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Démission forcée du premier ministre : Le Mali mue en contre-sens
Publié le jeudi 13 decembre 2012  |  Le Prétoire


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© AFP
Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra


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Passé à la vitesse supérieure pour accumuler les coups, le Mali vient de battre, à nouveau, son propre record d’enchainement d’ingérence. A l’heure où l’on pensait que les choses étaient train de s’équilibrer, toutes les convictions des Maliens sont désormais prises en otage. Le Mali se dirige tout droit vers la déroute.

Désormais, le flou qui plane sur le devenir du Mali va bien au-delà des normes. Cet autre coup de force commandité par le putschiste, le capitaine Amadou Haya Sanogo, pour contraindre le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, a démissionné est déplorable par principe.

En effet, en sa forme, il diligente, en quelque sorte, l’effondrement de la République du Mali qui est faite de lois, de règles et de droit. Certes, l’accord-cadre Cédéao-Cnrdre avait choisi le mauvais pion en sa personne. Mais force serait de reconnaitre que son arrestation extrajudiciaire, arbitraire, ordonnée par le capitaine Sanogo ne fait que grandir la persévérance coupable avec laquelle les Maliens se dirigent vers l’effondrement de leur nation. Même s’il n’a pas su répondre aux attentes de sa mission, de ses prérogatives. Il y a, quand même, dans les règles de la démocratie mille et une manières de le démettre de ses fonctions de Premier ministre « de plein pouvoir ». D’ailleurs on se demande toujours d’où venait son échec.

Le premier ministre pouvait s’approprier les avantages que cette transition politique lui offrait pour se forger une solide personnalité et se maintenir au sommet le plus longtemps possible et même verrouiller le système, s’il avait ne serait ce qu’un peu de talent. Tout est question d’ambitions ; les siennes n’ont pas abouti, parce que cultivées sans aucune délicatesse, sans base. Aussi, parce qu’il les extériorisait de trop. Pourtant, en matière de système de gouvernance verrouillé à souhait, Cheick Modibo Diarra avait des bons coachs : son beau-père Moussa Traoré (23 ans de verrouillage) et son ancien ami Blaise Compaoré (plus d’un quart de siècle de verrouillage). Hélas, son impertinence et son déficit de crédibilité ont prévalu sur l’enseignement reçu. Quant à ses relations avec l’ex-junte militaire, elles n’ont d’illustration que le conte de « la pêche du lièvre et de la hyène ». L’histoire retiendra de lui qu’il aura été le premier ministre avec lequel l’incrédibilité du Mali sur le plan diplomatique a atteint son apogée. Partout, Cheick Modibo Diarra aura laissé des traces de son passage à la primature. De la Bceao (où ses commis enquiquinaient le personnel pour satisfaire sa passion maladive pour les coupures de 2 000fr cfa) à la boutique « sonraï » au bout de la rue de sa résidence (où il a ordonné au boutiquier de déménager pour des raisons d’esthétique) ; en passant par l’Ortm (où sa seule volonté était faite et où il est à l’origine de querelles passionnelles), sans oublier Paris et New-York (à Paris, il était le meilleur client de l’hôtel Crillon et du restaurant Fouguet’s, à New York où les boutiques de la cinquième avenue ont réalisé leur meilleur vente à son passage). Et le pire demeure la façon dont il avait mijoté la préparation des fameuses Concertations nationales. Lesquelles Concertations nationales qui étaient prévues pour être la dernière étape pour la déroute totale.

Le président de la transition, Dioncounda Traoré est, aujourd’hui, le parfait modèle de politicien qui ne met jamais de mots sur son silence coupable. Il reste le premier fautif dans cette autre offense à l’ordre constitutionnel, dans la mesure où il a cautionné la démission forcée du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, par l’ex-junte militaire. Mardi soir, lorsqu’il lisait son adresse à la nation à la télévision, un homme ironisa par un adage mandingue qui pourrait se traduire par : « Incohérence, quand tu nous tiens ! ».

Et le capitaine Amadou Haya Sanogo, quant à lui, il reste bel et bien celui qu’il est depuis Mars 2012. L’ex-pouvoir n’a de pouvoir que celui qu’il a par procuration. C’est un pantin qui n’hésite pas à nouer les mains des marionnettistes qui le manipulent au profit d’autres marionnettistes.

Il est très important pour l’Etat malien, pendant qu’il mue en contre-sens, de bien remettre en cause et mieux considérer les erreurs, de manière objective. Il est aussi urgent que le semblant d’ordre qui régnait au Mali soit rétabli et que le syndicat de mutins qui a pour nom Armée malienne soit subordonné au pouvoir civil. Et si l’on ne prend garde, le pire est à venir.

Rokia Diabaté

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