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Mali : Inquiétudes et incertitudes
Publié le mercredi 19 aout 2015  |  Elmoudjahid
Carte
© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine




Il y a de cela quelques jours nous écrivions sur ces mêmes colonnes que la route de la paix au Mali est parsemée d’embûches. Les récents évènements qui ont eu pour théâtre la ville de Kidal viennent conforter nos craintes. Le Mali — remis difficilement, et au bout de plusieurs mois de dialogue, ardu souvent, sur les rails de la paix et de la réconciliation — risque ainsi de dérailler. Les combats qui opposent la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) et la Plateforme dans la région de Kidal n’augurent rien de bon. Pis encore, la violation du cessez-le-feu instauré conformément aux arrangements sécuritaires de l’Accord d’Alger signé par les parties maliennes, risque d’ouvrir la voie à un nouvel épisode armé qui aura pour seule conséquence de renvoyer le Mali à la case départ. Les responsables de la CMA d’une part et ceux de la Plateforme d’autre part peuvent-ils ignorer les risques encourus ? Difficile de croire qu’ils n’ont pas conscience des retombées de la violation du cessez-le-feu et de la reprise des hostilités. La Minusma a rappelé aux parties responsables de cette situation qu'elles « devront répondre de leurs actes devant le Conseil de sécurité à travers sa résolution 2227 du 29 juin 2015 ». Elles risquent de se voir imposées « des sanctions ciblées », si preuve est apportée qu’elles « s'emploient à empêcher ou à compromettre la mise en œuvre de l'Accord de paix ». Une Equipe Mixte d'Observation et de Vérification (EMOV), chargée d’établir les faits s’est déplacée sur place, d’autant que chaque camp accuse l’autre d’être responsable de la violation du cessez-le-feu. Le gouvernement malien appelle, de son côté les belligérants à la « retenue » et met la médiation internationale devant ses responsabilités pour faire respecter le cessez-le-feu. Reste aussi que cette dernière — animée faut-il le souligner de la meilleure des volontés et convaincue que la seule et unique voie de salut pour le Mali est celle de la paix et de la réconciliation — est démunie face aux mouvements politico-militaires. En effet, que peut-elle lorsque ceux-là mêmes qui ont signé l’Accord d’Alger, n’éprouvent d’un autre côté, aucun scrupule à le violer ? Instaurer la culture de la paix et faire en sorte qu’elle soit irréversible, est à coup sûr une œuvre de longue haleine. Une œuvre qui nécessite la participation de toutes les parties maliennes et notamment les nombreux mouvements politico-militaires. La paix, n’ont eu de cesse d’affirmer tous ceux qui ont participé au processus d’Alger, ne peut s’instaurer de manière définitive que si les Maliens le veulent. Aucune autre partie ne peut le faire à leur place.
Nadia Kerraz
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