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Crise malienne : Et si on confiait tout à Sanogo ?
Publié le jeudi 13 decembre 2012  |  Autre presse


1er
© aBamako.com par as
1er forum national des leaders spirituels musulmans
24/11/2012. Bamako. CICB. Les fidèles musulmans du pays se sont réunis samedi dans la capitale malienne Bamako en faveur du premier forum national des leaders spirituels, dans le but d` échanger, entre eux, sur les questions d`actualité, en toile de fond la crise du nord. Le capitaine Amadou Haya Sanogo, président du Comité militaire de suivi et de reformes des forces armées et de sécurité du Mali invité de ce meeting.


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La vacance du poste de Premier ministre au Mali n’aura duré qu’un jour à peine. La succession de Cheick Modibo Diarra (CMD) a eu lieu en un temps record. Est-ce à dire alors que le coup de force du 10 novembre dernier était planifié et que même le nouveau chef du gouvernement, Diango Sissoko, avait déjà été consulté pour succéder à CMD ? Sa désignation est intervenue tellement vite que tout porte à croire que la démission de l’astrophysicien a été planifiée de longue date. Rien en tout cas ne fait penser à un accident spontané et imprévu qui prend tout le monde au dépourvu. Reste à savoir si oui ou non Dioncounda Traoré était au parfum de ce qui se tramait au camp de Kati. Il a, peut-être aussi, comme tous les autres Maliens, été mis devant le fait accompli et même contraint par le capitaine Sanogo et ses hommes à marcher suivant un scénario militaire déjà tracé, s’il ne veut pas subir le même sort que le démissionnaire. A côté de toutes ces supputations et interrogations auxquelles il est difficile d’apporter des réponses claires en vue de lever les zones d’ombre, il y a au moins la certitude que l’ancien fonctionnaire de la NASA a été contraint à la démission. En obligeant ce dernier à rendre le tablier manu militari, les ex-putschistes réaffirment ainsi leur mainmise sur le processus de sortie de crise au Mali.

Leur mise à l’écart officielle des affaires politiques cache ainsi mal en réalité un contrôle permanent exercé sur les institutions de la république. Cette énième immixtion des hommes en treillis dans la gestion politique du Mali est une preuve de plus que le bouillant capitaine et ses éléments qui lui sont restés fidèles n’entendent recevoir ou exécuter d’ordre de qui que ce soit. Une insubordination illégale qui traduit leur manque de confiance envers les civils, surtout les politiques. Ils ont du reste reproché à l’ex-Premier ministre de faire passer ses ambitions politiques avant les intérêts de son peuple, au point d’être inconstant dans ses décisions. Une accusation pas totalement erronée quand on se rappelle l’entêtement de celui-ci à se maintenir dans la sphère de décision du processus de transition. Cheick Modibo Diarra entendait également défier la mesure de la CEDEAO qui demandait aux responsables de la transition de ne pas prétendre à un poste électif dans le cadre de la sortie de crise. La virginité politique de l’ancien représentant de Microsoft pour l’Afrique de l’Ouest avait pourtant été perçue comme une garantie de sa capacité à faire passer la libération et la normalisation politique du Mali avant toute chose. C’est sans doute son retournement de veste, qui s’apparente fort à une trahison de confiance, qui fait que bien des personnes, des Maliens comme des étrangers, ne semblent pas trop regretter son départ, même dans des circonstances ubuesques. En dehors de ses quelques sympathisants, les autres acteurs de la résolution de la crise sont visiblement pressés de tourner la page Diarra, impatients qu’ils étaient de voir désigner diligemment son remplaçant consensuel et se former un nouveau gouvernement inclusif. Même Paris s’est contenté de condamner les circonstances de la démission de l’ex-chef du gouvernement malien, tout en invitant à le remplacer le plus vite possible. Si donc CMD a tant déçu malgré les préjugés favorables dont il bénéficiait à son arrivée à la primature malienne, quelle garantie peut-on avoir que son successeur saura éviter de tomber dans les travers qui ont poussé son prédécesseur à sortir par la petite porte la queue entre les jambes ? Peut-être la résolution de la crise malienne passera-t-elle par une transition conduite par les militaires maliens eux-mêmes ? Pourquoi, au regard du sur-place que font les civils, parfois gênés dans leurs démarches par la Grande muette, ne pas mettre le capitaine Sanogo face à ses responsabilités en lui confiant les rênes de la transition malienne ? L’on fera alors l’économie du cafouillage entre président, chef de gouvernement et armée, qui sape les efforts consentis et hypothèque la reconquête du Nord-Mali. L’on verra par la même occasion ce que vaut réellement le tombeur d’Amadou Toumani Touré (ATT), qui a toujours prouvé par ses agissements qu’il ne voit les dirigeants politiques que comme des civils incapables. Au lieu de passer le temps à miser sur des personnalités contestées dès le départ ou démises par la suite, l’on éviterait le perpétuel recommencement en confiant aux contestataires, qui détiennent d’ailleurs le pouvoir réel à Bamako, les commandes de la transition. Quitte à leur imposer une feuille de route assortie d’un agenda fixant des délais clairs et rigoureux. En ce moment, ils n’auront à s’opposer à personne, sinon à eux-mêmes.

Le processus de l’intervention militaire censée mettre fin à la souffrance des populations du nord du pays est presqu’irréversible. A défaut donc de contribuer à son accélération, les putschistes du 22 mars dernier, qui ne s’y opposent plus officiellement, préfèrent jouer leur propre partition. Ils préfèrent jouer les premiers rôles à toutes les étapes du processus. Qu’on le leur permette, en leur confiant tous les pouvoirs, pour voir ce qu’ils ont vraiment dans les tripes.

« Le Pays »

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