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Procès de l’Affaire dite du Fonds Mondial : La presse comme bouc émissaire?
Publié le jeudi 13 decembre 2012  |  Le 22 Septembre


L’ex-ministre
© Autre presse par DR
L’ex-ministre de la santé Oumar Ibrahim Touré du mali


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Le verdict est tombé dans le procès en Cour d’assises de l’affaire dite du Fonds mondial. Sans remettre en cause le principe de l’autorité de la chose jugée, il nous paraît nécessaire, la «presse» ayant été vilipendée lors des audiences, de rétablir certaines vérités.

Tout d’abord, il faut rappeler que 22 Septembre est le seul journal malien qui ait publié intégralement le rapport du Bureau de l’Inspecteur Général du Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme, relatif aux irrégularités financières commises dans la gestion des montants de quatre subventions du Fonds, deux pour le Paludisme et deux pour la Tuberculose, entre mai 2004 et avril 2010.

Si une certaine presse y a vu l’occasion de régler ses comptes avec l’ex ministre de la Santé Oumar Ibrahim Touré, cela ne permet à personne d’incriminer dans sa totalité toute notre profession. Ceux qui ont voulu, en s’attaquant à ce cadre de l’URD, «livrer l’honneur d’un homme aux chiens», pour reprendre l’expression de François Mitterrand parlant du suicide de son ami et ex PM Pierre Bérégovoy, l’ont fait pour des raisons qui sont connues d’eux seuls, qu’ils aient été journalistes ou pas. Une chose est sûre, à 22 Septembre nous n’avons mené ce combat ni contre ni pour personne.

Nous avons juste fait notre travail de journalistes disposant d’un scoop en béton armé: porter à la connaissance de l’opinion publique des informations vérifiées et crédibles sur les mille et une manières employées par des prévaricateurs, dans notre pays, pour détourner des fonds alloués au Mali dans le cas d’espèce pour la promotion de la santé. Cela s’appelle lutter contre la corruption et promouvoir la bonne gouvernance.

Quelques rappels sont nécessaires pour rafraîchir la mémoire de nos lecteurs. Daté du 1er juin 2011, le «Rapport d’enquête sur les subventions Paludisme (1 & 6) et Tuberculose (4 & 7) du Mali» fait suite à «une enquête complète réalisée entre février 2010 et février 2011», suite à «une série d’examens réalisés 2009», à la demande du ministère de la Santé du Mali, après «les constatations d’un auditeur externe» que celui-ci avait recruté. Le rapport est disponible sur le site www.theglobelfund.org en français et en anglais, langue de la 1ère version.

Le document GF-OIG-11-002 est accompagné d’une lettre au lecteur signée par Martin Dinham, à l’époque membre de la Présidence du Conseil du Fonds. Celle-ci stipule que «différentes personnes ont été arrêtées par les autorités pénales maliennes en raison des évènements identifiés dans le rapport et sont en attente d’un procès». M. Dinham remercie par ailleurs «Son Excellence Amadou Toumani Touré, pour son appui indéfectible aux travaux engagés par le Bureau de l’Inspecteur général du Fonds pour détecter et mettre un terme aux actes frauduleux affectant ses subventions».

A la page 16, le rapport affirme «au milieu de l’enquête du BIG, pendant l’été 2010, le Président de la République du Mali a nommé un juge malien pour enquêter et poursuivre pénalement les personnes impliquées dans le détournement de fonds des subventions Paludisme et Tuberculose. Le BIG a travaillé en étroite collaboration avec le juge d’instruction et lui a apporté un soutien significatif pour l’épauler dans ses travaux. Le BIG a partagé en permanence ses preuves et analyses avec le juge, lui a fourni une assistance et des capacités en matière d’examen judiciaire des ordinateurs ainsi que les résultats de ses examens de comptabilité judiciaire et de nombreux documents et pièces utiles».

De même, le rapport précise que ses investigations les plus poussées ont fait suite à la découverte par le ministère de la Santé «des malversations du comptable de la DAF, A., pour un montant d’environ 270 000 USD sur une période de deux ans, d’août 2007 à septembre 2009» (page 28). Ce même département, dirigé alors par Oumar Ibrahim Touré, avait en effet diligenté un audit interne, mené par le cabinet AE2C, informé le Fonds de ses résultats et remboursé, conformément aux termes de l’accord signé avec le Fonds, «304 000 USD au Fonds mondial le 4 mars 2010» (page 38).

Conclusion: lorsque le message n’est pas agréable à entendre, ce n’est pas sur le messager qu’il faut taper. C’est la raison de ces quelques rappels, que nous avons jugés nécessaires pour bien recadrer le débat: l’affaire dite du Fonds mondial ne concerne pas que des subventions Tuberculose, seul volet qui a été traité aux dernières Assises. Que nos lecteurs se rassurent: dès que nous mettrons la main sur le résultat d’une autre investigation portant sur des fraudes de la même envergure, nous estimerons encore de notre devoir de vous les faire partager. Pour, tout simplement, que de telles pratiques cessent et que le règne de l’impunité en fasse de même dans notre pays!

Ramata Diaouré

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