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Elections communales et régionales du 25 octobre : La voie du chaos ?
Publié le mercredi 5 aout 2015  |  Le Républicain




Alors qu’il se montre incapable de sécuriser tout le pays, le gouvernement malien semble faire, aujourd’hui, de l’organisation des élections communales et régionales une priorité. L’instabilité du pays à la base des reports de ces élections, gêne tellement aujourd’hui qu’il veut forcer ces scrutins afin de donner un semblant de normalité à la situation de notre pays. Faute de pouvoir créer les conditions d’une élection sur toute l’étendue du territoire national après près de deux ans de gestion du pays, le Président IBK cède enfin à la partition de facto du Mali. Car en convoquant le collège électoral, le lundi 3 août 2015, le gouvernement malien s’engage à aller aux élections le 25 octobre prochain sans certaines localités du pays. Cela au risque conscient, certain et réel d’entériner la partition du pays.

Quatre fois reportées (décembre 2013, avril 2014, novembre 2014 et avril 2015), les élections sont fixées au 25 octobre 2015 par le gouvernement. Déterminé aller jusqu’au bout de sa logique, il a adopté lors du Conseil des ministres du lundi 3 août 2015 le projet de décret portant convocation du collège électoral: «Sur le rapport du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Conseil des ministres a adopté un projet de décret portant convocation du collège électoral, ouverture et clôture de la campagne électorale à l’occasion de l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako. Le collège électoral est convoqué pour le dimanche 25 octobre 2015 sur toute l’étendue du territoire national à l’effet de procéder à l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako. La campagne électorale à l’occasion des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako est ouverte le vendredi 09 octobre 2015 à zéro heure», selon le décret.

On peut voir donc que si l’ardeur manifestée le 26 avril 2015 par le gouvernement vers une organisation au forceps des élections communales et régionales « partout où c’est possible » a été étouffée grâce à la détermination des partis politiques qui ne voulaient en aucun cas y être associés, l’équipe du Président IBK est loin de renoncer à ce qui semble être pour lui une ultime solution. En effet, après avoir montré ses limites à sécuriser le pays, un préalable pour la tenue des élections sur l’ensemble du pays, le gouvernement est revenu à la charge en ouvrant la voie au chaos. En convoquant le collège électoral, le lundi 3 août 2015, lors du Conseil des ministres extraordinaire à Koulouba, il s’est engagé résolument dans une action cautionnant la partition de fait du pays au regard de la situation sécuritaire du Mali. C’est dire qu’au delà d’un simple vœu exprimé par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga, le vendredi 25 juillet 2015, lors de sa rencontre avec les partis politiques, la décision est, aujourd’hui, entérinée par le sommet de l’Etat. Mais le hic est qu’elles ne peuvent donner aucune garantie du bon déroulement de ces élections sur l’ensemble du territoire national. En témoigne le discours tenu par le ministre lors de sa rencontre avec la classe politique : «Il faut aller aux élections le 25 octobre 2015 pas après ». Tout en reconnaissant que la situation est compliquée. Il a averti que « toute autre imposture avec la loi nous décrédibilise ; on ne peut pas aller à un report indéfini ; même en temps normal, on ne peut pas faire des élections sans risque.» Or, les armes de l’ennemi continuent de tonner aujourd’hui comme hier, malgré la signature de l’accord de paix. Et aucune localité du pays n’est à l’abri. C’est donc dire aussi que le gouvernement du Mali va à ces élections en parfaite connaissance de tous les dangers qu’elles peuvent engendrer. Et parmi ces risques, la partition du pays.

Youssouf Z KEITA
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