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Guerre au Mali depuis 2012 : Le vrai bilan humain
Publié le mardi 11 aout 2015  |  Le Procès Verbal
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou




Depuis janvier 2012, date d’invasion de son territoire, le Mali est en guerre contre les forces obscurantistes (MUJAO, Ançar Dine, AQMI) et leurs alliés: les groupes armés indépendantistes (MNLA, HCUA, MAA, etc.). A partir de janvier 2013, l’armée française intervient dans le pays, officiellement pour combattre les groupes jihadistes, de concert avec la MINUSMA, force onusienne chargée de la stabilisation du Mali. A coté de ces forces étrangères, les forces de sécurité et de défense du Mali mènent tant bien que mal leurs missions de sécurisation du territoire. De 2012 à nos jours, les différentes forces présentes au Mali subissent de lourdes pertes en vie humaines. Les forces armées du Mali, pourtant censées mieux connaître le terrain, paient le plus lourd tribut à la guerre. Combien de soldats maliens sont morts depuis 2012 ? Quelles sont les causes de cette hécatombe ? Enquête…

Suite au renversement de Kadhafi, des combattants maliens qui combattaient dans l’armée Libyenne rentrent au Mali, avec armes et bagages. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) se forme le 16 octobre 2011 par la fusion du Mouvement national de l’Azawad (MNA) et de l’Alliance Touareg Niger-Mali (ATNM). L’objectif du MNLA est la création d’un état indépendant au nord du Mali, appelé Azawad, qui correspond à trois régions administratives maliennes: Tombouctou, Gao et Kidal. Le 17 janvier 2012, les rebelles touaregs du MNLA (indépendantiste) et d’Ançar Dine (mouvement salafiste) déclenchent la cinquième rébellion touarègue contre le Mali. Bientôt rejoints par les jihadistes d’AQMI et du MUJAO, ils prennent Aguel’hoc, Ménaka et Tessalit. À la suite de ces défaites, une partie de l’armée malienne fomente un coup d’État en mars 2012. Les rebelles en profitent pour s’emparer de Kidal, de Tombouctou et de Gao. Le 6 avril 2012, le MNLA annonce la fin de son offensive et proclame l’indépendance de l’Azawad.



Massacre à Aguelhok et Ménaka

Si chaque nation avait son 11 septembre, référence à l’attaque d’Al-Qaida contre les Etats Unis, l’attaque d’Aguelhok serait le 11 septembre malien. L’attaque de Ménaka, le 17 janvier 2012, marque le début du conflit au Mali. Le 18 janvier, les forces d’Ançar Dine, du MNLA et d’AQMI attaquent simultanément les villes de Tessalit et Aguelhok. Le 19 janvier, le colonel Mohammed OuldMeydou sort de Gao avec une colonne de militaires maliens et de miliciens arabes pour tenter de secourir les assiégés. Mais le 20 janvier, les forces maliennes tombent dans une embuscade au sud d’Aguelhok, près de l’oued d’In-Emsal. Au cours de cette embuscade, le Mali perd 10 hommes d’après le gouvernement, 100 selon les rebelles. Le 24 janvier, les groupes jihadistesprennent le camp d’Aguelhok et exécutent tous les combattants par égorgement ou d’une balle à la tête. Un premier bilan évoque 41 morts. Chiffre qui grimpe ensuite à 82 tués. Le 1er février 2012, le président Amadou Toumani Touré évoque 95 morts. Enfin, l’Association malienne des droits de l’homme parle de 153 militaires maliens massacrés.



Bataille de Kidal

Le 26 mars 2012, les rebelles d’Ançar Dine et du MNLA, menés par Iyad Ag Ghali, attaquent Kidal, ville tenue par les forces loyalistes du colonel El-HadjiGamou. Le 30 mars, ce dernier abandonne la ville qui est conquise par les rebelles. Encerclé au cours de sa retraite par les hommes du MNLA, Gamou ruse en faisant croire qu’il se rallie au mouvement indépendantiste, puis il se réfugie au Niger avec ses 500 hommes. Pendant cette autre défaite, notre armée perd plusieurs soldats sans que le nombre exact soit connu. Ce nombre resté inconnu est d’ailleurs à l’origine de la manifestation des femmes de Kati sur le palis présidentiel occupé alors par Amadou Toumani Touré.



