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L'Indépendant N° 3164 du 13/12/2012

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Accusée du meurtre de son mari : Une Sénégalaise de 39 ans condamnée à 5 ans avec sursis
Publié le jeudi 13 decembre 2012  |  L'Indépendant




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La cour d’assise de Bamako, dans son audience du 12 décembre a condamné Maïmouna Djiba de nationalité sénégalaise à 5 ans avec sursis. Elle a été reconnue coupable d’assassinat de son mari Babacary Pathé Mané.

Maïmouna Djiba a été reconnue coupable du meurtre de son époux Babacary Pathé Mané. Ce couple, de nationalité sénégalaise, vivait dans le quartier de Banconi Razel dans le district de Bamako pendant près de 7 ans. C’est en octobre 2010 que les problèmes ont atteint le sommet au niveau de ce couple qui vivait jusque-là paisiblement. Ces problèmes qui se sont transformés en de petites querelles de mésentente et d’incompréhension ont donné naissance à une incompatibilité d’humeur entre les deux époux.

A la barre, Maïmouna Djiba a reconnu être l’auteur de l’assassinat de son mari. « Tout à commencé quand mon mari avec qui j’ai vécu plus de 10 ans de mariage a décidé de m’envoyer avec nos deux enfants au pays afin qu’ils puissent faire connaissance avec nos familles respectives. Ce sejour dans mon pays natal a duré près de six mois. A mon retour, mon mari m’a informé par le biais de mon petit frère qu’il vivait avec une fille avec laquelle, il a eu un enfant et qu’il veut marier. Il se trouve que cette relation avait commencé peu avant mon départ pour le Sénégal. Et la fille en question était la copine de mon neveu. Malgré tous mes efforts pour sauvegarder mon couple en empêchant ce mariage, mes efforts ont été vains. C’est ainsi que j’ai décidé de me faire un copain afin de faire revenir mon époux à la raison. C’est ainsi qu’il accentua ses fouilles dans mon téléphone portable et en prenant mes appels par moment. C’est cette situation qui m’a plongé dans la colère. Surtout qu’il ne cessait pas de m’insulter. Il m’a ensuite demandé de rentrer au Sénégal pour amener sa future femme dans l’appartement dans lequel nous habitons avec nos deux enfants. C’est ainsi que dans la nuit du 2 octobre, il me reveilla tard dans la nuit. Il m’a insulté, m’a donné un coup de coude avant de me rappeler encore son projet. Face à ces injures et ces humiliations, j’ai pris un pilon qui se trouvait sur notre terrasse pour lui fraper sur la tête pendant qu’il était couché dans notre chambre. Le premier coup a entrainé le jaillissement de sang. Il se releva et se dirigea vers moi. C’est ainsi que je lui ai administré un second coup qui entraina sa mort. J’ai été paniquée et ne sachant pas quoi faire. J’ai pris le corps par les pieds et je l’ai entrainé dans la douche. Je suis restée dans ma chambre et j’ai pleuré de 5 heures du matin à 9 heures. J’ai fini par sortir pour trouver un emballage afin de me débarrasser du corps« , a-t-elle déclaré en larmes devant la Cour avec une voix tremblante. C’est dans un emballage qu’elle a fabriqué que Maïmouna a mis le corps et a appelé un taxi. La jeune dame a conduit le taximan jusqu’à l’ACI en commune IV pour jeter le corps non loin de la place CAN. A l’enquête préliminaire, elle a avoué avoir été aidée par son copain Roger Kollo Kourouma. Elle a soutenu avoir accusé son copain dans le seul but de se venger de celui-ci puisqu’il avait méconnu leur relation extraconjugale.

Au vu de ces faits, le ministère public, représenté par Mme Djénéba Kéïta Karabenta, a déclaré que Maïmouna Djiba est coupable de meurtre avec préméditation et guet-apens. Puisque, a-t-elle argumenté, la dame a attendu jusqu’à ce que son époux dorme pour lui administrer les coups de pilon qui ont occasioné sa mort. En plus, ajoute-elle, que le salon aussi n’est pas un endroit idéal pour garder un pilon. Si elle n’avait pas l’intention de tuer son mari, pourquoi n’a-t-elle pas cherché les secours pour sauver son mari après le 1er coup, se questionne le parquet. En réplique la défense, assurée notamment par maîtres Mamadou Tounkara et Gaoussou Diakité, a soutenu le contraire. Elle a demandé au président de la Cour de voir les choses sous un autre angle. Cela stipule que la faute commise par le défunt qui était entiché, la copine de son neveu est un fait impardonnable même s’il ne justifie pas la mort. Les avocats ont plaidé la sagacité de la Cour arguant que c’est une femme humiliée, bafouée et morte dans son âme qui a été poussée vers ce crime par son mari. Dans sa plaidoierie, le ministère public a demandé des circonstances atténuantes.

Quant à Maïmouna Djiba, elle a demandé la clémence de la Cour en exprimant tout son regret. Elle a demandé qu’on lui donne une occasion pour se racheter en participant à l’éducation de ses enfants. La Cour, présidée par Doumoukene Léon Niangaly, assistée de Kamafly Dembélé et Fodié Touré, a écouté les témoins constitués en la partie civile. De ces teémoignages et des déclarations de l’accusée, la Cour n’a pas retenu le caractère prémédité du crime, mais a reconnu l’accusée coupable des faits. La Cour en application des articles 199 et 200 du code pénal de prison, 346 et 728 de la procédure, a condamné Maïmouna Djiba à 5 ans avec sursis.

Moussa SIDIBE

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