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Sotuba village – Souleymanebougou ACI ! : Plusieurs bâtiments de valeur démolis jeudi – IBK fait arrêter l’opération vendredi
Publié le lundi 27 juillet 2015  |  Le 22 Septembre
Opération
© aBamako.com par Androuicha
Opération de démolition des constructions illégales à Souleymanebougou
Bamako, le 23 juillet 2015. Le ministère des affaires foncières et des domaines de l`Etat a entrepris la démolition des constructions illégales sises à Souleymanebougou dans le cercle de Kati.




Le jeudi 23 juillet aura été une journée cauchemardesque pour les riverains du canal qui sépare Sotuba -Village et Souleymanbougou ACI, dans le cercle de Kati, non loin de Boulkassoumbougou, en Commune 1 du District de Bamako.

Ils ont impuissamment assisté à la démolition de leur maison par des bulldozers qui cassaient les murs sur leurs meubles. Une opération qui concernait les habitations qui bordent le grand canal qui longe Souleymanebougou ACI.

Quand nous nous sommes rendus sur les lieux, dans la matinée de vendredi, les casseurs venaient juste de se retirer, après avoir démoli quelques soubassements. De véritables scènes de désolation s’offraient aux passants. De très beaux bâtiments par terre, d’autres, en voie de finition, détruits également.

Selon des témoins, c’est le Président de la République qui aurait donné l’ordre d’arrêter les destructions suite à l’intervention du Chérif de Nioro. Les mêmes nous ont confié que le premier jour, un habitant de la place serait allé voir Cherif Ousmane Madani Haidara pour arrêter les démolitions avant qu’elles n’arrivent chez lui. Arrivé sur place, Haidara aurait supplié les agents de cesser, mais ce fut peine perdue.

Le parent d’une des victimes nous a confié que c’est auprès d’un certain vieux Sidibé que son jeune frère aurait acheté ce terrain pour 5 000 000 de nos francs et aurait fait un investissement de plus de 70 millions pour la construction et l’ameublement, avant de voir son investissement cassé pour occupation du lit du marigot.

Le même témoin nous a montré un joli bâtiment, juste à côté des ruines, qui appartiendrait au richissime feu Mafa Haidara. Ce dernier l’aurait acquis auprès de Sylla, ex Préfet de Kati, qui aurait eu cinq lots sur le même site. Tous les témoins que nous avons pu interroger disent ne pas avoir reçu d’informations concernant l’opération de démolition.

Au jour d’aujourd’hui, beaucoup d’informations circulent, mais nos différentes investigations ne nous ont pas permis de savoir qui était à l’origine de cette opération. Nous avons tenté de joindre le Ministre Bathily, en vain. Idem pour son chargé de communication, qui nous a promis un communiqué que nous n’avions toujours pas reçu au moment où nous mettions sous presse samedi.

Nous nous sommes rabattus sur la Directrice adjointe de l’ACI, Mme Oumou Traoré, qui n’a pas décroché son téléphone non plus. Nous avons appris ailleurs dans la presse que cette dernière aurait affirmé que le site concerné serait de 4 ha, frauduleusement acquis par des particuliers, et que l’ACI ferait tout pour le récupérer.

A l’heure actuelle, la question qui se pose est de savoir si l’opération va se poursuivre tôt ou tard? Dans tous les cas, quel gâchis au regard de l’ampleur des dégâts, avec des bâtiments de valeur, plus de 300 millions, voire plus, démolis avec leur contenu en une seule journée, à coup de bulldozers. Ce qui est sûr, ce qu’il y a un goût d’inachevé et même un goût d’injustice, car certains bâtiments ont été détruits et d’autres pas.

L’on se demande quel sort les autorités vont réserver à ceux qui ont perdu leur maison? En attendant la réponse, on peut affirmer que la fièvre est en train de monter très haut. Alors que nous nous apprêtions à rentrer en ville, certains avaient déjà barré la route, brûlant des pneus sur le pont, juste à la sortie de Bamako, et obligeant ainsi les véhicules, des deux côtés, à faire demi-tour, ce qui créa une situation de blocage, de panique et de désordre général.

Les autorités sont désormais averties. Si elles ne circonscrivent pas rapidement les spéculations foncières, avant qu’on en arrive à la destruction de biens de particuliers acquis très difficilement, pour qui connaît la difficulté d’avoir un toit dans notre capitale et ses environs, le problème foncier risque de créer des situations plus dangereuses que ce que nous avons vécu au Nord. Que Dieu nous en garde.

Mohamed Naman Keita
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