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Mali: inquiétude pour la paix après des combats dans le Nord, l’ONU en gendarme (PAPIER GENERAL)
Publié le mardi 18 aout 2015  |  AFP
Mali:
© Autre presse par DR
Mali: trois morts dans une attaque contre la Minusma à Kidal




Bamako (Mali)- Les Maliens semblaient partagés mardi entre inquiétude et colère au lendemain de combats meurtriers dans le nord du pays entre un groupe progouvernemental et la rébellion, qui ont poussé l’ONU à créer "une zone de sécurité" autour de Kidal, fief des rebelles.

La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg) et le Groupe d’auto-défense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako) ont été impliqués depuis le 15 août, dans diverses localités autour de Kidal, dans des escarmouches qui se sont muées lundi en combats meurtriers, avec au moins dix tués selon une source onusienne au Mali.

Le Gatia, membre d’une coalition de groupes progouvernementaux dite Plate-forme, a évoqué un bilan de 15 morts dans le camp adverse. Il a en outre pris lundi le contrôle d’Anéfis à la CMA, qui a son fief à Kidal. Cette rébellion n’a pas donné de bilan.

Le Gatia et la CMA font partie des signataires de l’accord de paix au Mali, prévoyant un cessez-le-feu, entériné le 15 mai par le gouvernement malien et ses alliés puis le 20 juin par la rébellion.
Depuis le 15 août, Bamako et la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) ont déploré des violations de l’accord par ces groupes rivaux.

Face à l’escalade des violences, la Minusma a décidé de mettre en place jusqu’à nouvel ordre "une zone de sécurité de 20 km autour de la ville de Kidal", afin de "parer à toute éventualité d’une extension des combats" pouvant affecter la population.

"Nous avons commencé l’établissement" de cette zone mardi matin, "nous avons les hommes et le matériel qu’il faut", a affirmé un responsable de la mission onusienne joint dans cette ville à 1.500 km au nord-est de Bamako.
Sur le terrain, le calme est revenu mais "le climat est lourd", a affirmé une source de sécurité au sein de la Minusma.

- "Soutien aux efforts de la Minusma" -

Cette situation a été au centre d’une réunion d’urgence de plusieurs heures lundi entre le gouvernement malien et les médiateurs internationaux, dont l’ONU, qui ont décidé de mener des enquêtes pour "situer les responsabilités" avant d’éventuelles sanctions, a rapporté mardi le quotidien progouvernemental
malien L’Essor.

Les récents affrontements "constituent une grave entrave à la mise en oeuvre de l’accord et représentent une menace pour la paix et la stabilité du Mali ainsi que pour la vie des populations maliennes", a estimé la médiation internationale, conduite par l’Algérie dans un communiqué publié mardi.

Elle a exprimé "tout son soutien aux efforts de la Minusma en vue de ramener le calme sur le terrain, ainsi qu’à ceux déployés par le gouvernement malien, en concertation avec les partenaires du Mali, aux fins de ramener les belligérants au strict respect de leurs engagements".

En raison des violences, une "réunion de réconciliation" entre plusieurs groupes rivaux touareg maliens, dont la CMA et le Gatia, initialement programmée à Niamey de mercredi à vendredi à l’initiative du Niger, a été annulée, ont indiqué des sources au sein des organisateurs sur place.

Ces violences inquiètent les Maliens, craignant de voir leur pays rebasculer dans une inextricable crise politico-sécuritaire, comme entre 2012 et 2013: ils ont connu un coup d’Etat militaire, une partition de leur pays et la mainmise sur le vaste Nord pendant près de dix mois de groupes jihadistes, qui en ont été en grande partie chassés et dispersés par une intervention militaire internationale déclenchée en janvier 2013 et toujours en cours.

"Il y a eu beaucoup d’efforts pour arriver à la paix. Maintenant, il ne faut pas de pagaille" pour les ruiner, a dit un enseignant sous couvert d’anonymat.
D’autres Maliens exprimaient leur incompréhension ou leur colère face aux mesures annoncées par la Minusma, la soupçonnant de soutenir la rébellion, particulièrement sur les réseaux sociaux.

"Le communiqué de la Minusma est scandaleux et partisan", s’est insurgé @diarra_ld sur Twitter, accusant cette mission d’être "le principal soutien de la CMA".

Dans son texte, la Minusma a mis en garde la Plate-forme et ses sympathisants contre toute tentative de franchir cette zone autour de Kidal, ce qu’elle considèrera comme "un danger imminent pour la sécurité de la population" et la poussera à agir "en conséquence conformément à son mandat".


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