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Election communales et régionales en Octobre: Pari impossible !
Publié le lundi 17 aout 2015  |  L’aube
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de remise de motos au gouvernement du Mali
Bamako, le 15 avril 2015 au ministère de l`Administration Territoriale et de la Décentralisation. Le ministre Abdoulaye Idrissa MAIGA a réceptionné un lot de 565 motos offerts par le PNUD dans le cadre des opérations d`achèvement et de pérennisation du RAVEC.




Le conseil des ministres du 03 août 2015 a adopté un projet de décret portant convocation du collège électoral, ouverture et clôture de la campagne électorale à l’occasion de l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako. Le collège électoral est convoqué pour le dimanche 25 octobre 2015, c’est-à-dire dans 70 jours ou exactement dans 2 mois et 10 jours ; sans compter que le dépôt des candidatures et l’ouverture de la campagne doivent être faits bien avant.

Le gouvernement pourrait-il gagner ce pari dans le contexte actuel où la crise sécuritaire s’aggrave jour après jour ; où les préalables à une élection crédible sont loin d’être réunies ? De toute évidence, c’est un pari impossible.

Après trois reports successifs (avril et octobre 2014 ; avril 2015) de l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako, le gouvernement veut vaille que vaille éviter un quatrième report de ces élections d’où la convocation du collège électoral en octobre prochain.

Sauf que les préalables édictés dans le rapport du ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, à l’occasion du conseil des ministres du 28 janvier 2015, sont toujours d’actualité. Il faut, entre autres, citer le retour de l’administration dans les circonscriptions administratives et dans les collectivités territoriales des régions du Nord du Mali ; la sécurisation des opérations électorales ; et la participation des réfugiés et des déplacés au processus électoral. Aucune de ces conditions n’est encore remplie. Pis, elles ne sont même pas en voie d’être réalisées, en tout cas pas dans les deux mois qui suivent, dans le septentrion malien.

Sécuriser les populations
Ce n’est pas tout. Le gouvernement a signé les 15 mai et 20 juin 2015 avec les groupes armés du nord un accord de paix qui inclut un certain nombre d’engagements, notamment sur la tenue de ces élections.

Le point 7 du relevé des conclusions des consultations sur la mise en œuvre de l’accord d’Alger, signé le 5 juin dernier, précise que : « le retour des réfugiés demeure une des grandes priorités de la période intérimaire, sachant que cette question constitue un élément qui permettra de réunir les conditions favorables à l’organisation des élections… ». On ne pourra pas organiser des élections, en tout cas au nord du Mali, sans le retour des réfugiés. En plus du retour des déplacés et des réfugiés, il faut sécuriser les populations et leurs biens devant l’avancée djihadiste.

Qui touche de plus en plus le centre et le sud du pays avec des actions osées, notamment des attaques ciblées et même des prises d’otages. Il y a aussi la question cruciale du retour de l’administration. Comment organiser des élections sans la présence des administrateurs ? Il ne s’agit pas seulement de ceux de Kidal, mais de tous les administrateurs des régions du nord, notamment de Gao, Tombouctou et d’une partie de la région de Mopti. A cela, il faut ajouter un autre engament du gouvernement dans le relevé des conclusions du 5 juin : la création des régions de Ménaka et de Taoudeni. Il est impensable que la CMA accepte d’aller à des élections sans ces acquis. L’y contraindre est une meilleure façon de replonger notre pays dans un nouveau cycle de violences.

Questions pertinentes !
En convoquant le collège électoral, le 25 octobre prochain, le gouvernement a-t-il évalué les risques auxquels ces élections exposent notre pays ? Tout porte à croire qu’il (le gouvernement) est en train de les minimiser ou tout simplement les ignorer. Sachant qu’en deux, il lui est certainement très difficile de réunir les conditions d’une élection à haut risque.

Mais certains acteurs de la vie politique ne sont pas prêts à cautionner les dérapages des pouvoirs publics. Dans une correspondance signée du président des Forces alternatives pour le renouveau et l’emergence (Fare), Modibo Sidibé, le parti dégage toute responsabilité, en demandant au gouvernement « d’expliquer clairement sa vision de l’avenir des institutions de notre pays avant l’organisation des prochaines élections communales et régionales… ». D’ailleurs, le parti de l’ancien premier ministre s’interroge : « que veut le Gouvernement à vouloir organiser des élections sans avoir satisfait aux dispositions de l’accord conformément à ses propres engagements, malgré les observations pertinentes formulées par les FARE, d’autres partis et des composantes de la société civile ?

Faudrait-il engager le pays dans la mise en place de collectivités locales avec des régimes juridiques différents c’est à dire, celles qui seront élues au suffrage universel indirect dans le reste du pays, et les élus des régions du nord au suffrage universel direct ? » Ce sont également des questions pertinentes qui nécessitent des réponses.
Idrissa Maïga







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