recueillis sur place, est un colosse à l’allure militaire, mesurant plus exactement 2,3 mètres. Selon des éléments de la police, le fugitif, de nationalité ivoirienne, a été repéré et arrêté par des éléments du 3è arrondissement, dépêchés sur place, dans le village de Mallé, aux confins de Baraéouli, où il s’était réfugié, menant la vie austère d’un talibé, auprès d’un marabout réputé de cette bourgade, perdue, en ce moment d’hivernage, entre les feuillages de la brousse.
Quel lien supposé entretient-il avec ce marabout ? Comment l’auteur présumé de l’attaque de la Terrasse, si activement recherché par la police, a pu se réfugier dans ce village ? A-t-il bénéficié des complicités dans ce sens ? Quelles sont les connexions qu’il entretient avec les autres suspects arrêtés dans ce dossier, dès le début des enquêtes ?
Voilà autant d’interrogations ou de pistes qui seront exploitées à fond par des enquêteurs de la police qui savent bien à quoi s’en tenir autour de ce dossier d’enquêtes, extrêmement sensible et complexe, en raison de la recrudescence de la violence terroriste qui s’abat sur le pays, y compris jusque dans ses contrées centre et sud. Autre détail non négligeable : dès la soirée du dimanche, le jour même de l’attaque terroriste, le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l’algérien Mokhtar Belmokhtar a revendiqué l’attentat. C’était sur un enregistrement audio diffusé par l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar, qui publie régulièrement des communiqués de la mouvance Al-Qaïda sans jamais être démentie, sur lequel l’un des porte-paroles disait ceci : « Nous revendiquons la dernière opération de Bamako menée par les vaillants combattants d’Al-Mourabitoune pour venger notre prophète de l’Occident mécréant qui l’a insulté et moqué, et notre frère Ahmed Tilemsi (Nrdl : tué par l’armée française en décembre) ».
Pourtant, dès le jour de l’attaque, quelques heures seulement, deux suspects ont été arrêtés par la police, mais il s’est avéré très vite que ces derniers n’y étaient pas impliqués. Néanmoins, les choses progressent plus vite, car au cours de la semaine de cette attaque, on s’en souvient, des nouvelles arrestations, opérées dans la nuit de mercredi à jeudi 11 mars dernier, dans le feu de l’action, ont permis de faire progresser, dans le bon sens, et plus rapidement, l’enquête sur l’organisation de cet attentat terroriste qui a fait plusieurs victimes.
En fait, les premiers éléments de ces enquêtes, selon le ministre-porte-parole du gouvernement, qui a rencontré les hommes de médias à l’occasion, étaient les suivants : ce sont trois terroristes venus du nord du Mali, tous originaires du même village, qui ont été appréhendés par les forces spéciales. Ils avaient des complices à l’intérieur de la ville de Bamako, parmi ces derniers, un boutiquier et son frère, ainsi qu’un employé d’une société de transport. C’est d’ailleurs ce dernier, selon toujours ces premiers éléments d’enquêtes, développés à la presse par le ministre Maïga, qui aurait organisé, par bus, à partir de la région de Gao, jusqu’ à Bamako, le voyage des trois principaux suspects de l’attaque. Au moins, l’un des trois hommes a séjourné un moment chez le boutiquier, à en croire les enquêteurs.
Autre élément d’enquête : on sait désormais qu’avant de passer à l’acte, un membre du commando aurait fait un repérage sur les lieux. Tous armés, ces hommes étaient en rapport avec un véhicule non immatriculé et une moto, selon des témoins, qui ont transporté les membres du commando. De toute évidence, à ce moment précis, l’objectif numéro un de la police était de retrouver l’homme cagoulé, auteur de la fusillade ; un costaud à l’allure militaire, comme on l’a présenté à l’époque dans les archives de la police, un autre complice direct, et d’autres personnes ayant participé à l’organisation de l’attaque. Depuis cette époque, les enquêteurs, à en croire plusieurs indiscrétions, étaient plutôt optimistes quant à la suite des événements, car les puces de téléphone, saisis sur des présumés suspects, parmi les membres de ce commando d’enfer, ont pu commencer à parler véritablement sur des choses qui intéressaient bien les enquêteurs.
Ils ont eu bien raison d’y croire. La suite on la connait désormais avec l’arrestation de ce dangereux criminel, auteur présumé de l’attaque meurtrière de la Terrasse d’hippodrome de Bamako. À coup sûr, les enquêteurs de la police ne manqueront pas d’établir une quelconque connexion entre cette nouvelle arrestation de terroriste avec toutes les autres, également récentes, intervenues dans divers foyers d’attaques djihadistes, dans plusieurs localités du pays, et de surcroit revendiquées par le groupe d’ansar dine.
Une bonne nouvelle ne vient jamais seule, dit-on. D’autres arrestations ont été annoncées, couvert d’anonymat, dans la foulée de l’alerte maximale, depuis vendredi dernier à Bamako, à la suite de rumeurs faisant état d’un éventuel attentat terroriste de la part des djihadistes d’ansar dine et dont des éléments ont été appréhendés par les forces spéciales, avec des documents écrits, des vidéos et des supports pour la propagande djihadiste dans la capitale. Si les citoyens, en dépit de ces folles rumeurs, ont pu vaquer à leurs occupations quotidiennes, ignorant fièrement ces menaces d’attentats terroristes, et se refusant à coup sûr de céder à la panique, c’est bien parce qu’ils ont foi en la pugnacité des forces de l’ordre et de sécurité. Pourvu que cela dure et se renforce par une vigilance accrue et une collaboration sans faille des populations maliennes.
Par Sékouba Samaké
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