Bataille de Konna

Depuis le 2 janvier 2013, venues des régions de Gao et de Tombouctou, les forces jihadistes d’Ançar Dine, du MUJAO, d’AQMI et de BokoHaram se rassemblent à Bambara Maoudé. Le 9 janvier, ils engagent le combat avec l’armée malienne dans les envions de Konna. Le 10 janvier, les jihadistes prennent l’avantage sur les soldats maliens qui se replient sur Sévaré, abandonnant Konna aux mains de l’ennemi. L’armée subit des pertes énormes. Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, appelle alors le président français, François Hollande, lui demandant une aide immédiate. Le président français décide, dès le 11 janvier, d’engager l’armée française: c’est le début de l’opération Serval. Les combats de reconquête menés à Konna par les armées française et malienne font 100 morts chez les salafistes, 12 victimes civiles et, officiellement, 11 tués du côté des militaires maliens.



Bataille de Diabaly

Plus à l’ouest, le 14 janvier, une colonne islamiste de plus de 1000 hommes contourne les lignes maliennes en passant par la Mauritanie et prend d’assaut la ville de Diabaly, à 400 km de Bamako. L’armée malienne, surprise une fois encore, subit des pertes.



Nouveaux morts de Kidal

Le 26 septembre 2013, le MNLA, le HCUA et le MAA publient un communiqué commun dans lequel ils déclarent suspendre les négociations avec le gouvernement malien à la suite du refus du président d’Ibrahim Boubacar Keïta de négocier l’autonomie du nord du Mali. Le 27 septembre, 2 militaires maliens sont blessés à Kidal par des jets de grenades. Le 17 mai 2014, la visite du Premier Ministre malien, Moussa Mara, à Kidal provoque des affrontements entre les l’armée malienne et les rebelles du MNLA, du HCUA et du MAA. Les rebelles prennent l’avantage et s’emparent du gouvernorat après des combats qui font plusieurs dizaines de morts coté malien.



Combats de Nampala et de Ténenkou

Le 5 janvier 2014, la ville de Nampala est attaquée et prise pendant quelques heures par les jihadistes; 11 militaires maliens sont tués, les autres prennent la fuite. Dans la nuit du 6 au 7 janvier, des jihadistes attaquent la localité de Djoura, dans la région de Mopti: ils incendient la mairie, tuent 1 civil et se replient. Le 16 janvier, ils attaquent Ténenkou mais sont repoussés après des combats qui font 10 morts. Le 25 janvier, 3 soldats maliens sont tués lors d’un échange de tirs avec des hommes armés entre Tombouctou et Goundam. Le 26, à Bamako, le général malien Mohamed Abderrahmane OuldMeydou échappe à une tentative d’assassinat commise par deux sbires d’Al-Mourabitoune(le groupe terroriste de Belmokhtar): l’officier est cependant blessé par les tirs.

Lors de la visite de Mara de Kidal, les rebelles font un nouveau massacre: ils égorgent les sous-préfets de Bouréissa, de Tin Zawaten, le préfet de Kidal et son adjoint, le préfet Tin Essako, le préfet de Tessalit, 2 techniciens du gouvernorat de Kidal. De surcroît, 21 casques bleus et plusieurs dizaines de militaires maliens sont blessés. Pour couronner le tout, 30 civils ont passé des heures chaudes, pris en otages en les forces rebelles au gouvernorat de Kidal.



Poursuite des attaques après les accords de paix

Le 10 juin 2015, à Misséni, près de la frontière avec la Côte d’Ivoire, des jihadistes tuent 1 gendarme, incendient des véhicules et hissent leur drapeau noir dans le camp militaire avant de disparaître dans la nature. C’est la première fois que les jihadistesmènent une attaque si loin de leurs bases, au sud du Mali.

Attaques à Nara

Le 27 juin 2015, une attaque djihadiste est repoussée par l’armée malienne à Nara, 3 soldats maliens et 9 assaillants sont tués.



Combats à Gourma-Rharous

Le 1er août 2015, deux soldats maliens sont tués et 4 blessés dans une embuscade près de Toulé, entre Nampala et Diabaly. Le 3 août, un groupe de jihadistes attaque Gourma-Rharous et tue 11 gardes nationaux.



