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Vœux de l’Aïd El Fitr à Koulouba • Ibk menace encore: « Je serai impitoyable » • Imam Dicko : « attention président, le ras-le-bol se généralise »
Publié le mardi 21 juillet 2015  |  Le Républicain
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© aBamako.com
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Vendredi 17 juillet 2015, s’est déroulée à la présidence de la République à Koulouba, la cérémonie de présentation de vœux de l’Aïd El Fitr des institutions de la république, en présence du Premier ministre Modibo Kéita, des membres du gouvernement, le président de la Cour suprême Nouhoum Tapily, des ambassadeurs des pays musulmans, des notabilités traditionnelles et confessionnelles ainsi que des autorités en charge du district de Bamako. Au cours de cette rencontre le président du Haut conseil islamique Imam Dicko dans un style sans détour a attiré l’attention sur les injustices et le ras-le-bol général, que les autorités maliennes doivent impérativement prendre en compte, si elles veulent le bonheur des Maliens. Le président IBK qui n’a annoncé aucune mesure nouvelle est resté dans les sentiers battus en choisissant le sensationnel qui ne sied pas au chef de l’Etat: « je serai impitoyable ».
Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita s’est attribué une bonne note par la signature de l’accord pour la paix et la Réconciliation au Mali, avant de reconnaitre des qualités au Premier ministre Modibo Kéita, « un homme d’une d'une loyauté parfaite … sans calculs, sans agenda caché, sans malice, tout dédié au Mali, tout dévoué au Mali ». Il fait un long développement sur la propreté (y compris bucco-dentaire) et l’assainissement des lieux (y compris dans les mosquées) au détriment des questions qui minent l’islam de nos jours et qui en déforment l’essence et les fondements. L’extrémisme religieux, le Jihadisme qui a plié notre pays et qui tend ses tentacules au sud du pays, une pratique de l’islam qui nous est étrangère et qui doit s’effacer au profit de l’Islam tolérant n’a eu aucune place dans le discours du président, alors qu’il était question de fête de l’Islam.
Rêves d’IBK : les routes
Si l’on en croit au président, on pourrait penser que la lutte contre la corruption qui état annoncée en 2014, ne fera que commencer, car il vient d’avoir envie des routes propres : « Ces longues routes, ces autoroutes, que nous admirons ailleurs, où les terres pleines sont des jardins, ce sont des merveilles, où vous ne trouverez pas un mégot de cigarette, je rêve un peu de ça », déclare IBK. Nous allons avoir bientôt des autoroutes dans ce pays, car le pays le mérite. Celle de Koulikoro Bamako va commencer. Celle de Ségou va être en chantier. Tous équipements qui seront pour nous des tests, selon IBK. Des tests pour ce que nous voulons pour nous-mêmes. « Le temps du travail, bien fait, et honnêtement fait, pas au préjudice du Mali, parce que moi je veux des dividendes, je veux des rétro-commissions Non!!! Non!!! Je serais impitoyable désormais. Des rétro-commissions sur le dos du Mali? Dans un domaine où il y a un besoin avéré? Mais c'est criminel simplement, et ça mérite le traitement réservé à un criminel, à un criminel …Trop de dérives, trop! Il suffit! », clame t-il. « Et l'on verra le maçon au pied de l'ouvrage, Inch Allah » promet IBK.
Dans son intervention, le président du Haut conseil islamique, l’Imam Mahmoud Dicko a choisi de dire au président de la république et à ses collaborateurs, la prescription divine. Selon l’Imam Dicko, « si les gens sont droits, honnêtes et justes, Dieu leur vient au secours avec le bonheur. Mais si dans le pays, c’est l’injustice qui domine et tout le monde crie et dénonce l’injustice qu’il subit, le malheur d’où qu’elle vienne, frappera ce pays. Et tout ce qui sera entrepris pour le bonheur, n’apportera que malheur ». Selon le président du Haut conseil islamique, la grogne des victimes de l’injustice est quotidienne, on entend des gémissements, des plaintes de ces victimes à travers le pays, la souffrance des populations. Monsieur le président, vos collaborateurs peuvent observer. Les préfets, les responsables de la police, de la gendarmerie et d’autres responsables dans ce pays doivent observer le ras-le-bol général, a indiqué le leader religieux, qui a toujours choisi de dire la vérité sur les questions nationales. Peut-il en être autrement, il y a eu trop de déception et les Maliens en ont assez de la corruption des gouvernants. « C’est auprès des pouvoirs publics que les citoyens doivent trouver un refuge, une protection ; mais si c’est du pouvoir que partent les injustices, c’est difficile. C’est à vous Monsieur le président, qu’on doit le dire parce que vous avez été choisi en un moment difficile. Vous devez vous armer de plus de tolérance et de patience, que par le passé…», a recommandé l’Imam Mahmoud Dicko.
Islam tolérant
L’intervention de l’Imam Dicko a touché au problème crucial de l’intégrisme religieux. Selon lui, c’’est un islam tolérant que nous avons ici, nous ne sommes pas pour un islam imposé sous la menace des armes, pas de ceinture explosive, a-t-il indiqué. « Ce n’est pas comme ça que nous bâtissons notre religion. Nous appelons les jeunes à éviter cette voie », souligne-t-il. La religion a été introduite progressivement dans notre pays. Aujourd’hui, il y a peu de village sans mosquée, mais cela n’a pas été imposé par les armes. Et ce n’est pas non plus par les armes qu’on peut contraindre à en sortir. L’Imam Dicko a souligné et magnifié la tolérance religieuse au Mali, qui fait que les uns peuvent s’entendre avec les autres de religion différente. Il a invité les autorités à prendre en compte la dimension emploi des jeunes, ainsi que leur encadrement pour les mettre à l’abri des organisations terroristes. Le président du Haut conseil islamique a recommandé une concertation entre les autorités en charges de l’éducation et les autorités religieuses pour éviter à notre jeunesse, les aventures dans le Sahara ou les eaux de la méditerranée. C’est ainsi qu’on les évitera des rencontres malheureuses qui les mettent sur d’autres voies. Certainement, celles du crime organisé et transfrontalier.
B. Daou
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