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Mali: un ancien ministre nommé à la tête de la Commission Vérité, Justice, Réconciliation
Publié le mercredi 5 aout 2015  |  AFP




Bamako - Ousmane Oumarou Sidibé, ancien ministre et cadre de l’opposition, a été nommé président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation au Mali, créée en 2014 avec pour mission d’enquêter sur les violences commises dans le nord du pays durant 53 ans, selon des sources officielles mardi.

M. Sidibé, 60 ans, professeur à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Bamako depuis 2006, a été nommé lundi à ce poste par le Conseil des ministres, indique un communiqué du gouvernement.

Formé dans son pays et en France, il fut plusieurs fois ministre entre 1993 et 2000. Il a notamment dirigé l’Ecole nationale d’administration (ENA) du Mali et est l’auteur de plusieurs études et communications, particulièrement sur le droit social.

Ce père de trois enfants, né en décembre 1954 dans une localité de la
région de Tombouctou (nord-ouest), est par ailleurs secrétaire politique de l’instance dirigeante de l’Union pour la République et la démocratie (URD), a indiqué à l’AFP ce parti, une des principales formations de l’opposition malienne.

La Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), promise en mars 2013, a été officiellement créée en janvier 2014 pour trois ans.

Elle doit "contribuer à 1’instauration d’une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de 1’unité nationale", selon l’ordonnance de sa création.

D’après le texte, ses travaux couvrent la période "de 1960 à 2013 et
portent sur l’ensemble des causes des conflits ayant affecté le nord du pays".

Cette vaste région a connu une série de rébellions touareg depuis les
premières années d’indépendance du Mali, une ex-colonie française, en 1960.

La dernière insurrection touareg, déclenchée en 2011-2012, a ouvert la voie aux jihadistes qui ont contrôlé le Nord pendant près de dix mois avant d’en être chassés et en partie dispersés à partir de janvier 2013 par une opération militaire internationale.

Après plusieurs mois de négociations, un accord de paix a été signé le 15 mai par le gouvernement et le 20 juin par des groupes rebelles à dominante touareg.

M. Sidibé a participé à ces pourparlers de paix en tant que cadre au bureau du haut représentant du président malien pour le dialogue avec la rébellion.

Le ministre malien de la Réconciliation nationale Zahabi Ould Sidy Mohamed, présent à la cérémonie de prise de fonction du chef de la CVJR, s’est déclaré confiant pour l’exécution de sa mission. M. Sidibé "est au parfum de la problématique du Nord", a-t-il commenté.

La CVJR a une "mission très délicate, mais qui est prévue dans les accords pour la paix, d’établir la vérité parce que c’est sur la base de cette vérité qu’on peut faire la justice. Et c’est cette justice qui nous permettra d’arriver à la réconciliation", a affirmé à l’AFP M. Sidibé, précisant se préparer à relever "un défi énorme".

"Je crois que notre société aujourd’hui a soif de justice, de réconciliation. Je crois que nous avons les atouts pour pouvoir coordonner cette mission", a-t-il ajouté.

Il a invité les Maliens "à mettre de côté les intérêts personnels" pour la cohésion nationale, pour qu’ils se retrouvent "pour reconstruire le tissu social, l’unité".


str-cs/mf
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