Attaques à Sévaré

Le vendredi 7 août 2015, vers 7 h, une attaque terroriste est perpétrée à l’hôtel « Le Byblos », à Sévaré, où est logée une partie du personnel de la MINUSMA. Bilan provisoire: 5 soldats maliens tués et 2 blessés. Côté terroriste: 2 tués et 7 suspects arrêtés.



Bilan de la guerre depuis le début

Le 26 février 2013, selon un premier bilan de la direction de l’information et des relations publiques de l’Armée malienne (DIRPA), 37 soldats maliens ont été tués et 138 blessés entre le 11 janvier 2012 et le 26 février 2013. Dans un deuxième bilan publié le 27 mars 2013, la DIRPA déclare que 63 de ses soldats sont morts depuis le 11 janvier 2012. Le 5 avril 2013, le bilan de la DIRPA passe à 66 tués et 200 blessés. Le 6 mai 2013, la DIRPA affirme que 208 soldats maliens ont été tués depuis le 12 janvier 2012, dont 75 depuis le 11 janvier 2013. D’après l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), le massacre d’Aguel’hoc a causé à lui seul la mort de 153 militaires maliens, soit un nombre plus important que celui donné par la DIRPA pour toutes les pertes de l’année 2012. Le bilan de l’AMDH est repris par HumanRights Watch. Le 23 mars 2014, lors d’une cérémonie en mémoire des soldats tués lors de la guerre, le ministre malien de la défense et des anciens combattants, SoumeylouBoubèyeMaïga, déclare que la reconquête du nord du Mali a fait 75 morts et 300 blessés dans les rangs de l’armée malienne. Le 25 mai, il déclare qu’environ 50 soldats sont morts lors de la bataille du 21 mai à Kidal. Cependant, des sources indépendantes dressentun bilan de 400 à 450 soldats maliens tués de janvier 2012 à 2015.

Comment la gendarmerie de Baguineda a été attaquée

Des assaillants non identifiés ont attaqué, le samedi 8 août, à 1 heure 30 du matin, la brigade de gendarmerie de Baguinéda, bourgade située à 30 km de Bamako. Selon le chargé de communication du ministère de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, SoungaloTogola, l’attaque n’a pas fait de perte en vie humaine, mais plutôt des dégâts matériels: un véhicule a été incendié par les assaillants qui ont réussi à se fondre dans la nature après leur forfait. Des mesures ont été immédiatement prises pour renforcer le dispositif sécuritaire autour de la ville.

Selon des informations de première mainque nous recueillies, les jihadistesqui ont investi la gendarmerie de Baguinéda étaient au nom de 6. Confidences d’une source: « Ils sont venus à pied; ils n’ont trouvé dans la cour que le planton, le sergent Diarra, chargé d’assurer la permanence. Celui-ci, en les apercevant, s’est caché. Les assaillants se sont mis à balayer les murs et les meubles de rafales d’armes automatiques. Ensuite, ils ont sauté dans la concession voisine où résident le commandant de brigade, le lieutenant Maiga, et sa famille. Ils ont fait pleuvoir sur les locaux un déluge de balles. Heureusement pour le lieutenant, les bandits n’ont pas défoncé les portes du bâtiment principal, ratant ainsi l’occasion de tuer le commandant de brigade et sa famille.En se retirant, les assaillants ont incendié le véhicule de marque Mercedes du lieutenant Maiga. Du fait qu’ils soient venus et repartis à pied, on peut déduire qu’ils se cachent non loin de la ville et ont des complicités locales ». Cette attaque était-elle destinée à semer la panique à Baguinéda, banlieue de la capitale ? Etait-ce une mesure de représailles contre les gendarmes de Baguinéda qui, depuis deux semaines, ratissent la forêt classée de Faya à la recherche de nids de bandits armés ? Ou encore cherchait-on la tête du lieutenant Maiga qui a commandé la gendarmerie de la ville-garnison de Kati de 2011 à 2013 ? On ne sait.

En tous les cas, l’insécurité est maintenant à son paroxysme au Mali. En 24 heures, trois localités du sud ont été frappées par l’hydre jihadiste:Sévaré, Baco-djicoroni ACI (commune 5 de Bamako) et Banguinéda. Et pas plus tard qu’hier dimanche, des assaillants ont abattu 10 civils à Gabéri, dans la région de Tombouctou.



Tiékorobani
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