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Mali : les groupes terroristes se replacent
Publié le mercredi 12 aout 2015  |  Liberte-algerie
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© Autre presse par DR
Le chef islmaiste Mokhtar Belmokhtar




Les groupes terroristes ont réinvesti le Mali, terrain qu’ils ont concédé devant l’opération militaire française Serval, en janvier 2013, pour disparaître dans la nature ou aller se réfugier dans le Sud libyen.

Donné pour mort dans une attaque de drone américain, Mokhtar Belmokhtar vient de signer son retour. Et de manière spectaculaire avec la prise d’otages de l’hôtel Byblos de Sévaré qu’il a, doublement, revendiquée, par un communiqué transmis à Al-Jazeera et par un terroriste local, Souleyman Mohamed Kennen, originaire de la région, qui faisait partie de son groupe, Aqmi, par le biais de l’agence AFP.
Une revendication qui suscite bien des questions. D’emblée, on remarque cette rupture entre le chef d’El-Mourabitoune et ses relais médiatiques traditionnels : les sites d’informations (privés) mauritaniens. Pour son retour, il a choisi le site de la chaîne qatarie et l’agence AFP. Par ailleurs, la seconde revendication, celle de Kennen, insiste particulièrement sur la bénédiction de cheikh Amadou Koufa, un prédicateur radical connu pour ses prêches extrémistes. Ce qui pourrait bien être un indice d’une reconfiguration et reconstitution de la mouvance “terroriste” au Mali. Une fusion entre El-Mourabitoune avec des groupuscules locaux est d’autant plus plausible que plusieurs cellules, notamment au Sud, ont vu le jour même si leurs actions n’ont pas eu un important impact. Et Belmokhtar se présente dans cette configuration, en tant que “vétéran”, incontestablement comme un leader qui a pris de l’épaisseur et qui, aussi surprenant que cela puisse paraître, signe pour la première fois des attaques au Mali. Ce qui est en soi une fidélité au serment qu’il avait fait en 2013 de venger “les martyrs” éliminés par les forces françaises. Avait-il d’ailleurs promis de s’attaquer aux Français où ils se trouvent et aux Occidentaux qu’il qualifie de croisés. D’où le choix de l’hôtel de Sévaré où sont hébergés des Occidentaux travaillant pour le compte de la Minusma. Au-delà du fait que Belmokhtar veut apporter un démenti cinglant (sanglant) aux rumeurs sur sa mort. Reste la donne Ansar Eddine d’Iyad Ag Ghaly qui pourrait entrer en rivalité avec lui-même. Auparavant, les deux groupes ont coexisté et vécu en bonne entente, chacun opérant son trafic dans son créneau sans jamais entrer en conflit.
Y a-t-il d’ailleurs une guerre de revendication sur la paternité des attentats de mai, juin et des plus récents, prémices d’une guerre de leadership entre Belmokhtar et Ag Ghaly. Cela dit, et sachant que les deux groupes sont sous le parapluie qatari, qui reste le parrain d’Al-Qaïda, maison mère à laquelle “Mister Marlboro (Belmokhtar)” a rappelé son attachement. Ce qui pourrait expliquer, du moins en partie, le recours au canal Al-Jazeera pour diffuser le message de revendication. Cependant, il revient dans un nord-Mali qui n’est plus celui d’avant 2012. Même s’il peut bénéficier de réseaux locaux pour s’assurer le soutien et la discrétion, et malgré la persistance de l’instabilité, beaucoup de facteurs nouveaux sont venus perturber le climat où les groupes terroristes et de contrebande régnaient en maîtres dans ce no man’s land qui représente les deux tiers du pays. La présence militaire, la signature de l’accord de paix, l’éventuel passage des forces de la Minusma au mode offensif et la population qui commence à manifester son ras-le-bol sont, entre autres, des éléments qui constituent un climat défavorable pour lui et ses activités criminelles.


D B.
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