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La démission du premier ministre « pleins pouvoirs » : Signe l’arrêt de mort de l’Accord-cadre
Publié le vendredi 14 decembre 2012  |  L'enquêteur


Crise
© Reuters par DR
Crise malienne / Médiation : Blaise Compaoré en réunion avec des représentants de l`ancienne junte militaire.
Mercredi 2 mai 2012. Ouagadougou, Burkina Faso


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Au lendemain du putsch contre le Président ATT, le Capitaine Blaise Compaore, s’est autoproclamé médiateur régional dans la crise malienne, pour créer au plus vite les conditions d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Dans le cadre de sa mission, le médiateur était parvenu à un accord avec les militaires représentés par le CNRDRE. Cet accord, communément appelé « ACCORD-CADRE », a permis le retour aux fondamentaux constitutionnels qui encadrent les règles de mise en place et de déroulement d’un programme de Transition sur une période limitée et apaisée. En son article 6, alinéa a/, l’accord-cadre décline les attributions du Premier Ministre en ces termes « Un Premier Ministre de transition, chef du gouvernement, disposant des pleins pouvoirs et ayant pour mission de conduire la transition, de gérer la crise dans le nord du Mali et d’organiser des élections libres, transparentes et démocratiques, conformément à une feuille de route, sera désigné ». L’Accord-Cadre prévoit donc la nomination d’un Premier ministre de transition, non pas par le président intérimaire, mais par le CNDRE et la CEDEAO. Ce « Premier Ministre de consensus » sera doté des« pleins pouvoirs ». En clair, il devra, pour être désigné, agréer la CEDEAO, la junte, les partis politiques et la société civile malienne. Seul chef du gouvernement et de l’exécutif, il ne sera pas révocable avant la fin de la transition. Les « pleins pouvoirs » visent à le mettre à l’abri de toute pression venant de l’une quelconque des factions politiques en présence. Il se trouve que, sans remettre en cause la Transition en cours, telle qu’entendue dans le sens de la Loi fondamentale du 25 Février 1992, en son article 36, la démission « facilitée » ou «provoquée» du Premier Ministre Dr. Cheick Modibo Diarra, suivie de la nomination par le Président intérimaire Dioncounda d’un nouveau Premier Ministre en la personne de M. DIANGO Cissoko, constitue l’acte de décès de l’Accord-cadre dont la mort définitive est ici constatée. Nous devons nous en féliciter pour le Mali et la consolidation de ses institutions tout en attirant l’attention des autorités compétentes sur la nécessité de saisir les juridictions maliennes (Parlement, Cour Constitutionnelle, Cour Suprême) habilitées à encadrer la nouvelle configuration, du point de vue du droit. Cela est d’autant plus nécessaire qu’à entendre M. Compaoré commenter la démission du PM Cheikh Modibo Diarra en ces termes « nous avons d’abord été inquiets comme l’ensemble de la communauté internationale, parce que le processus qui a conduit au départ du Premier ministre n’a pas suivi les règles du droit….. ». Comme si son putsch pour diriger le Burkina avait suivi les règles du droit

« ….Mais nous espérons que très bientôt un gouvernement sera mis en place et qu’il va s’atteler avec beaucoup de détermination à assurer un dialogue intérieur beaucoup plus fécond, à mobiliser réellement l’ensemble des composantes politiques et sociales du Mali pour gérer cette crise, mais aussi à se mettre à notre disposition dans le processus de paix, a-t-il expliqué. Il s’agit de dégager très rapidement un plan de paix pour amorcer une fin de cette crise, qui commence à vraiment durer, le nord du Mali ayant échappé au pouvoir central depuis avril….. ». Alors qu’il est l’inspirateur et l’instigateur de cette même crise

« …J’ai par le passé attiré l’attention du monde sur le manque de cohérence, le manque de visibilité des choix politiques de l’Etat malien dans le cadre de la transition. Ce qui était difficile pour nous, c’est de ne pas savoir avec qui discuter à Bamako, c’est ça qui a causé le problème ». Alors qu’il est l’acteur principal de ce blocage au sommet de l’Etat provoqué par ce machin, un véritable monstre institutionnel appelé << PREMIER MINISTRE PLEINS POUVOIRS >> qu’il a imaginé et créé lui tout seul.

La CEDEAO doit prendre ses responsabilités et faire l’évaluation de neuf mois de médiation pendant lesquels, M. Compaoré a favorisé l’instabilité institutionnelle au Mali, découragé la Communauté internationale qui est freinée dans son élan du fait des négociations théâtrales qu’il parraine avec le MNLA et ANCARDINE dont les membres n’occupent même plus leurs propres maisons au nord du Mali ; ce qui lui vaut d’avoir perdu à jamais la confiance des populations maliennes. La chose la plus grave et incompréhensible, c’est le fait que M. Compaoré ne perd aucune occasion pour contredire de manière officielle la position du Président Ouattara, Président en exercice de la CEDEAO. Comment veut-on que M. Compaoré réussisse quoi que ce soit dans sa mission de médiation dans la crise au Mali au moment où il traîne autant de faiblesses ? Avec ce Capitaine vieillissant, le Mali n’est pas encore sorti de l’auberge. Le peuple malien doit se lever.

Aliou Badara Diarra

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