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Nord du Mali: 11 militaires maliens tués dans une attaque revendiquée par Aqmi
Publié le mardi 4 aout 2015  |  AFP
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© aBamako.com par SA
Formation des militaires maliens: le général français, François Lecointre en visite à la garde nationale
Mercredi 17 avril 2013. Le général François Lecointre en visite à la garde nationale pour la formation des militaires maliens.




Bamako - Onze soldats maliens ont été tués lundi dans une attaque contre leur camp dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali, une attaque revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) selon l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar.

Cette attaque est la deuxième plus meurtrière en un mois, après celle ayant visé le 2 juillet un contingent burkinabè de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) au sud-ouest de la ville de Tombouctou, faisant six tués dans leur rang. L’opération avait alors été revendiquée par Aqmi.

Tôt lundi matin, "des hommes armés non identifiés ont attaqué le poste de sécurité de la Garde nationale du Mali (composante de l’armée) de Gourma-Rharous", à environ 140 km à l’est de Tombouctou, indique le gouvernement malien dans un communiqué.

"Le bilan est de onze gardes tués, un blessé", affirme-t-il, en condamnant un "acte terroriste, lâche et barbare perpétré par des individus sans foi ni loi".

Depuis la Mauritanie, l’agence privée Al-Akhbar a rapporté qu’un porte-parole d’Aqmi, Abou Darda Al-Chinguitty, avait revendiqué auprès d’elle, par téléphone, une attaque menée par son groupe lundi à l’aube à Gourma-Rharous contre les forces maliennes, en parlant de neuf militaires maliens tués.

"Nos (...) combattants ont attaqué à l’aube une unité de l’armée malienne basée dans ce +village+ et ont réussi à tuer neuf soldats", ils ont aussi "détruit quatre véhicules et emporté un important butin", a affirmé Abou Darda Al-Chinguitty cité par Al-Akhbar. Cette revendication n’avait pas lundi soir été rapportée par d’autres canaux jihadistes habituels.

Deux sources militaires jointes auparavant par l’AFP avait qualifié les assaillants de Gourma-Rharous de "terroristes" et "jihadistes".

Lors de l’attaque, "on était terrés chez nous, on a commencé à sortir de nos maisons après 07H00 (locales et GMT). On a peur", a témoigné sous couvert d’anonymat un habitant de la ville joint par l’AFP.

Selon un résident de Tombouctou, qui avait également confirmé l’attaque en contactant des habitants par téléphone, les assaillants auraient crié "Allah akbar" (Dieu est le plus grand) en pénétrant dans le camp de l’armée.

Longtemps concentrées dans le nord du Mali, les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le Centre, puis à partir de juin dans le Sud, près des frontières ivoirienne et burkinabè.

- ’Forces négatives’ -

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda - dont Aqmi et Ansar Dine, fondé par un ex-rebelle touareg malien - après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Bien que les jihadistes en aient été dispersés et en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, des zones entières échappent encore au contrôle des autorités maliennes comme des forces étrangères.

Le 2 juillet, des Casques bleus burkinabè rentraient à leur base lorsqu’ils sont tombés dans une embuscade à moins de 50 km au sud-ouest de Tombouctou, selon la Minusma. Bilan: six morts et deux blessés dans leurs rangs, deux véhicules détruits par les assaillants.

Samedi, deux militaires maliens ont été tués et quatre blessés dans une nouvelle embuscade vers Nampala, ville-garnison dans la région de Ségou (centre) proche de la frontière mauritanienne, qui avait déjà été visée par une attaque jihadiste meurtrière en janvier.

Ces attaques illustrent la difficulté d’isoler les jihadistes des rebelles, ayant signé le 20 juin un accord de paix entériné par le camp gouvernemental le 15 mai.

Cet accord vise à instaurer une paix durable dans le nord du Mali, qui a connu une série de rébellions touareg depuis les premières années d’indépendance du pays, en 1960.

En dépit de cet engagement, "il y aura énormément de forces négatives qui vont essayer de faire dérailler le processus de paix", avait prévenu en juillet le chef de la Minusma, Mongi Hamdi, assurant que ces tentatives n’entameront pas la détermination de l’ONU à soutenir le processus de paix.

Après l’embuscade de samedi, le gouvernement malien a aussi déclaré que ses partenaires et lui demeurent engagés "dans le processus irréversible d’une paix durable".


str-hos/cs/mrb/fal


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