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Primature : C.M.D part, l’Etat continue
Publié le jeudi 13 decembre 2012  |  Le Flambeau


Activités
© Getty Images par DR
Activités gouvernementales: Premier conseil des ministres pour le nouveau gouvernement Malien
Bamako, 09 mai 2012, Au Palais présidentiel de Koulouba, le premier ministre par intérim Cheick Modibo Diarra et le président par intérim Dioncounda Traoré posent avec les ministres après le premier conseil des ministres


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Conduit manu militari à Kati sur ordre du capitaine Amadou Haya Sanogo dans la nuit du lundi 10 décembre, le premier ministre Cheick Modibo Diarra a été amené à démissionner. Désormais, c’est Diango Sissoko, jusque là Médiateur de la République, qui est le locataire du logement de la primature… L’Etat continue donc. Mais cette démission est loin de livrer tous ses secrets.

A bien des égards, ce à quoi nous assistons à Bamako depuis le mardi 11 décembre donne à comprendre que tous les ingrédients d’une espèce de série B sont réunis pour concentrer l’attention du citoyen lambda. En effet, le Premier ministre de pleins pouvoirs, comme il aimait à le dire lui-même, Cheick Modibo Diarra, n’est vraisemblablement plus qu’un souvenir que les Maliens garderont comme une relique ! Mais ce qui frappe, de l’avis de nombre de commentateurs de l’actualité, est que sa démission n’ait provoqué aucun bouleversement, chose qui ne peut rester inexpliquée d’autant que dans l’opinion nationale il ne manquait pas de soutiens qui trouvaient qu’il avait les dispositions requises pour tirer le pays de la déliquescence sociopolitique dans laquelle il est tombé. Pourtant, le constat qui s’impose est que cela semble avoir eu un effet boomerang, car l’homme avait commencé à décevoir plus d’un…

De fait, l’une des tentatives d’explication à cette démission, aux dires du chef des putschistes du 22 mars, réside dans le fait que le premier ministre était devenu à ce point « ambitieux » qu’il voulait « désigner le dernier planton dans son service ». De plus, il organisait « des marches de protestation en sa faveur » et « devenait réellement un danger pour ce pays ». Et de relever que le premier ministre se rendait le lundi à « Paris alors que les concertations devraient avoir lieu le mardi ». Alors, Cheick Modibo Diarra est-il exempt de reproches ? Ce qui est sûr, effectivement, c’est que dans ce qui se présentait désormais comme un triumvirat malien, il était devenu le menu fretin qu’il était banal de mettre sur la touche à tout moment. C’est ce qu’il n’a pas, du reste, réalisé et c’est pourquoi s’est-il jeté à l’eau en engageant un rapport de force avec le président de la République voire avec la soi-disant ex-junte, dont il a en finalité été victime.

De même, cet évènement soulève une question destinée à saisir le rôle réel des putschistes de Kati dans le processus de transition, même si leur chef dans son intervention a encore une fois sacrifié à la tradition en inscrivant cette énième « gaffe » dans l’intérêt supérieur de la nation.

Cheik Modibo, la bête noire…

Il ne serait pas biscornu de relever que la disgrâce du premier ministre démissionnaire n’est pas sans relation avec le rapport tendu qu’il entretenait avec le gros des formations politiques, pimenté par une féroce guerre des mots dépourvue de toute courtoisie. Et d’aucuns se sont même avancés jusqu’à dire qu’il a voulu gérer les affaires à la mesure de sa volonté. Mais c’est surtout l’organisation des concertations nationales qui a été la véritable pomme de discorde, car à ce sujet certaines formations politiques se sont senties déconsidérées du fait justement qu’elles n’ont pas été associées à la rédaction des termes de référence, que leur avis n’a pas été recueilli…et du coup ont refusé d’y prendre part, conduisant ainsi à un report à deux reprises. Et là encore, la responsabilité du P.M a été dénoncée. Or, à croire le président intérimaire, Dioncounda Traoré « on ne peut faire économie des concertations nationales ». A vrai dire, on le devine aisément, avec la démission de Cheick Modibo Diarra, le baromètre sociopolitique indique que le temps n’était pas au beau fixe. Et le grand perdant apparemment se nomme Cheick Modibo, car au plan politique, il est digne de remarquer que son image en a pris un sérieux coup et son décollage politique fut un raté.

L’Etat continue et reste

Dans la logique du principe d’après lequel l’Etat est une continuité voire une chaîne dont le prolongement ne dépend de la mort ou de la vie de personne, le Mali a eu un nouveau premier ministre du nom de Diango Sissoko. Docteur en droit, il était jusque là Médiateur de la République. Il aura désormais la lourde tache de diriger un gouvernement dont la composition sera connue d’ici à la fin de la semaine. Notons que la plupart des ministres du gouvernement démissionnaire, selon le président intérimaire, pourraient être reconduits !

Boubacar Sangaré

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